REALISATEUR
Roy William Neill
SCENARISTE
Edward T. Lowe Jr, Scott Darling et Edmund L. Hartman, d’après les personnages créés par Arthur Conan Doyle
DISTRIBUTION
Basil Rathbone, Nigel Bruce, Lionel Atwill, Dennis Hoey…
INFOS
Long métrage américain
Genre : policier/espionnage
Titre : Sherlock Holmes and the secret weapon
Année de production : 1942
En 1938, le comédien britannique Basil Rathbone (Les Aventures de Robin des Bois) fut choisi pour incarner le plus célèbre des détectives et reste encore maintenant pour beaucoup de spécialistes la personnification idéale de la création de Sir Arthur Conan Doyle. En 1939 sortirent donc coup sur coup deux longs métrages à gros budgets produits par la 20th Century Fox, Le Chien des Baskerville et Les Aventures de Sherlock Holmes, à l’action située pendant l’Ere Victorienne à l’instar des romans. Le succès fut immédiat et la FOX comptait produire plus de films, mais des problèmes de négotiations entre le studio et les ayants-droits de Conan Doyle mirent fin à ces projets.
En 1942, les droits revinrent à la Universal qui mit en chantier une série de longs métrages transposant les personnages à l’époque moderne. Basil Rathbone et Nigel Bruce, l’interprète du Dr Watson, reprirent leurs rôles pour un total de 12 films entre 1942 et 1946, jusqu’à ce que Rathbone, lassé, abandonne l’attirail du parfait détective.
Les productions de la Universal n’avaient pas non plus le même budget que celles de la FOX et lorgnaient plus vers la série B et des enquêtes emballées le plus souvent en une soixante de minutes.
À l’exception de Sherlock Holmes et la Voix de la Terreur de John Rawlins, les Holmes de la Universal ont tous été réalisés par Roy William Neill, solide et prolifique artisan, à la carrière remontant au muet. Pour son coup d’essai, il met en scène une seconde aventure se déroulant pendant la Seconde Guerre Mondiale.
L’Arme Secrète est donc principalement un récit d’espionnage dans lequel Holmes doit démontrer toute l’étendue de ses talents pour retrouver le docteur Tobel, un savant suisse, inventeur d’une arme qui ne doit pas tomber entre les mains des Nazis. Avant sa disparition, celui-ci a confié ses plans à quatre collègues scientifiques et a remis à sa fiancée une codification de ces quatre hommes. Holmes déchiffre ce code et se lance à la recherche de Tobel, qui se trouve aux mains de son ennemi juré, le professeur Moriarty…
Basil Rathbone marque une nouvelle fois de son impeccable présence ce récit très librement inspiré d’une nouvelle de Doyle (seul le code des « Hommes Dansants » est repris ici). À ses côtés, Nigel Bruce est comme à son habitude l’élément comique récurrent, marque de fabrique de cette longue série cinématographique. Cette caractérisation partage toujours les fans des romans de Doyle, qui ne goûtent pas toujours cette vision très « vieil oncle gaffeur » du Dr Watson. Moriarty est ici incarné par Lionel Atwill, vu notamment dans La Marque du Vampire de Tod Browning. Ses confrontations avec Holmes, des « duels d’intelligence » pour reprendre leur terme, jouent efficacement sur l’éternel contraste entre deux hommes qui se détestent autant qu’ils se respectent.
Dans l’ensemble et malgré des passages un peu datés (autant que la coiffure de Basil Rathbone) et deux ou trois chutes de rythme, L’Arme Secrète est rondement mené…tout en se reposant principalement sur la qualité de son interprétation. Le duo Rathbone/Bruce est déjà bien rodé et cette « participation » à l’effort de guerre sied finalement bien aux héros de Conan Doyle.