TERMINUS (Pierre-William Glenn)

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REALISATEUR

Pierre William-Glenn

SCENARISTES

Pierre William-Glenn, Patrice Duvic et Alain Gillot

DISTRIBUTION

Johnny Hallyday, Jürgen Prochnow, Karen Allen, Gabriel Damon…

INFOS

Long métrage français/allemand
Genre : action/science-fiction
Année de production : 1987

Après plusieurs tentatives pas toujours couronnées de succès dans les années 60/70, Johnny Hallyday se fait remarquer en tant qu’acteur en 1985 et 1986 dans Détective de Jean-Luc Godard et Conseil de Famille de Costa Gavras. Mais notre Jojo national avait aussi envie d’un succès plus populaire et c’est pour cela qu’il s’est embarqué dans le projet Terminus qui était bien tombé à ce moment de sa vie personnelle (il avait alors envie d’un tournage à l’étranger pour oublier son divorce avec Nathalie Baye). Terminus, qui fait partie de ces quelques exemples de S.F. à la française, était l’un des plus gros budgets de l’époque…selon une vieille interview de Johnny, il aurait même coûté dans les 60 millions de francs.

En revoyant le film presque trente ans après, je me suis demandé où était passé l’argent…peut-être dans la fabrication des deux (très) gros camions. Parce que pour le reste, on est plutôt dans l’esthétique d’un post-apo italien fauché. Et pour le succès souhaité, il ne fallait pas s’attendre à un miracle car Terminus fut un four monumental au début de l’année 1987…

S’il ressemble à un post-nuke rital, l’univers de Terminus n’a semble-t-il pas connu d’apocalypse/chute de la civilisation même s’il partage certaines caractéristiques de ce genre de récit. Mais l’ensemble reste assez confus. Des villages tranquilles côtoient des territoires contrôlées par des milices violentes recrutées dans n’importe lequel sous-Mad Max. Dans ce futur proche, une course a lieu régulièrement…une « course » qui n’implique que deux camions (et encore le pilote du premier ne connaît pas l’existence de l’autre) dont le but est de rejoindre la forteresse Terminus.

Gus (campée par la jolie Karen Allen, Marion Ravenwood dans la saga Indiana Jones, qui a quand même souvent l’air de se demander ce qu’elle fiche dans cette galère) est la conductrice de « Monstre », un engin contrôlé par une intelligence artificielle dont l’interface sort tout droit d’un épisode de Téléchat. Karen Allen est sous-utilisée car Gus est vite sacrifiée et passe le volant à Manchot (et c’est là qu’intervient Johnny).

Johnny Hallyday joue mollement cet ancien prisonnier qui a droit à une nouvelle chance et qui se laisse juste porter par les événements en souvenir de Gus (leur seule nuit partagée se veut émouvante mais finit par être assez ridicule par ses choix de montage). L’allemand Jürgen Prochnow (Le Bateau) a droit quant à lui à trois rôles sans que la ressemblance entre ses différents personnages ne soit vraiment expliquée. Deux gamins au jeu médiocre (dont la fille du réalisateur Pierre-William Glenn) complètent cette fine équipe.

Absence de rythme, narration bancale, dialogues poussifs, sous-intrigues vaguement expédiées, poursuites filmées et montées à la va-comme-j’te pousse, acteurs en roue libre, photographie hideuse (étonnant de la part d’un chef opérateur expérimenté comme Pierre-William Glenn)…rien ne fonctionne dans ce gros nanar que Johnny a vite fait d’enterrer dans les profondeurs de sa filmographie…

Un des films les plus chers du moment. Il a tenu une semaine à l’affiche. Exit le Mad Max français. (Dans le domaine, on avait eu aussi Diésel et 2019 après la chute de New-York,entre le bis et le Z, plus proches du Z que du bis.)
Pourtant, le film avait des atouts : des effets animatroniques par Jacques Gastineau, des visuels inspirés de Bilal (d’où les maquillages appuyés des techniciennes), une distribution internationale, un gros budget et un scénario dans l’air du temps (une course-poursuite à travers une Europe de l’Est post-Apo avec un trafic d’organes en parallèle).
Résultat, un échec artistique et financier cuisant (pas de rythme, des enjeux flous, des visuels branchouilles ratés, un jeu d’acteurs à l’ouest…) qui a plombé les tentatives françaises dans le domaine du fantastique et de l’aventure pour longtemps.

Waouh, le violent flashback… Je n’ai jamais vu « Terminus » (et tu donnes clairement pas envie… :wink: ) mais je me souviens avoir été traumatisé à l’âge de 8 ans par sa bande-annonce dans une émission ciné animée par Pierre Tchernia.
Marrant, il était également évoqué dans le Mad Movies du mois, en des termes assez similaires aux tiens (mais tu as la dent nettement plus dure).

D’autant plus que Glenn avait la réputation d’être un sacré cador en la matière, et sa filmo en tant que chef-op’ parle d’ailleurs pour lui : Truffaut, Tavernier, Pialat, Samuel Fuller même… Et il a quelques sacrés OVNIs à son actif à ce poste, comme le démentiel « Out One » de Jacques Rivette (un film de… 13 h).

La seule chose dont je me souvienne de ce film (que je n’ai pas vu depuis fort longtemps), c’est qu’on y voit des extraits de Cobra, la série d’animation tirée du manga de Buichi Terasawa.

Tori.

Il est également abordé (assez en détail d’ailleurs) dans cette, excellente, émission :

Deux ans après sa disparition, il est temps de poser la question : Johnny Hallyday a-t-il existé ? Précisons cette étrange question : n’a-t-il été qu’une création marketing pour consommation exclusivement francophone ou bien, dans ses chansons, ses clips, les films dans lesquels il a tourné, un authentique créateur de formes originales ? Et comment comprendre qu’il soit à la fois si populaire, si consensuel, et si largement méprisé ?

  • Presentation

Rafik Djoumi et Daniel Schneidermann et Delphine Chedaleux

Je me souviens d’extraits d’Albator.

Ah ? Mes souvenirs me jouent peut-être des tours… Mais au niveau des dates, ça correspondait, en tout cas.
Je n’ai pas réussi à trouver d’extrait permettant d’avoir la réponse.

Tori.

Je n’ai pas trouvé d’extraits non plus. Mais il y a bien du Cobra. Il y a peut-être plus mais ces images sont utilisées pour retranscrire l’état d’esprit de « Monstre » et le montage est très rapide…

C’est une scène où tu vois un capitaine de l’espace (avec casquette) balayé par des flammes. Elle doit durer 5 secondes.