SUPERNORMAL (SUPER-FOLKS) - Robert Mayer (Aux forges de Vulcain)

David Brinkley est un extraterrestre doué de super-pouvoirs qui depuis 9 ans n’a pas remis sa tenue d’encapé. Il vit désormais dans une banlieue entouré de sa femme enceinte et de ses deux enfants ; qui ignorent tout de son ancienne (?) double identité.
Mais des événements vont chambouler sa vie.
Super-Folks est un roman, pour l’instant seulement disponible en anglais, qui mérite l’attention de tout fans d’histoires de super-héros et de tout amateur de bonne histoire.

Avant de vous parler plus directement de ce roman, je me permets de le contextualiser dans un billet mis en ligne aujourd’hui. Alors si d’aventure vous voulez en savoir plus sur l’Âge de bronze et les comic books relevant ou plus simplement vous replonger dans les années 70, c’est par ici que ça se passe. :wink:

[quote]Before there was WATCHMEN, there was SUPERFOLKS…

David Brinkley used to be a hero, the greatest the world had ever seen–until he retired, got married, moved to the suburbs, and packed on a few extra pounds. Now all the heroes are dead or missing, and his beloved New York is on the edge of chaos. It’s up to Brinkley to come to the rescue, but he’s in the midst of a serious mid-life crisis–his superpowers are failing him.

At long last this classic satire that inspired comic books like Watchmen and Miracleman is back in print. It’s a hilarious thriller that digs deep into the American psyche.

Review
« What if you were a superhero going through a mid-life crisis? Your tights are in a bunch. You’ve lost your hair. Your powers have a mind of their own… You’ll never look at superheroes the same way again! »

  • Stan Lee, comic legend and creator of Spiderman, X-Men, and The Fantastic Four

« What Robert Mayer has done, and done with real aplomb, is carry off a smart satire and a very funny novel while at the same time caring enough about his characters that the reader’s investment is respected and paid dividends. Without being derivative, it reminds me of early Vonnegut–Vonnegut through Cat’s Cradle–as well as the first couple of the Hitchhiker’s Guide. It’s always satisfying when an influential but neglected work–in any genre, in any field–is « rediscovered » and given its proper credit. » - Tom de Haven, author of Funny Papers, Derby Dugan’s Depression Funnies, and Dugan Under Ground

« Superfolks is an irreverent look behind the mask of superheroes wrapped up in a cutting lampoon of late 70’s attitudes. » – Paul Dini, writer and producer of Batman: The Animated Series

« Superfolks was the book that showed me you could do more with superheroes than adolescent power fantasies. Without Superfolks I doubt there’d have been an Astro City. »

  • Kurt Busiek, Multiple Eisner Award-Winning Creator of Astro City

« …sharp, funny, and ultimately moving, with a plot that could be the R-rated version of the current hit movie The Incredibles… a cult novel that inspired a generation of comic book writers and anticipated books like The Fortress of Solitude and The Amazing Adventures of Kavalier and Clay. » - Kirkus

« Infectiously funny. »

  • Los Angeles Magazine

« It is gorgeous. It is splendid. It is funny as hell… He writes like an angel. »

  • Newsday

« What if you were a superhero going through a mid-life crisis? Your tights are in a bunch. You’ve lost your hair. Your powers have a mind of their own… You’ll never look at superheroes the same way again! »

  • Stan Lee, comic legend and creator of Spiderman, X-Men, and The Fantastic Four
    (Stan Lee, comic legend and creator of Spiderman, X-Men, and The Fantastic Four )

« What Robert Mayer has done, and done with real aplomb, is carry off a smart satire and a very funny novel while at the same time caring enough about his characters that the reader’s investment is respected and paid dividends. Without being derivative, it reminds me of early Vonnegut–Vonnegut through Cat’s Cradle–as well as the first couple of the Hitchhiker’s Guide. It’s always satisfying when an influential but neglected work–in any genre, in any field–is « rediscovered » and given its proper credit. » (Tom de Haven, author of Funny Papers and Derby Dugan’s Depression Funnies )

« Superfolks is an irreverent look behind the mask of superheroes wrapped up in a cutting lampoon of late 70’s attitudes. » (Paul Dini, writer and producer of Batman: The Animated Series )

