Discutez de Teddy Bear
Je relis en ce moment l’intégrale de Teddy Bear, série parue chez Zenda (je crois) en 1994 et qui avait marqué les débuts de Gess (je crois).
Ce qui me frappe (avant de vous en reparler dans un autre post), c’est l’influence d’Alan Davis sur Gess. Ça se voit surtout dans le personnage de Dolorès, où l’on retrouve le Davis des débuts américains, celui des Outsiders et de Detective Comics (ou de la première fournée d’Excalibur), pour situer.
Et l’on voit également qu’il construit son prototype d’héroïne, qui conduira à Carmen McCallum.
Jim
J’ai fini l’intégrale, et j’avoue en avoir conservé un souvenir flou : plein de choses me sont apparues à cette relecture (tant mieux, dirons-nous).
Déjà, on sent une évolution graphique sur les trois tomes (de mémoire, je me demande si le rachat de Zenda n’est pas intervenu en route, ce qui a pu expliquer des durées plus longues et un encadrement éditorial différent). Le premier tome est colorisé dans une ambiance un peu Liberatore, autant dire que je ne suis pas très client. Les deux suivants sont plus traditionnels, ressemblent déjà à du « Série B » chez Delcourt. Le lettrage aussi évolue, plus informatique et froid dans le deuxième, plus souple dans le troisième, mais avec toujours autant de fautes de ponctuation.
L’intrigue est pas mal (un complot d’un consortium pour faire main basse sur l’alimentaire à l’échelle mondiale, tiens tiens, ça annonce des choses qu’on connaît aujourd’hui, le tout couplé à un délire religieux qui, au final, ne sera pas expliqué et fait l’objet d’une fin ouverte), assez fidèle à ce que la mouvance cyberpunk pouvait proposer à l’époque.
Le troisième tome est cependant confus, peut-être est-il tassé, peut-être Gess avait-il prévu de faire durer un peu l’action. Cela dit, une chose est intéressante : il ne ménage pas ses héros et il trompe son lecteur à ce niveau, proposant un premier personnage dans les pages d’introduction, pour ensuite l’écarter et placer une autre héroïne, qui sera elle-même éclipsé par un troisième larron. Au point que, finalement, on a presque un héros par tome et surtout on n’en a aucun qui tire la couverture à lui, chacun paraissant faible et manipulable à un moment ou un autre.
Bref, de la SF vigoureuse, rythmée, pétaradante, avec tous les poncifs (mais tellement vrais) de l’époque, et une volonté de décoiffer le lecteur.
Jim