TARZAN ET LE LION D'OR (J.P. McGowan)

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REALISATEUR

J.P. McGowan

SCENARISTE

William Wing, d’après les romans de Edgar Rice Burroughs

DISTRIBUTION

James Pierce, Frederick Peters, Edna Murphy, Dorothy Dunbar, Boris Karloff…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures
Titre original : Tarzan and the Golden Lion
Année de production : 1927

Au temps du cinéma muet, Tarzan fut interprété par 5 acteurs différents sur une période de 11 ans (entre 1918 et 1929) pour un total de 8 productions : 4 longs métrages et 4 serials (ou « feuilleton ciné »). De ces cinq comédiens, seul Elmo Lincoln est véritablement rentré dans l’Histoire du cinéma pour avoir été le premier Seigneur de la Jungle dans Tarzan chez les Singes, La Romance de Tarzan et le serial Les Dernières Aventures de Tarzan. Frank Merrill, le dernier Tarzan du muet, est connu pour avoir enregistré le premier cri du personnage à l’écran, puisque le serial Tarzan the Tiger est en partie sonore. Mais l’arrivée du parlant sonna le glas de la carrière de Merrill…cette mésaventure étant arrivée à de nombreux acteurs du muet dont la véritable voix fut jugée inappropriée pour le cinéma parlant.
Entre les deux, Gene Pollar, P. Dempsey Tabler et James Pierce, dont il est question ici, sont maintenant complètement oubliés.

La seconde plus grande interruption entre la production de deux Tarzan fut celle entre le serial Les Dernières Aventures de Tarzan (1921) et Tarzan et le Lion d’Or (1927). Désireux de revoir son héros sur grand écran une nouvelle fois, Edgar Rice Burroughs signa un contrat avec Film Booking Office, qui allait devenir quelques mois plus tard le célèbre studio RKO. Comme base de travail pour le scénario, c’est le huitième roman de la série qui fut choisi, Tarzan and the Golden Lion, sorti en 1922 (que je n’ai pas lu, mais j’ai trouvé un résumé et de nombreuses libertés ont été prises avec le matériel original). La mise en scène fut confiée à J.P. McGowan, un réalisateur de serial expérimenté.

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Si Tarzan et le Lion d’Or est nettement moins long qu’un serial (le récit est bouclé en 57 mn), son traitement de l’action, quasi-omniprésente, rappelle l’efficacité débridée des feuilletons ciné de cette période. Le scénario reste tout de même assez classique : des odieux trafiquants, une cité mystérieuse, la promesse d’une montagne de diamants, des sacrifices au nom d’un « Dieu du Soleil » représenté par un lion au poil doré…et Tarzan, Jane et la soeur de Tarzan, Betty Greystoke (personnage créé pour l’occasion et jamais mentionnée depuis), pris au milieu de ces rebondissements aussi simples qu’efficaces. Du Tarzan basique, donc…
Le budget n’était pas important, mais la production n’est pas trop cheap…de jolis décors naturels, un temple qui recèle de nombreux pièges…pas de miracles par contre du côté de la mise en scène, très statique.

Ancien champion de football universitaire, James Pierce fut choisi personnellement par Edgar Rice Burroughs lui-même, qui voyait en lui l’interprète idéal de Tarzan après l’avoir rencontré lors d’une soirée que le romancier avait organisée. Athlète au physique affuté, James Pierce semble pourtant plus à l’aise dans son smoking de Lord Greystoke qu’en « homme-singe » bondissant en peau de bête. Pour jouer Tarzan, James Pierce refusa un rôle secondaire dans le film de guerre Les Ailes de William Wellman…rôle qui alla à une future star nommé Gary Cooper !

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Tarzan et le Lion d’Or ne fut pas le tremplin de carrière souhaité par James Pierce. Le film connut un succès d’estime et fut démoli par la critique. Pierce fut catalogué et ne retrouva que peu de rôles importants. Il fut le Prince Thun dans le serial Flash Gordon de 1936 et enchaîna de nombreuses apparitions non créditées dans les années 40 et 50. Côté vie privée, il épousa Joan, la fille de Edgar Rice Burroughs. Entre 1932 et 1936, il accepta de reprendre le rôle de Tarzan pour un feuilleton radiophonique qui compta plus de 300 épisodes. Et Joan fut sa Jane…

Et pour la petite histoire, le comédien anglais Boris Karloff, en mode blackface, apparaît ici dans le rôle d’un traître Waziri, la tribu dont fait partie Tarzan. Quatre ans plus tard, Frankenstein fera de lui une légende du cinéma d’horreur…