Le pitch :
Mike bosse dans un vidéoclub promis à la destruction qui ne loue que des VHS. Un jour son meilleur pote, Jerry, démagnétise toutes les bandes après avoir été électrocuté. Pour éviter de se faire virer par son patron, Mike décide de tourner leur version les films que les clients veulent louer.
Mon avis :
Putain quel film ! Alors qu’à l’heure actuelle la France s’emballe pour les comédies franchouillardes et lourdingues telles que le Bronzés 3, Astérix et Bienvenue chez les ch’tis qui rappellent les pires années du cinéma populaire (voire populiste) français (Les De Funes, Jean Lefevre et consorts que je pensais définitivement morts et enterrés et qui, hélas, ressortent sous les traits des Dany Boon, Jugnot, Clavier et consorts), il est plus que vivifiant de voir des comédies inventives, fraîches, naïves et poétiques.
Alors que jusque là j’appréciais l’œuvre de Gondry sans être totalement dedans (La science des rêves faisait un chouia trop prétentieux), là j’étais à fond dedans pendant 1 heure 30 avec un plaisir total.
Ce film est une ode à la bricole, à l’inventivité cinématographique au service des spectateurs. Il faut voir la débrouille, le génie créatif dont font preuve à l’écran ses personnages pour faire revivre les films populaires que veulent leur client. Leur remake des Ghostbusters, Robocop, sont des petits miracles hallucinants de bricolages farfelus, de bordel et de délires. Du pur bonheur qui montre que les plaisirs simples, naïfs sont les meilleurs.
Ajoutez à cela les interprétations jubilatoires des divers protagonistes (Jack Black nous montre ici qu’il est simplement un comédien énorme, peut être le plus drôle à l’heure actuelle) qui en plus de se faire plaisir à l’écran nous apportent un plaisir énorme.
Mais Soyez sympas, Rembobinez est plus qu’une comédie hommage au cinéma débrouillard et à la fantaisie lunaire faite de bric et de broc qui dépeint une réalité alternative, c’est comme dans tout film de Gondry, une réflexion sur l’appartenance de l’individu à une communauté, à un quartier. Il dépeint ici la vie quotidienne, et ses difficultés, des gens ordinaires, avec la vision certes utopique que chacun à, au fond de lui, le sentiments d’appartenir à une petite communauté, si ténu que soit ce lien.
Cette vision belle et naïve d’une vie propre au quartier et aux gens qui le composent est montrée à l’écran avec la participation des habitants aux délires créatifs de Mike et Jerry (ces films deviennent le point de rassemblement d’une population à la diversité culturelle et ethnique) et un final qui rappelle les block party si chères au cœur de Gondry : tout le quartier se réunit dans la rue pour assister au dernier film de Mike et Jerry.
Un film frais, délirant, poétique qui ne passera pas le dimanche soir sur TF1 et qui n’aura pas de pubs lors de sa sortie DVD. Alors plutôt que d’aller voir Astérix chez les ch’tis, gardez vos 8 euros pour Soyez sympas, rembobinez.