SEXY TEDDIES (Sébastien Hubier)

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Georges Bataille l’avait bien mis au jour : animalité et volupté entretiennent des rapports étroits et compliqués expliquant aussi bien l’érotisation de la violence que celle de la gentillesse mignonne ou de la fraîche innocence. Depuis les jeunes filles des Lumières qui, renversées et troussées sur leur sofa, jouaient avec de minuscules chiots coquins jusques aux petites demoiselles câlinant, au siècle bourgeois, de doux chatons cajoleurs, l’animal domestique fut longtemps, dans sa mièvrerie, un rappel discret de cette tendre bestialité. A notre âge postmoderne, cette dernière a naturellement gagné le star system et la société de masse, et les animaux, réels, se sont transformés en peluches qu’enserrent lascivement jeunes actrices aussi bien qu’adolescentes anonymes.

Sébastien Hubier enseigne la littérature comparée à l’Université de Reims et au campus Transatlantique de l’Institut d’études politiques de Paris. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages portant sur les représentations érotiques.

Broché: 72 pages
Editeur : Editions du MURMURE (10 juillet 2013)
Collection : Borderline
Langue : Français
ISBN-10: 2915099758
ISBN-13: 978-2915099751
Dimensions du produit: 17 x 0,6 x 11 cm

Et là, je repense à une blague :

Tori.

HAHAHAHAHA

Bon, à part ça, ce petit bouquin, qui date de 2013 mais que je viens de découvrir chez un bouquiniste, est plutôt pas mal. En partant des dialectiques homme / animal et violence / érotisme explorées par George Bataille, l’auteur se penche sur le glissement de signification, où l’animal sauvage devient l’animal domestiqué puis l’animal en peluche, faisant intervenir l’univers de l’enfance, de l’innocence et (il le dit) de la mièvrerie dans l’équation. Il fait ça avec une certaine dose d’ironie (le passage où il évoque une chanson de Britney Spears comme « chef-d’œuvre du néo-baroque » est un indice), mais en articulant son raisonnement à l’aide de Baudrillard ou Pastoureau. C’est plutôt sympathique. Reste que j’ai déjà parfois du mal à appréhender la notion de « post-modernisme », alors quand il manipule celle de « hypermodernisme », je suis un peu désarçonné.
À part ça, j’ai appris deux mots nouveaux (« prostibulaire » et « allocentrisme ») et l’existence d’une actrice philippine qui semble l’avoir marqué (Sofia Moran, dans la partie qu’il consacre à Catwoman version cinéma, sans préciser qu’elle a joué en 1972 dans Batwoman and Robin, que le Doc doit connaître à coup sûr).
Du coup, en cherchant, j’ai vu que cette petite collection abritait des tas de petits bouquins qui ont l’air bien sympa. Je vais me pencher dessus.

Jim

Il y a même eu un deuxième film tourné à la suite, Batwoman & Robin meet the Queen of the Vampires.

V1

Il y a un de ces Batman philippins qui circule sur le net. J’en causerai prochainement dès que j’aurai le temps (et le courage aussi parce que la copie est pourrie) de le regarder…^^

AHAHAHAHAH