Science-fiction Série américaine Créée par Bryan Fuller et Alex Kurtzman 2 saisons entre 2018 et 2020
Entre Discovery et Picard, la deuxième série du renouveau télévisuel de Star Trek fut cette courte anthologie composée d’épisodes d’une durée de 8 à 15 minutes. Le but des auteurs était à l’origine de se servir de ce format pour préparer certaines intrigues et présenter des personnages qui auront ensuite leur importance dans la série Discovery, avant d’étendre les scénarios à Strange New Worlds et Picard.
Une troisième saison était prévue avant d’être annulée, l’épidémie de COVID-19 obligeant les équipes à concentrer leurs efforts sur les séries principales.
Après une discussion compliquée avec sa mère condescendante, Sylvia Tilly tente d’oublier sa frustration avec un encas nocturne. Elle se croyait seule dans la cantine du Discovery mais elle se trompait car elle va tomber sur un passager clandestin…qui s’avère être Me Hani Ika Hali Ka Po, réapparue ensuite dans deux épisodes de la saison 2 de Discovery. Après la surprise, au coeur d’une scène assez amusante, les deux jeunes femmes vont découvrir qu’elles ont plus en commun qu’elles ne le pensaient. Il s’agit juste d’une discussion mais elle est bien simple et bien écrite, joliment interprétée. Et elle prépare bien au rôle qu’aura Tilly dans les saisons suivantes, notamment sa place auprès des jeunes recrues…
Avant la saison 3 de Discovery, cet épisode de Short Treks avait présenté le personnage de Zora, l’Intelligence Artificielle du vaisseau, dans un scénario co-écrit par Michael Chabon. Le Discovery est resté à la même position pendant des milliers d’années, vide d’équipage (le peu de temps à disposition fait que la raison n’est pas donnée mais ce n’est pas le propos de cette histoire). Zora est un ordinateur de bord devenu conscient et elle recueille un homme dans une navette de sauvetage. Avec le temps, ce Craft et Zora développent des liens mais ceux-ci ne peuvent résister à la force des souvenirs de l’être humain. Calypso parle de solitude et d’amour et si le thème de l’être artificiel qui s’éveille aux sentiments est classique, il est traité ici avec justesse, émotion et une certaine poésie par l’utilisation de scènes de cinéma de l’âge d’or hollywoodien. Certains pourraient trouver çà cul-cul…mais sur moi, ça a fait son petit effet…
Ce troisième épisode revient sur le passé de Saru sur sa planète natale, le portrait d’un être qui regardait vers les étoiles là où son peuple restait ancré dans ses traditions et la servitude face à la race des Ba’Ul. Certains éléments ont été repris dans un épisode de la saison 2 ce qui fait que l’ensemble est assez familier (et même sans véritables surprises). Mais j’aime beaucoup ce personnage attachant et superbement interprété par Doug Jones sous son épais maquillage…
Après son apparition dans la saison 1 de Discovery, Rainn Wilson a repris le rôle de l’escroc Harry Mudd dans ce dernier épisode de la première saison qu’il a lui-même réalisé. Au scénario, on retrouve Mike McMahan, qui a ensuite créé la jubilatoire série animée Star Trek : Lower Decks. L’atmosphère est donc différente de celle des autres épisodes de la saison, avec une chouette interprétation de Wilson, un montage dynamique et un croustillant rebondissement final. Une dizaine de minutes très divertissantes !
Entre la saison 2 de Discovery et la saison 1 de Strange New Worlds,Short Treks s’est intéressé à l’équipage de l’Enterprise dans trois épisodes de la saison 2. Et le premier revient sur le tout premier jour de Spock à bord du vaisseau avant sa prise de fonctions en tant qu’officier scientifique. Spock et Numéro Un sont piégés dans un turbolift défectueux et en attendant la réparation, l’officier supérieur continue l’entretien de Spock. La situation se transforme en un ping-pong verbal très bien orchestré par Michael Chabon, une façon toute particulière (et souvent souriante) pour les deux officiers de se lier d’amitié avant le début de leurs aventures (le capitaine Pike fait une petite apparition à la toute fin).
Le deuxième épisode met encore plus l’accent sur l’humour avec une savoureuse histoire courte sur l’origine de l’incroyable capacité de reproduction des Tribules, ces mignonnes (même si on ne sait pas où est le cucul ou la tétête) mais vite ennuyeuses boules de poils. Rosa Salazar joue l’ancienne officier scientifique de l’Enterprise (que Spock a donc remplacé), devenue capitaine de son propre vaisseau de recherche, une prise de fonction qui n’a pas duré longtemps à cause des décisions d’un chercheur pas vraiment gérable. Tout ceci est mené sur un rythme enlevé, aussi bien au niveau des interactions décalées que de l’action…un moment de pur fun très agréable !
À partir de cet épisode, les Short Treks sont de plus en plus shorts puisqu’ils passent sous la barre des 10 minutes. Pas le genre d’histoires propices aux développements donc, mais une situation rondement menée qui met sous pression un cadet de l’Enterprise. La chute est certes prévisible mais l’ensemble est bien joué…et je reste très fan du capitaine Pike incarné par Anson Mount. Aussi anecdotique que sympathique, donc..
Le Tardigrade est devenu un élément important de la série Discovery et ce court-métrage, la première production animée de l’univers Star Trek depuis la série des années 70, en montre une version plus cartoony, une maman prise dans un virevoltant tourbillon spatial pour sauver sa progéniture. Réalisée par le compositeur Michael Giacchino, cette vignette est ultra-dynamique, avec des personnages tout mignons qui vivent leur propre aventure parallèlement à l’histoire de l’Enterprise de James T. Kirk (j’ai survolé quelques avis et pinaise, il faut vraiment que les anti-Discovery se relaxent, ils prennent même trop sérieusement un hommage S.F. aux cartoons de la Warner)…
Deuxième Short Trek animé, The Girl who made the stars nous ramène à la jeunesse de Michael Burnham, alors que le père de la petite fille lui raconte une histoire pour l’aider à vaincre ses terreurs nocturnes. C’est joli, les visuels sont très beaux…mais là, c’est quand même très oubliable. J’ai plus accroché au voyage cartoonesque du précédent épisode…
La série se termine sur Children of Mars, que l’on peut voir comme un prologue à la série Picard même si le court récit se concentre sur deux personnages que l’on ne reverra pas par la suite. Deux jeunes filles qui ne s’entendent pas mais qui ont plus en commun qu’elles ne le pensent. Ces quelques minutes sont quasi-muettes, portées par une belle reprise du Heroes de Bowie par Peter Gabriel, tout passe par les visages, l’expression des émotions…et les derniers instants sont touchants…