« Superfolks was the book that showed me you could do more with superheroes than adolescent power fantasies. Without Superfolks I doubt there’d have been an Astro City. » (Kurt Busiek, Multiple Eisner Award-Winning Creator of Astro City )

« …sharp, funny, and ultimately moving, with a plot that could be the R-rated version of the current hit movie The Incredibles… a cult novel that inspired a generation of comic book writers and anticipated books like The Fortress of Solitude and The Amazing Adventures of Kavalier and Clay. » (Kirkus )

« Infectiously funny. » (Los Angeles Magazine )

« It is gorgeous. It is splendid. It is funny as hell… He writes like an angel. » (Newsday )

About the Author
Robert Mayer is a former, award-winning journalist. He lives in New Mexico. During a mid-life crisis, he got in touch with his inner superhero and created Superfolks, his first novel, which was originally published in 1977.[/quote]

Excellent !! Le parallèle fait par un auteur avec « Le Berceau du Chat » de Vonnegut, un roman que j’adore, attise furieusement ma curiosité, en plus de la thématique bien sûr, et de la légende sur la supposée influence sur Moore.

Moi aussi j’adore le Berceau du chat, mais je n’ai pas pensé à ce livre en lisant Super-Folks.

J’imagine étant donné les propos rapportés ici, qu’il s’agit plus d’une similitude d’approche et de tonalité qu’une réelle connexion thématique ou formelle.
Bravo pour ton billet sur « l’Age de Bronze » aussi, j’ai hâte de lire la suite…

[quote=« Photonik »]…]
Bravo pour ton billet sur « l’Age de Bronze » aussi, j’ai hâte de lire la suite…[/quote]

Merci, ça été un plaisir de me replonger dans cette période. Je suis particulièrement content d’avoir mis la main sur le supplément du New York Times du 2 mai 1971.

Ça été tellement intéressant que je suis en train de lire Last Son of Krypton un roman d’Elliot S! Maggin qui date de la même époque (1978).

J’espère que tu nous en diras aussi un mot à l’occase.

Alors qu’en est-il de la supposée influence de « Superfolks » sur le Alan Moore de « Watchmen » (un fait notamment évoqué par Morrison dans sa guéguerre un peu concon avec le barbu de Northampton) ?
Toi qui as lu les deux, y vois-tu une quelconque influence, ou est-ce largement exagéré comme souvent dans ce genre d’oeuvres influentes « souterraines » un peu fantasmées, dont on grossit l’importance de manière inversement proportionnelle à leur notoriété ?

[quote=« Photonik »]J’espère que tu nous en diras aussi un mot à l’occase.
…][/quote]

Je peux d’ores et déjà dire que le début de Last Son of Krypton est excellent, c’est écrit avec beaucoup de style me semble-t-il (l’anglais n’est pas ma langue maternelle) : il y a de très belles métaphore très visuelles ; et c’est très prenant.

[quote=« Photonik »]…]

Alors qu’en est-il de la supposée influence de « Superfolks » sur le Alan Moore …]
Toi qui as lu les deux, y vois-tu une quelconque influence, …] ?[/quote]

Ce sera l’objet de mon prochain billet stay tuned ! :wink:

Tu as l’art du teasing ! Merci beaucoup.

Couverture de Dave Gibbons pour l’édition de 2003

Bon voilà le deuxième billet sur Super-Folks le roman de Robert Mayer, j’y parle encore un peu des années 70, du Comics Code, de Steve Gerber, de ce que je pense du procès fait à **Moore ** sur la paternité de ses idées. Je fais intervenir Arnold Drake, et j’esquisse le pourquoi du parce que au sujet de la naissance quasi conjointe de le **Doom Patrol **et des X-Men.
Et bien entendu il y est question de sexe, notamment grâce à Larry Niven et Curt Swan.

Ah ! et puis je m’étais un peu avancé sur la qualité du roman. :wink:

Fabuleux article, Artie, qui prouve, dans la tradition d’un Manny Farber, que les critiques « mitigées » sont souvent les meilleures…
Le « manifeste » d’Arnold Drake que tu évoques me rappellent une déclaration de Frank Miller, qui disait que trop de temps avait été perdu dans le passé à chercher un lectorat enfantin inexistant. D’autre part, la baisse des ventes comme moteur de la créativité, c’est quelque chose qui s’est souvent vérifié, et pas que dans l’histoire de la BD.

