Voilà.
Mais ça rentre dans la vaste logique libérale de tout mettre en concurrence.
Mais la concurrence sur les autres trucs, pas « service public », c’est la même chose. L’agro-alimentaire, c’est frappant : on paie des produits dont les prix augmentent, même les entrées de gamme, alors que c’est de plus en plus de la merde (en aval, côté consommateur). Et en amont, côté producteur, la situation est de pire en pire, précarisant les fournisseurs et les sous-traitants. Et au milieu, on a plusieurs catégories de personnels qui servent de variables d’ajustement, qui sont mal payées, mal traités, avec des horaires aberrants.
Le libre marché devrait, en théorie, pousser à l’amélioration du produit (ou du service) et des conditions de production. Or, le but (lucratif) c’est d’augmenter la marge. Comme on ne peut pas augmenter tout le temps le prix (afin d’intégrer et d’amortir les augmentations de prix des fournisseurs, les avancées sociales…), on finit par raboter ailleurs, et ça impacte sur la qualité du produit, mais aussi sur l’environnement social en général.
Dans l’édition, la concurrence, ça mène à sortir des bouquins en plus grand nombre, plus vite, avec moins d’étape de contrôle (parce que tu comprends, coco, les relecteurs, ça coûte cher), avec plus d’intervenants extérieurs ce qui peut créer des dépendances logistiques mais aussi des frictions ou des erreurs, à rogner sur les factures de façonnage, etc etc.
Je suis sûr que tu trouveras sur ce forum des gens qui t’expliqueront les méfaits à long terme de la concurrence, surtout dans un univers industrialisé comme le nôtre : dans l’audiovisuel, dans les salles de cinéma, dans les assurances, dans le droit du travail, dans la librairie…
Je dirais que le problème du capitalisme concurrentiel, il tient à deux choses : l’industrialisation et les grands groupes en premier lieu, et l’évolution d’un marché à long terme (parce qu’à court terme, oui, l’arrivée d’un concurrent réveille les vieux acteurs, mais à long terme, ça s’équilibre et on revient à la logique du rabotage pour maintenir la marge).
Jim