Comédie/science-fiction/érotique
Long métrage britannique
Réalisé par Norman J. Warren
Scénarisé par Andrew Payne, d’après une histoire de David Speechley
Avec Barry Stokes, Tony Maiden, Glory Annen, Michael Rowlatt, Ava Cadell…
Titre alternatif : Outer Touch (titre U.K.)
Année de production : 1979
Le réalisateur britannique Norman J. Warren est principalement connu des bisseux acharnés pour Inseminoïd, son film de S.F. horrifique sorti en 1981. Le bonhomme avait débuté sa carrière à la fin des années 60 dans le domaine de la sexploitation, ce qui a fini par l’ennuyer après seulement deux longs métrages (Her Private Hell et Loving Feeling)…même s’il continuera à inclure du sexe et de la nudité dans ses films d’horreur. Lorsqu’on lui propose le projet Outer Touch (qui sera retitré Spaced Out par Harvey Weinstein pour la sortie U.S.), Warren n’était pas vraiment intéressé car cela lui rappelait un peu trop ses débuts (le titre de travail était d’ailleurs Sexual Encounters of the Close Kind). Il n’a accepté qu’à la condition de retravailler le scénario pour ajouter un peu plus d’éléments comiques…
Des extraterrestres de Betelgeuse sont forcées d’atterrir sur Terre à cause d’un problème technique. Leur arrivée attire l’attention de quatre personnes sexuellement frustrées. Avec ses faux airs de Clark Kent, Oliver essayait de convaincre sa fiancée Prudence de se laisser aller à un petit coup rapide dans leur voiture…sans succès. Willy est un employé de supermarché qui profitait du calme de ce début de nuit pour se masturber devant des revues pornos. Et Cliff est un homme d’âge mur en train de promener son chien. Alertés par le bruit, les quatre découvrent le vaisseau (en fait un échafaudage recouvert de plastique, avec beaucoup de lumière pour faire cache-misère) et y pénètrent, convaincus qu’il s’agit en fait d’une nouvelle boîte de nuit à la mode…
À l’intérieur (décors à l’esthétique digne d’un nanar turc), ils rencontrent les trois membres d’équipage : la capitaine Skipper, la mécanicienne Partha et l’infirmière Cosia. Intriguées par l’anatomie de ces messieurs, leur absence de poitrine et ce truc qui se balance entre leurs jambes (il y a si peu de mâles dans l’espace ?), les aliens commencent leurs examens dans le but de revendre les humains à un zoo intergalactique. Mais malgré les nombreuses pannes de leur vaisseau, elles sont obligées de décoller d’urgence lorsqu’elles détectent une force supposée hostile…qui n’était rien d’autre qu’un troupeau de vaches…
Tourné avec des bouts de ficelles et pas mal de récup’ (les plans du vaisseau proviennent de stock-shots de la série Cosmos 1999…et l’une des armes de la collection de Skipper est clairement un bâton de pillard Tusken), Spaced Out est une sympathique crétinerie polissonne, qui débute de façon amusante avant que la mécanique s’essouffle tout de même dans sa deuxième moitié (heureusement que l’ensemble dure un peu moins de 80 minutes). Le film repose surtout sur le cabotinage d’une distribution qui n’hésite pas à se désaper à la moindre occasion, ce qui provoque quelques croustillantes situations (faire l’amour plaît tellement à la plantureuse Partha qu’elle finira par user Cliff le macho)…
Au croisement de la sexy comédie et de la science-fiction, Spaced Out est une bisserie (lorgnant souvent vers le Z) fauchée très inégale…qui réserve tout de même quelques bons gags et personnages décalés (comme le juke-box/psychologue et l’ordinateur de bord complètement blasé)…
