SHERLOCK HOLMES : LE TRAIN DE LA MORT (Roy W. Neill)

REALISATEUR

Roy William Neill

SCENARISTE

Franck Gruber, d’après les personnages créés par Arthur Conan Doyle

DISTRIBUTION

Basil Rathbone, Nigel Bruce, Alan Mowbrey, Dennis Hoey…

INFOS

Long métrage américain
Titre original : Terror by night
Genre : policier
Année de production : 1946

Parmi la multitude de comédiens qui ont incarné le célèbre détective sorti de l’imagination de Arthur Conan Doyle, l’un des plus emblématiques est sans nul doute, tant par son interprétation méticuleuse que par son physique, le britannique Basil Rathbone, qui a également personnifié tant de méchants suaves (David Copperfield, Capitaine Blood, Les Aventures de Robin des Bois…).
Entre 1939 et 1946, Rathbone aura joué Sherlock Holmes à 14 reprises, dans deux productions à gros budgets de la Fox se déroulant à l’époque des romans et dans douze petits budgets de la Universal transposés à l’époque moderne.
Basil Rathbone restera d’ailleurs tellement associé à Holmes que sa carrière cinématographique connaîtra pendant les années 50 un ralentissement tel que l’acteur se tournera plus vers le théâtre et le télévision avant de faire un come-back dans les sixties via les séries B de Roger Corman. Il jouera d’ailleurs à nouveau Holmes sur les planches et le petit écran, preuve de la marque qu’il aura imprimé à ce personnage.

Lorsque la Universal a repris les enquêtes de Holmes en 1942, le but du studio était de produire des séries B aux budgets plus modestes. Les premiers voyaient Holmes et Watson aux prises avec des agents nazis.
Le réalisateur principal de cette période était Roy William Neill, artisan solide et extrêmement prolifique (108 films en 30 ans de carrière, dont un de mes petits chouchous, Frankenstein rencontre le Loup-Garou).

Le Train de la Mort est l’avant-dernier film de cette série de 14 longs métrages…enfin tout est relatif, puisqu’il s’agit de l’un des plus courts, à peine 55 mn. Sherlock Holmes et le Dr Watson sont chargés par Lady Carstairs et son fils Ronald de protéger un célèbre diamant, l’étoile de Rhodesie. Tout ce beau monde embarque à bord d’un train en direction de l’Ecosse, accompagnés notamment de l’Inspecteur Lestrade et d’un vieux copain de régiment de Watson. Peu de temps après, Ronald est assasiné et le diamant a disparu. Et le wagon ne manque pas de suspects…

Vous l’aurez compris, il s’agit bien là d’un bon vieux whodunit à l’ancienne, genre toujours sympathique à savourer, surtout quand les fausses pistes et les rebondissements abondent.Ce n’est pas une adaptation, mais un scénario original qui reprend quelques idées, noms et concepts tirés des romans. Watson est ici la caution comique de l’histoire (ce qui est peut-être aussi le cas dans les autres films, mais il faudrait que j’en revoie plus pour me refaire une idée…) et sa bonhommie joviale apporte de la légèreté à un ensemble rondement mené malgré quelques imprécisions concernant la révélation du coupable. Le manque de moyens est flagrant, à peine deux ou trois décors entre le wagon restaurant et les couchettes, mais le réalisateur sait bien en tirer parti (même si les nombreux plans sur le train en marche font un peu remplissage et n’ont pas d’autre rôle que d’aérer un peu l’action).
Quoiqu’un peu rapide (on n’a vraiment plus l’habitude de films aussi concis de nos jours), le final est bien ficelé et fait preuve une nouvelle fois de l’ingéniosité de Holmes.

Le Train de la Mort fait partie de ces quelques films de la série tombés dans le domaine public, ce qui fait que n’importe quel éditeur de DVD peut le proposer à la vente…sans souci de l’état de la pellicule. Je suis hélas tombé sur une copie pourrie, ce qui n’est pas gênant pour la phase enquête, mais qui rend illisible les scènes d’action et les scènes d’extérieurs (notamment quand le tueur essaye de jeter Holmes hors du train…franchement, on ne voit pas grand chose et j’y ai d’ailleurs vu nettement plus clair dans la BA ci-dessus). Dommage, mais ça reste une bonne (re)découverte de cette période cinématographique du fameux détective de Baker Street.

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Paolo Mottura :

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