SHERLOCK HOLMES : LA CLEF (Roy William Neill)

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REALISATEUR

Roy William Neill

SCENARISTE

Frank Gruber, d’après les personnages créés par Sir Arthur Conan Doyle

DISTRIBUTION

Basil Rathbone, Nigel Bruce, Patricia Morison, Edmund Breon…

INFOS

Long métrage américain
Genre : policier
Titre original : Dressed to kill
Année de production : 1946

Le comédien Basil Rathbone a passé la majeure partie des années 40 à interpréter le rôle de Sherlock Holmes dans une série de 12 longs métrages pour le compte de la Universal…et ça, c’est sans compter les deux productions à plus gros budgets de la FOX qui ont inauguré sa longue prestation en 1939 (mais je vous ai déjà raconté ça ici et ici).
Il n’est donc pas étonnant qu’en 1946, l’acteur ait commencé à se sentir un peu prisonnier du rôle (qu’il interprétait simultanément dans un feuilleton radio) et qu’il décide finalement de quitter le 221B Baker Street à l’issue de Dressed to Kill (La Clef en V.F.). Rathbone marqua tellement le personnage de son empreinte que la Universal, après avoir envisagé de le remplacer, mit finalement un terme à sa série de films Sherlock Holmes alors que le studio détenait les droits des oeuvres de Conan Doyle pour encore 3 ans.

Mais ce ne fut pas le dernier coup d’archet pour Rathbone. Malgré quelques réticences, il reprit tout de même son rôle le plus emblématique sur les planches de Broadway dans les années 50, ainsi qu’à la télévision dans un épisode de la série Suspense. C’est d’ailleurs surtout sur le petit écran que les aventures d’Holmes furent adaptées pendant cette décennie avant que la mythique Hammer ne sorte Le Chien de Baskerville en 1959 avec le non moins mythique Peter Cushing dans le rôle du grand détective.

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Pour en revenir à La Clef, cette dernière réunion du duo Basil Rathbone/Nigel Bruce n’est pas particulièrement mémorable. L’histoire, qui tourne autour de trois boîtes à musiques contenant un code permettant de trouver la cachette de plaques pour imprimer des billets de 5 livres, manque d’originalité et surtout de péripéties. Le rythme est un peu nonchalant et l’ensemble use de recettes éprouvées jusqu’à un final prestement expédié. Mais même si le supense est un chouïa poussiéreux, l’aplomb du duo vedette emporte une nouvelle fois l’adhésion. L’alchimie entre Holmes et Watson, le décalage entre l’interprétation intense et méthodique de Basil Rathbone et l’éternelle bonhommie enjouée de Nigel Bruce, sont essentiels dans la réussite de cette série de longs métrages et elle est toujours perceptible ici.

Comme souvent dans les Holmes de la Universal, le récit n’est pas tiré directement des écrits de Arthur Conan Doyle. Il en emprunte par contre des éléments ou y fait référence, comme ci avec Un Scandale en Bohème et l’évocation d’Irène Adler.

La Clef fut l’avant dernier film réalisé par Roy William Neill qui décéda fin 1946, peu de temps après avoir bouclé L’Ange Noir. Prolifique metteur en scène (avec plus de 100 pelloches à son actif), il signa la quasi-totalité du cycle Rathbone/Bruce : 11 films sur 14 !