Je crois que Carlin arrive très tôt, genre dans les premiers numéros des nouvelles séries mensuelles. J’ai la flemme de vérifier, mais je crois que Helfer a supervisé la mini Man of Steel, lancé les différents mensuels, bossé avec Carlin pendant quelques mois, et passé le relais. Genre, au bout d’un an, c’était Carlin en solo. C’est lui qui a laissé Ordway écrire ses histoires, qui a amené l’équipe Simonson / Bogdanove sur le personnage…
Personnellement, j’adore.
Moi, je suis fan. Je trouve que cette période a un vrai sens du feuilleton, avec de quoi manger tous les mois (enfin, toutes les semaines, vu la construction du truc), avec de splendides caractérisation, des personnages qui avancent, des personnages secondaires qui sont crédibles et riches (et qui n’ont pas besoin d’avoir des super-pouvoirs pour exister, je pense à Ron Troupe, à Allie…), des enjeux qui vont croissant, une capacité à gérer ce qui a été fait sans jamais rien jeter comme si c’était du rebut…
Les personnages sont attachants, le couple Lois & Clark est sympa, on a envie de les aimer, les auteurs parviennent à les faire vivre sans les faire tomber dans la guimauve, la gestion du Clark séduisant et classe est vachement bien, et surtout les séries suivent une direction.
On parlait sur chaiplukel sujet du fait que les personnages Marvel, vers la fin des années 1960, ont ralenti leur évolution parce qu’ils étaient devenus des licences pour dessin animé. Les titres Superman de Carlin, pour moi, c’est un formidable contre-exemple. Les personnages évoluent. La relation entre Clark et Lois se construit lentement (notamment grâce au personnage de Cat Grant, la gestion est habile), ils apprennent à se connaître, Clark lui avoue son identité, ils se fiancent, ils préparent le mariage, tout ça. Mais c’est pareil pour les personnages secondaires. Jimmy Olsen, de grouillot un peu stagiaire, devient un photographe bien implanté dans la rédaction, par exemple.
Après, faut savoir ce qu’on veut dans un comic book (de super-héros). Mais si on aime le feuilleton, avec son écriture au long terme, je crois vraiment que l’ère Carlin a quelque chose du petit miracle. Il y a une unité de ton, un élan, une volonté d’entreprendre, qui se traduit notamment par un respect malicieux envers le passé, utilisé comme fondation pour de nouveaux étages. Carlin et ses auteurs n’oublient pas le passé du héros, mais ils en jouent. Quand Clark abandonne la rédaction pour changer de boulot, c’est clairement un clin d’œil à la période O’Neil, mais c’est également un indice d’un changement du personnage qui nourrit une intrigue. C’est la même chose pour le nouveau Krypto, par exemple (voir La Mort de Superman, pour ceux qui ont la VF) : ça dit clairement “on se souvient de l’ancien, on sait que vous vous en souvenez aussi, découvrez avec nous le nouveau, vous verrez, il est cool”. Jamais irrespectueux, toujours dans une perspective de développement.
J’aime vraiment cette période.
Mais je crois que c’est tout le catalogue DC de cette période que j’aime. Je dis souvent que mon DC préféré, grosso modo, c’est 1985-2000. Avec quelques années avant et quelques années après, pour plein de séries. Mais en gros, voilà, ce sont les quinze ans que je préfère.
[quote=“victor newman”]
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Hahahahaha
Jim