Tu sembles moins enthousiaste que Kurt Busiek (voir ci-dessus) concernant « Super-Folks » : ceci dit, comme tu le précises toi-même, peut-être qu’à une lecture datant de la sortie du livre, les défauts que tu évoques auraient été un peu noyés dans le vent de fraîcheur apporté par Mayer.

Quant à Morrison, il fait chier (je dis ça mais je l’aime d’amour, hein) à se contredire toutes les 5 minutes : il appellera plus tard (je ne sais plus où, mais c’était relaté dans le livre de Yann Graf) au plagiat comme méthode d’écriture, sans complexes ni vergogne, position avec laquelle je serais plutôt d’accord si cela permet d’accoucher de quelque chose de frais (ça peut sembler paradoxal mais c’est plutôt fréquent). Cette position me semble contradictoire avec cette charge un peu gratuite à l’encontre de Moore…

[quote=« Photonik »]Fabuleux article, Artie, qui prouve, dans la tradition d’un Manny Farber, que les critiques « mitigées » sont souvent les meilleures…

…]

[/quote]

Merci beaucoup.
Bon dans mon cas c’est sacrément mitigé au final.

Bon si **Busiek **dit lui-même que sans Superfolks il n’y aurait pas eu d’Astro City, qui suis-je pour le contredire. Néanmoins je n’ai rien vu qui me rappelle sa série (que j’aime beaucoup).

Et je n’ai rien vu dans **Superfolks ** qui ne soit pas déjà dans les BD des années 70, comme j’ai tenté de le montrer. (Et je n’ai pas parlé de l’Underground)

Hormis le sexe. Mais il y a une raison .

En outre voyant comment le sexe est traité dans Superfolks, je suis assez content qu’il y ait eu un Comics Code.

Lorsque j’ai terminé de lire Robert Mayer je me suis dit que son traitement des super-héros avait beaucoup de similitudes avec ce qu’avait fait Mark millar les dans la première salve des Ultimates avec les Défenseurs.

J’en avais gardé un fort bon souvenir de ce Superfolks moi, faudra que je m’y replonge à l’occase (j’ai lu ça y a presque 10 ans je crois!)

Tu as quelle édition ? Celle d’About Comics ?

Pour prolonger mes deux billets sur Superfolks et les années 70, et l’évolution du comic book ; je vous propose un billet critique sur The Wrath of the Spectre de Michael Fleisher & Jim Aparo, un ovni que n’aurait pas renier les lecteurs d’EC Comic et qui a fait bondir Harlan Elison.

Donc si vous voulez en savoir plus c’est que ça se passe !

[quote=« artemus dada »]

Tu as quelle édition ? Celle d’About Comics ?[/quote]

non, y a marqué St. Martin Griffin. Édition americaine de 2005.

Je signale que Super-Folks connaît enfin une édition française sous le tire Supernormal, aux éditions des Forges de Vulcain.

[quote=« Amazon »]David Brinkley a été le plus grand des superhéros. Mais il est difficile d’être et d’avoir été. Un jour, il prend sa retraite, se marie, commence à perdre ses cheveux, à prendre du poids, et s’installe en banlieue. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, quand une série de catastrophes décime la population de superhéros disponibles pour sauver New York. Plus de Superman, plus de Batman. C’est David qui doit retrouver ses collants, sa cape et son masque pour sauver une Amérique qui doute, en pleine Guerre Froide. Le seul problème, c’est que notre héros est désormais un homme entre deux âges, dont les pouvoirs tombent parfois en panne, et qui se sent complètement dépassé par l’Amérique des années 70, avec son cortège de nouveautés. Il se lance quand même dans l’aventure, et nous emmène avec lui dans un thriller qui plonge avec humour dans les méandres d’une Amérique qui doute, après l’affaire du Watergate et la fin de la guerre du Vietnam.
Ce premier roman, traduit ici pour la première fois en français, quarante ans après sa première édition américaine, est une gemme qui a révolutionné les comics et les superhéros et a inspiré des créateurs aussi différents que Stan Lee (créateur de Spiderman), Alan Moore (créateur des Watchmen), Neil Gaiman ( American Gods) ou Grant Morrison (responsable de la renaissance de Batman, au début des années 2000). C’est un thriller labyrinthique et passionnant. C’est la satire geek du monde des superhéros. C’est le portrait de l’Amérique qui doute de sa puissance et est prête à toutes les folies. C’est l’histoire d’un homme qui est normal, et qui est super. Un homme supernormal.

