TERRORVISION (Ted Nicolaou)

REALISATEUR & SCENARISTE

Ted Nicolaou

DISTRIBUTION

Diane Franklin, Mary Woronov, Gerrit Graham, Chad Allen, Jon Gries…

INFOS

Long métrage américain
Genre : comédie/science-fiction/horreur
Année de production : 1986

C’est un grand jour pour la famille Putterman ! Grâce à leur nouvelle antenne parabolique, ces zombies du petit écran pourront avoir accès à des heures et des heures de programmes…MTV pour l’adolescente, des films d’action et des films d’horreur pour le gamin adepte des flingues (mais que des nanars tombés dans le domaine public comme Robot Monster et The Giant Claw, histoire de faire des économies sur les extraits), du porno pour le père et la mère adeptes de l’échangisme…mais suite à un incident pas si indépendant de leur volonté, leur antenne intercepte un signal venu d’une autre planète…

Sur la planète Pluthon, les habitants ont un moyen très efficace pour se débarrasser des ordures : les transformer en une boule d’énergie qui est ensuite expédiée dans l’espace. Aujourd’hui, l’extra-terrestre Pluthar recycle de cette façon son animal de compagnie, muté en un monstre extrêmement dangereux. Le rayon traverse l’univers pour atterrir sur Terre…dans l’antenne des Putterman. Le monstre se découvre alors la capacité de se déplacer d’écran en écran…et c’est parti pour le massacre…

TerrorVision, c’est une version dégénérée d’une sitcom des années 80. L’esthétique est outrageusement dégueulasse (attention, ça pique les yeux); l’intérieur de la maison des Putterman, sommet de décadence dédié au sexe, peintures hideuses et statues ringardes à l’appui, est glorieusement criard; les dialogues donnent autant que possible dans le mauvais goût; tous les excès de l’époque sont ainsi déployés de façon absurde.
Absurdité que l’on retrouve dans le traitement des personnages, tous cons comme des balais et tous interprétés de manière délibérément exagérée (mention spéciale à la V.F. qui en rajoute encore plus dans le délire) : les parents sont des libertins qui ne se privent pas d’étaler leur mode de vie devant leurs gamins, le fils est bourré de médocs, le grand-père est un survivaliste/adepte de la théorie du complot, la fille est une hystérique clone de Cindy Lauper et son petit ami est un Alice Cooper du pauvre. On a également droit à une parodie d’Elvira (avis aux connaisseurs) qui, comme son modèle, met bien en avant ses généreux attributs…

Dans le rôle du paternel, on retrouve Gerrit Graham (Beef dans Phantom of the Paradise de Brian De Palma) et ses incroyables expressions faciales; la mère, c’est Mary Woronov, ancienne égérie de Andy Warhol et Roger Corman (elle a notamment joué Calamity Jane dans La Course à la Mort de l’An 2000). Le volubile grand-père est campé par le prolifique Bert Remsen, figure récurrente des films de Robert Altman, et le gamin, Chad Allen, sera ensuite l’un des acteurs réguliers de la série télévisée Docteur Quinn, femme médecin.

Mais la vraie « star » de TerrorVision, c’est bien entendu le monstre de la planète Pluthon. Colossal et dégoûtant, masse énorme dégoulinante et pleine de dents, il est la création de John Carl Buechler (Trolls, Cellar Dweller, Vendredi 13 Chapitre 7 : Un Nouveau défi…) et déploie des capacités qui donnent lieu à des gags visqueux assez amusants. Le film évite le gore…s’il faut un mot en « g » pour décrire les morts, ce serait plutôt gluant. Les autres effets spéciaux sont un peu plus ridicules, comme la planète Pluthon qui a l’air de sortir tout droit d’une série Z turque (l’un des immeubles ressemble à une maquette repeinte de l’Enterprise).

Ce nanar bordélique, aussi vulgos que généreux (ça part dans tous les sens et ça évoque même E.T. dans un rebondissement qui tire tout de même un peu trop en longueur), ne pouvait sortir que des studios de Charles Band, ici dans la période Empire. L’entreprise est comme souvent familiale : le frangin Richard Band compose la bande originale et le papa Albert Band produit. TerrorVision est le premier long métrage écrit et réalisé par Ted Nicolaou, qui passera ensuite l’essentiel de sa carrière à travailler pour les productions Charles Band (la tétralogie Subspecies, Bad Channels, Puppet Master vs Demonic Toys…).

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Jimmie Carroll :