Un petit dernier exemple et puis j’arrete pour cette fois, mais comme j’essaie vraiment de faire partager quelque chose :
Il n’y a pas si longtemps, une nénette sur un plateau télé, journaliste de son état, nous fait partager sa conviction toute subjective, n’est ce pas, qu’elle est en contact avec les esprits, l’au delà et le reste de la création, elle en a même ecrit un livre.
Et voilà qu’elle raconte comment un jour regardant une oie dans son jardin elle a su, toujours subjectivement n’est ce pas, mais avec une certitude qui dépasse l’opinion selon elle, que dans l’oie résidait l’esprit d’un être aimé d’elle et défunt.
Elle raconte donc : « j’etais à ma fenetre et là j’ai vu cette oie! »
Tout le monde entend, et même elle ce qui la laisse un peu interloqué : « c’est toi ».
Que dans « cette oie » on puisse entendre « c’est toi », n’est pas subjectif, c’est même tout à fait objectif au sens précis où l’utilise artemus, à savoir que c’est totalement neutre d’affect étant donné que cela relève des équivoques de la langue, cela ne repose donc sur aucune subjectivité, mais l’on voit bien ici que par contre cela fonde totalement la conviction subjective de la miss.
Alors subjectif ou objectif que l’oie c’était toi ?
Donc c’est en étant à l’écoute de cela que je dis que les rapports objectif/subjectif sont subvertis par la parole même. Ils sont non seulement subvertis mais on en a un savoir précis depuis plus d’un siècle, voire depuis les sophistes, qui rend caduque l’utilisation naïve de ces termes, utilisation naïve qui est en fait une pétition morale, une morale de la discussion : « tu ne peux affirmer que ton dire est objectif sans te montrer impoli vis à vis de moi »…
Maintenant le paradoxe du menteur dont parle Jim, s’applique en effet aussi, c’est pourquoi conceptuellement cette division ne fonctionne pas mais comme tout binarisme : dire ceci est subjectif implique que ce dire soi objectif, d’où régression à l’infini, d’où dialectique pour s’en sortir, dialectique que refuse par ailleurs arti.
Enfin, pour le coté scientifique, le théorème de gödel, la relativité, et la la logique des ensembles, on démontrait depuis longtemps l’inanité de la division vrai/démontré, subjectif/objectif, vrai/consistant.
Voilà pour cette fois.