SUPERMAN : MAN OF STEEL (Zack Snyder)

Pardon : de ta lecture d’UNE interview, une vérité.

Non, toujours pas.

Oui, et Bizarro est écrit à l’envers, donc pense à l’envers, existe à l’envers…

J’ai personnellement la vague intuition d’avoir lu ce parallèle bien avant Chabon, mais j’ai la totale flemme de relire mes premiers bouquins sur l’histoire de la BD que j’avais ado. C’est peut-être un sentiment trompeur de ma part, en plus.

Jim

Bis, associer les deux n est pas faire une généalogie.

Donc la source d inspiration des super heros, c est la religion nordique parce qu il y a thor ?

Clairement le parallèle le plus poussé.

Mais y pensait il seulement ? Toi qui a fait la biographie de l auteur, tu est tombé sur des propos allant dans ce sens ou même des pistes ?

Je vais laisser Alexa parler pour moi !

Jim

Oui, mais ce n est pas si commun de le lire. Je tombe rarement dessus, et plus aujourd’hui qu hier.

La Bible ?
Pourtant, le berceau cosmique, l’enfant sauvé de la mort mais abandonné par ses parents, envoyé ailleurs…

Jim

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Que les liens puissent etre faits crève les yeux mais est ce que martson y trouve sont inspiration ?

Il etait juif martson ?

Non, mais passionné de mythologie et de cultures anciennes.

Mais là, je parlais surtout de Superman.

Jim

Lâche pas Jim, on est avec toi !

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Oui, bien sur et bendis pousse ce lien tout a fait volontairement dans son run, à mon avis, plus qu aucun autre scénaristes que j ai lu. C est même sur ce parallèle que j ai axé mon commentaire du run à l époque.

Vous l avez lu le livre de chambon, vous ?

Il est dans une tour …

Qui me semble en effet tenir beaucoup plus explicitement de la figure de Moise que de celle du golem.

Je ne sais même pas si je l ai encore chez moi.

Il me semble que dans le livre chabon fait le parallèle entre la demarche de creer superman et celle de creer un golem.

Des jeunes juifs pauvres creant metaphoriquement leur propre golem pour les proteger.

J ai pris les propos de chabon, en effet, comme etant proche de l abord de moore. Mais lui sans y croire, plutôt comme une metaphore litteraire puissante, inspirant son roman.

Après, je me suis toujours interrogé sur la lecture que l’on fait (« on » étant général, hein) du fait que beaucoup de créateurs soient juifs. Pas tous, hein, mais beaucoup. J’aurais tendance à penser que c’est aussi une clé d’entrée facile : pour les goys, parce que ça permet « d’expliquer » bien des choses ; pour les juifs parce que ça permet une identification, une reconnaissance (et c’est le cas chez Chabon). Dans les deux cas, j’y vois une approche qui « fausse » un peu la lecture.
Genre, je ne sais pas si C. C. Beck est juif, mais il me semble que ce n’est pas mis en avant, alors que l’influence de la mythologie, si. De même, Marston n’est pas juif, et on met en avant là aussi la mythologie (alors que Diana est un golem).
Donc (je formule ça de manière fruste, hein, c’est pas encore bien clair dans ma tête), je me dis que, peut-être, certains commentateurs ont mis en avant la judéité de certains créateurs peut-être parce qu’ils n’avaient pas grand-chose à dire, et que c’était une manière de donner une justification à leur intérêt. Parce que finalement, ne pas parler de ce genre de choses, ne pas utiliser cette clé d’entrée, cela reviendrait à ne parler que de petits miquets, quoi. Mais parler de Bible, de mythologie, de Golem, c’est causer de la vraie culture, mossieur, la culture noble, tout ça.
C’est aussi agiter des éléments qui masquent la vraie réalité sociale derrière tout ça, à savoir que beaucoup d’éditeurs de pulps étaient juifs et embauchaient de jeunes dessinateurs juifs, pourquoi, parce que les goys tenaient tous les postes décisionnaires chez des éditeurs ayant plus grand pignon sur rue, et parce que les goys squattaient les strips de presse. Sujet encore un peu touchy de nos jours.
Évoquer les influences juives dans les super-héros, c’est un peu botter en touche en évitant de parler de l’antisémitisme dans l’édition des années 1930, c’est s’excuser sans donner l’air de s’excuser.

Jim

Là encore, il ne me semble pas que chabon ait le moins du monde une pretention à l analyse historique. C est un romancier.

Mais si l’on admet le Golem en tant que figure allégorique de la justice vengeant son créateur des outrages qu’il a subis, peut-on imaginer un Golem de papier ? Qui va lutter contre l’injustice dans le cœur et le regard de ses lecteurs ? Si oui, alors Superman ne serait-il pas un Golem, même inconscient ?

Sur la discussion concernant les X-Men, je postulais que la série se charge de couches successives de sens (l’adolescence, le racisme, la puberté, le nazisme, le sida, le communautarisme…). Superman, c’est pareil : c’est le Golem, c’est Moïse, c’est Achille, Hercule, Atlas, c’est l’immigré…
La difficulté, c’est de savoir dans quel ordre, tant les relectures ont brouillé le sens.
Moi, je suis persuadé que Siegel et Shuster ont sciemment créé un Moïse de l’espace, un immigré à pouvoirs. Mais si ça se trouve, ils avaient le Golem en tête. Rappelons que leur première version est un super-vilain vengeur (tenant presque plus de Lex Luthor que de Clark Kent).
Déjà, Superman n’est pas né sur un coup d’inspiration, sur un délai à tenir. Derrière Action Comics #1, il y a déjà plusieurs versions. Et donc autant de couches de signification, je pense. Et quelque cinq-six ans de maturation.

Jim