REALISATEURS
Charles F. Haas et Sandy Howard
SCENARISTES
Frederick Schlick et Robert Leach, d’après les personnages de Edgar Rice Burroughs
DISTRIBUTION
Gordon Scott, Eve Brent, Rickie Sorensen, Sol Gorss…
INFOS
Téléfilm américain
Titre original : Tarzan and the trappers
Genre : action/aventures
Année de production : 1958
Après avoir notamment exercé les métiers de soldat, policier, pompier et même cow-boy, Gordon M. Werschkul prit un poste de maître-nageur dans un Grand Hôtel de Las Vegas en 1953. C’est là qu’il fut remarqué par deux agents d’Hollywood, impressionnés par sa musculature de bodybuilder. Les deux bonhommes savaient que le producteur Sol Lesser recherchait un nouveau Tarzan, le précédent dépositaire du rôle, Lex Barker, ayant annoncé son désir de ranger son slip en peau de bête au placard (après 5 films tournés entre 1949 et 1953).
Werschkul passa alors un test et fut choisi entre plus de 200 prétendants. Il ajouta donc à son déjà long C.V. l’activité de comédien en signant un contrat de sept ans qui le lia jusqu’en 1960 au Seigneur de la Jungle créé par Edgar Rice Burroughs. Oh, et Sol Lesser lui trouva aussi un nom moins compliqué à écrire, qu’il en soit remercié…
Pendant ces sept années, Gordon Scott personnifia Tarzan à 6 reprises, dans 5 longs métrages et un téléfilm (ce qui le met en deuxième place des interprètes de l’Homme Singe derrière Johnny Weissmuller et ses douze films). Dans les 3 premières productions, à petit budget et en noir et blanc, il campa un Tarzan sauvage et parlant un anglais approximatif (« Moi Tarzan, toi… »). Pour le passage à la couleur, avec La Plus Grande Aventure de Tarzan (dans lequel joua un Sean Connery alors inconnu) et Tarzan Le Magnifique (produits par la Paramount, et considérés par beaucoup comme faisant parti des meilleurs Tarzan), il fut un Lord Greystoke plus instruit et parlant un anglais parfait.
Entre ces deux périodes, il y eut donc le téléfilm Tarzan and the Trappers…qui est en fait un montage de trois épisodes d’une série télé avortée !
C’est que Sol Lesser était ambitieux et voulait prolonger les aventures cinématographiques de Tarzan tout en plaçant sa nouvelle star sur le petit écran. Entre le tournage de ses deux premiers longs métrages, Tarzan chez les Soukoulous et Tarzan et le Safari Perdu, Gordon Scott passa sur un plateau un peu plus réduit (on voit la différence de budget) pour filmer les trois épisodes « pilotes » de cette future (possible) série destinée à une diffusion sur la chaîne NBC. Mais à une époque où le western régnait en maître sur le petit écran américain, Sol Lesser et NBC ne purent trouver un sponsor et le projet fut abandonnée.
Ces trois épisodes de 22 mn, qui forment un tout, furent donc reformatés en un téléfilm qui prit la poussière jusqu’en 1966, date de sa diffusion américaine. À cette époque, Gordon Scott était déjà passé à autre chose et comme tous les Monsieur Muscles des sixties, il écumait les plateaux italiens. Il fut, entre autres, Maciste dans Maciste contre les Fantômes, Remus dans Romulus et Remus avec son pote Steve Reeves, Goliath dans Goliath et L’Hercule Noir, Hercule dans Hercule contre Moloch et même Zorro dans Zorro et les Trois Mousquetaires !
Pour en revenir à Tarzan contre les Trappeurs, ce téléfilm, qui voit le Seigneur de la Jungle aux prises avec des trafiquants d’animaux, garde un charme désuet, même si l’ensemble a mal vieilli et que les réalisateurs sont gênés aux entournures par l’étroitesse du budget télé. Les stock-shots abondent (et l’un d’eux nous montre carrément un lémurien de Madagascar dans la jungle africaine), les décors de studio tiennent à peine debout, les méchants cabotinent comme des sagouins…mais le spectacle, qui tire un chouïa en longueur, est tout de même assuré par un Gordon Scott aux muscles d’acier, aussi à l’aise quand il se balançe de lianes en lianes que lorsqu’il distribue des mandales à une flopée d’adversaires.
La touche humoristique provient bien sûr de l’irrésistible Cheetah, jamais la dernière pour se mettre dans les ennuis. Sur ses 6 Tarzan, Gordon Scott n’a eu Jane a ses côtés qu’à deux reprises, dans ce téléfilm et dans Le combat mortel de Tarzan. Incarnée par la jolie blonde Eve Brent, Jane n’a ici franchement pas grand chose à faire…puisqu’elle est juste réduite à faire la popote pour son seigneur de mari parti castagner des vilains trafiquants.
Et oui, dans les années 50, la place de la femme était à la cuisine…et même dans la jungle africaine la plus reculée !