Comédie/horreur
Long métrage américain
Réalisé par David DeCoteau
Scénarisé par Sergei Hasenecz
Avec Linnea Quigley, Andras Jones, Robin Rochelle, Michelle Bauer, Brinke Stevens…
Année de production : 1988
Comme souvent dans le petit monde du B et du Z, les projets sont vendus sur la base d’un titre et d’une affiche préliminaire. Il revient ensuite à l’équipe choisie de tirer quelque chose d’un mince concept dans un court délai et avec des moyens réduits. Ici, le film s’intitulait à l’origine The Imp (le diablotin), titre qui a d’ailleurs été conservé pour l’exploitation en vidéo en Angleterre…c’était quand même moins long que celui qui a été adopté au final…
Convaincu par les bons résultats en vidéo de Creepozoïds (parce que la qualité du truc, c’est autre chose), le producteur Charles Band a enrôlé David DeCoteau dans l’écurie des réalisateurs de Empire Pictures en lui faisant signer un contrat portant sur une dizaine de longs métrages. DeCoteau avait débuté à l’âge de 18 ans en tant qu’assistant chez Roger Corman mais il n’y a pas fait de vieux os et c’est surtout son passage dans l’univers du porno qui lui a appris les différentes ficelles du métier…
Alors qu’il tournait son dernier boulard sous un nom d’emprunt (qu’il a d’ailleurs donné à l’un des protagnistes de Sorority Babes), David DeCoteau a commencé à travailler pour Band qui appréciait sa capacité à tourner rapidement et dans les limites imposées du budget (autour des 100.000 dollars). Le scénario a été écrit en à peine 10 jours et le film mis en boîte en moins de deux semaines, souvent de nuit car il n’y avait pas assez d’argent pour bloquer le décor quasi-unique du bowling du centre commercial pour la journée.
Le premier acte réunit tous les clichés possibles aussi bien dans la caractérisation (les protagonistes sont presque tous des abrutis) que dans les situations. Parce qu’ils s’ennuient, trois étudiants ras-du-bulbe partent espionner la soirée d’initiation d’une sororité. Au programme de ce bizutage, humiliation, filles en petite tenue fessées avec entrain avant d’être aspergées de crème et douche collective histoire d’assurer le quota de nudité. Repérés, les trois compères baveurs sont envoyés avec les deux postulantes dans un bowling pour la prochaine étape, voler un trophée. La chef de la sororité comptait leur foutre la trouille…mais cette (peu) fine équipe ne se doutait pas que leur nuit allait dégénérer…
Le trophée choisi était en fait la prison d’un diablotin, une sorte de mauvais génie invoqué grâce à la magie noire trente ans plus tôt par un joueur de bowling du dimanche. La bestiole caoutchouteuse et très statique (faut bien éviter de cadrer le marionnettiste qui lui met la main où je pense) exauce les voeux du petit groupe…des souhaits qui vont bien entendu se retourner contre ceux qui les ont émis, dans la tradition de La Patte de Singe, le diablotin se délectant de la souffrance humaine.
L’arrivée du « Imp » rend la deuxième partie de cette sympathique crétinerie plus divertissante. L’ensemble manque tout de même de mordant (c’est même très léger) mais les péripéties sont amusantes, les dialogues savoureusement stupides (après s’être coincé la main, le vieux veilleur de nuit s’écrie « mon doigt va ressembler à une bite de kangourou, je vais devoir me gratter les couilles de la main gauche » et la distribution permet d’admirer plusieurs scream-queens du bis, dont Linnea Quigley (Le Retour des Morts-Vivants) en punkette cambrioleuse nettement plus badass que le personnage masculin principal.