SUKIYAKI WESTERN DJANGO (Takashi Miike)

En zappant sur les films à dispo chez mon FAI je suis tombé devant ce titre totalement hallucinant (sukyaki plat japonais, Django figure phare du western italien de Sergio Corbucci avec le grand Franco Nero et western…ben western quoi !)

Et je dois dire que le film est aussi barré que les références improbables de son titre. pour info le film est réalisé par Takeshi Miike, le réalisateur qui tourne plus vite que son ombre et qui va de l’excellent (dead or alive) au très mauvais (quasiment tout le reste de sa très longue filmographie)

Le pitch : dans une ville pouilleuse, 2 clans s’affrontent pour un hypothétique trésor : Les Genjis (habillés de blanc) et lesHeike (de rouge vêtus). Le conflit semble s’en fin mais un mystérieux mercenaire va débarquer et remettre en cause l’équilibre précaire de ce village.

Ce film est du grand n’importe quoi (comme quasiment tous les films de Miike), mais du grand n’importe quoi jouissif !
Ca commence par une intro qui pose la situation avec décors en cartons pates et un Quentin Tarantino des plus énigmatiques dans ses propos.
Puis Miike mélange les codes du western et du manga pour les resservir à sa façon : on va de la moquerie pure et dure au réel hommage (le cercueil trainé qui contient une mitrailleuse comme dans le film Django, la cow-girl tatouée et démoniaque inspirée de films comme la femme scorpion
Tout n’est que folie pure, l’histoire part dans tous les sens : western, chambara, code d’honneur, yakuzas, combat sabre contre pistolet, danse traditionnelle japonaise, humour au ras des paquerettes. Ca donne l’impression de d’être un foutoir incommensurable (et ça l’ait) mais il se dégage de tout ça une véritable harmonie.
Bref ce film ne fait pas que de copier ces glorieux modèles (Django, zatoichi et consorts) mais il possède sa propre identité.

Fort de personnages tous plus barges et charismatiques les uns que les autres (ou ridicule pour certains ! Mention spéciale pour le shériff), de combats (je ne dirai pas gunfight car le pistolet n’est pas ici la seule arme) bien rythmés et chorégraphiés (même si la bataille finale manque un peu d’ampleur mais bon c’est pas non plus un film à gros budget), d’une esthétique très travaillée (voire trop pour certains il faut le reconnaître), ce film est un pur divertissement qui ravira les fans de western spaghetti hallucinés (Django, mon nom est shangai Joe, Keoma et tant d’autres) et de films de sabre gore des 70’s 80’s (baby cart, zatoichi, la femme scorpion)et qui pour moi va plus loin que son concurrent sur le marché du western asiatique c’est à dire le bon, la brute et le cinglé.
En effet ce dernier ne fait que transporter le western en asie alors que le film de Miike s’en approrie les codes pour les adapter à la culture japonaise dans toute sa diversité, ce qui est un putain d’exploit ! Ici c’est pas qu’un wetern joué par des mecs aux yeux bridés !

Bref Miike est toujours aussi fou mais pour une fois il parvient à transmettre sa folie au spectateur

Je ne connaissais pas ce film, ton avis m’a donné envie de le voir, je l’ai enfin à la maison, reste plus qu’à le regarder maintenant :wink:

et là j’ai la pression car si tu n’aimes pas…(dans tous les cas je demanderai à Miike un pourcentage sur le ventes de dvd :mrgreen: )