Robert Mayer était un journaliste américain à succès, régulièrement primé pour ses reportages sur la ville de New York. En 1977, il publiait son premier roman, Supernormal.

Broché: 310 pages
Editeur : Aux forges de Vulcain (2 février 2017)
Collection : LITTERATURES
Langue : Français
ISBN-10: 2373050293
ISBN-13: 978-2373050295
Dimensions du produit: 14,2 x 2,6 x 20,6 cm[/quote]

Je viens de lire la préface de Grant Morrison et l’introduction de Kurt Busiek. C’est sympa, ça allèche.
Je reprocherais quelques coquilles (un « ballade » au lieu de « balade », Busiek orthographié « Bisiek »), quelques imprécisions (l’album Superman n°1 de 1939 ?) et quelques ratés typographiques, alors que je n’ai pas encore commencé le roman lui-même. J’espère que plus de soin sera accordé à la traduction et à la maquette.
Mais bon, je me réjouis de me plonger dans ce bouquin dont j’entends parler depuis si longtemps…

Jim

Merci pour l’info, Jim !

[quote=« Jim Lainé »]…]
Je reprocherais quelques coquilles (un « ballade » au lieu de « balade », Busiek orthographié « Bisiek »), quelques imprécisions (l’album Superman n°1 de 1939 ?) et quelques ratés typographiques, alors que je n’ai pas encore commencé le roman lui-même. …][/quote]

Ça commence plutôt mal quand même. :open_mouth:
D’autant qu’il est vendu 21 €.

J’ai acheté Le Langage de la nuit de chez eux, et c’est un joli petit bouquin.

Et qui en est le traducteur ?
Amazon.fr annonce Francis Guevremont, c’est ça ?

En tout cas c’est une très belle idée de la proposer en français.


À toutes fins utiles,je remets ici les deux liens vers les commentaires©™ que j’avais faits sur la version originale de Supernormal :

1er Partie

•La suite

J’y reviens bien évidemment sur la polémique orchestrée par Grant Morrison autour du roman et d’Alan Moore, et je donne mon propre avis (pour ce qu’il vaut) sur la question.

J’ai commencé à lire.

Sur le fond, c’est intéressant : un super-héros vieillissant, un jeu de références et de parodies (pop culturelles, littéraires, sociales), et effectivement bien dommage que le public français ne le découvre que quarante ans plus tard, le décalage faisant apparaître le bouquin pour moins important qu’il n’est.
Sur la forme, c’est une autre paire de manches : coquilles, prénoms de personnages qui varient d’une occurrence à l’autre (Allison / Alison), signes typographiques aberrants (un chevron de guillemet qui vient remplacer l’apostrophe…), tout cela donne clairement l’impression que ça n’a pas été relu. Ça se calme passé les cinquante premières pages, mais c’est tout de même un calvaire.

Rajoutons à cela un système de notes qui me semble aberrant. Inutile et aberrant. Pourquoi expliquer en note que Bloomingdale est un grand magasin, et ne pas faire de note sur Caoutchouc O’Toole ou sur Littletown ? Personnellement, je n’aurais pas mis (ou fait mettre) de notes du tout, mais s’il en faut à ce point, pourquoi ne pas en placer autour des points propres au récit (à savoir, l’univers des super-héros) ?
Mais le procédé me semble se faire l’écho d’un mélange de considérations étranges, allant de la conviction que le public ne connaît pas et qu’il faut l’éduquer à une sorte de vague mépris pour une sous-culture typiquement américaine, le tout mâtiné d’une paresse intellectuelle et d’un certain manque de confiance, confinant au mépris, envers le lecteur. Ce roman n’est donc pas un roman normal, qu’il faille à ce point le commenter ? Il n’y avait pas de notes dans Les Bienveillantes pour renvoyer à Céline, à Cthulhu, à Tarzan (au demeurant, ça n’aurait pas été inutile pour une partie de la critique)…

Je reviendrai en parler.

Jim

Ouh là…ça ne donne pas envie de mettre 21 euros là-dedans pour le moment…