Thriller/horreur
Long métrage américain
Réalisé par Fred Walton
Scénarisé par Fred Walton et Steve Feke
Avec Charles Durning, Tony Beckley, Carol Kane, Colleen Dewhurst…
Titre original : When a stranger calls
Année de production : 1979
« La babysitter et l’homme à l’étage » fait partie de ces légendes urbaines populaires aux Etats-Unis depuis les années 60. L’histoire aurait été inspirée par l’assassinat d’une jeune babysitter la décennie précédente et a servi de base à plusieurs oeuvres cinématographiques et télévisuelles. Fred Walton en a fait le sujet de son premier court-métrage en 1977, un petit film d’une vingtaine de minutes qui a attiré l’attention de producteurs qui ont souhaité financer un long métrage pour surfer sur la vague du succès du Halloween de John Carpenter. Terreur sur la Ligne s’est pourtant éloigné de cette série de slashers qui déferlèrent sur les écrans à l’époque…
Je n’ai pas vu le court-métrage The Sitter mais d’après ce que j’ai compris, le premier acte de Terreur sur la Ligne le reprend fidèlement. Et c’est une entame d’une grande efficacité. Jill (excellente Carol Kane) se rend chez le Dr Mandrakis pour une nuit de babysitting. Les parents à peine partis, elle commence à recevoir des appels d’un homme qui lui demande avec insistance si elle a bien jeté un oeil dans la chambre des enfants. Le suspense est prenant et Walton entretient bien le malaise, notamment en augmentant à chaque fois le volume sonore du téléphone. Cette maison en apparence tranquille devient pour Jill un lieu de terreur…et encore plus quand elle se rend compte que l’homme appelle depuis la chambre des petits…
S’il se termine sur une transition un brin maladroite, le début de Terreur sur la Ligne reste un modèle du genre qui en a influencé plus d’un, comme Kevin Williamson pour le début de Scream. Et la suite devient presque un autre film. Six ans plus tard, le tueur s’est évadé de l’asile où il avait été enfermé. Le flic qui était chargé de l’enquête est devenu détective privé et il est chargé par un Mandrakis brisé de retrouver et d’éliminer le meurtrier de ses enfants. Cette deuxième partie du récit souffre de quelques lenteurs et n’est pas la plus palpitante même si elle renferme quelques éléments intéressants…
Le deuxième tiers de Terreur sur la Ligne vaut en effet principalement pour la caractérisation et l’interprétation des personnages principaux : l’éternel second rôle Charles Durning en détective déterminé; Colleen Dewhurst en femme désoeuvrée qui traîne sa solitude dans les bars et surtout Tony Beckley (décédé peu après le tournage des suites d’un cancer) en monstre très humain, une silhouette pathétique et dérangeante qui tente sans succès de tisser des liens au sein d’une société dans laquelle il ne trouve pas de place. La scène où il semble se fondre dans un immeuble vétuste en murmurant « personne ne me voit », « je n’existe pas » est très forte…
À une exception près, Fred Walton évite le gore et mise sur l’attente, l’atmosphère. Jill fait son retour dans le dernier acte. Elle est devenue mère et les vingt dernières minutes fonctionnent alors comme un miroir des vingt premières, là encore avec une montée de la tension bien orchestrée. Fred Walton a donné une suite télévisuelle à sa première réalisation pour le cinéma avec When a stranger calls back en 1993. Terreur sur la ligne est également passé par la case remake, avec une nouvelle version réalisée par Simon West en 2006.