J’ai fait une pause dans mes punitions, pour me lire cette BD argentine, qui me faisait de l’œil avec sa couv’ collector, qui dévoile, mais sans trop dévoiler, parce que les choses qu’on voit ici se savent assez vite.
Tout d’abord, l’objet. Un peu plus petit qu’on comic book, couverture souple, avec rabat, pages intérieures en noir et blanc (je pense que c’était déjà le cas dans l’édition originale). On est dans l’économie, mais pour autant, le poids du papier n’est pas délaissé. Bref, déjà, une agréable et bonne tenue en main, de mon point de vue.
Ensuite, l’histoire. ça va être difficile de donner des références ou des points de comparaison, parce que ça va dévoiler une partie du scénar’, au milieu du bouquin. Mais en tout cas, on est dans du fantastique qui vire un peu SF (si on peut segmenter ces deux genres), avec un côté X-Files malgré eux (je parle des deux flics), qui va les emmener loin, loin, en Patagonie et même au-delà. J’ai bien aimé l’histoire, j’ai été pris dans le truc. J’ai bien aimé cette construction (et pourtant, qu’est-ce que j’en suis pas fan) avec ce début qui évoque la fin de l’album. C’est bien fait, parce que quasiment jusqu’au dernier chapitre, on se demande comment ça peut en arriver là. Et puis j’ai bien aimer ce format en chapitre, qui rappelle la respiration d’un comic book (ça doit être le même nombre de pages), avec aussi cette petite astuce visuelle pour la transition. ça sert pas à grand chose pour l’histoire, mais j’aime bien, ça enjolive.
Alors le dessin, il emprunte clairement au manga, sur certains aspects. Surtout celui des réactions des persos dans certaines scènes. Je en suis pas fan de cette exagération si japonaise, mais pour autant, sur certaines scènes, ça apporte un peu de fin (et puis peut être que j’ai fini par m’y habitué). Faut aussi que ça détonne un peu, parce que le ton est quand même sérieux de bout en bout. J’aime beaucoup le style graphique de Nakamura, son trait fin, avec une belle palette d’expressions, de l’énergie quand c’est nécessaire. C’est graphiquement, extrêmement joli. Je parlais de 'élcole argentine, mais en fait, je crois que je me trompe. Je ne retrouve pas cette nervosité dans le trait et/ou l’encrage (enfin, c’est comme ça que je vois leur style) dans les pages. Pour autant, c’est pas sage, parce que ça peut aussi être explosif.
En feuilletant rapidement, il y a un point que je n’avais pas remarqué lors de la lecture : dans la grande majorité, il utilise 4 bandes assez uniformes pour partager ses pages, qu’il peut réunir en partie, en fonction des besoins. Il n’y a pas plusieurs cases sur une même ligne. Mais comme il ne donne pas forcément la même taille à chaque bandes (y a pas grande différence, mais ça varie), on n’a pas de sentiment d’uniformité.
En tout cas, j’aime beaucoup ce coup de crayon. Je ne sais pas si Nakamura continuera de produire longtemps (une suite, c’est sûr si le futur financement participatif fonctionne … que je me demande bien de quoi elle va pouvoir parler tant la fin m’a semblé fermée, donc ça me titille sacrément), mais je pense qu’il est à suivre. Son style est suffisamment tout public, à mon sens, pour ne pas plaire.
Edit : je sais que Jim est très regardant sur le sujet, mais j’ai vu une pétouille de lettrage. Et y a une bulle au milieu qui me semble mal traduite. J’ai compris l’idée, mais j’ai relu 5 ou 6 fois pour être sûr.