THE ART OF RAMONA FRADON (Howard Chaykin / Ramona Fradon)

Ouvrage étrange, à la maquette criticable (beaucoup de césures inutiles, des légendes un peu creuses, un corps de caractère trop gros), au propos étrange mais à l’iconographie d’une richesse savoureuse.
Le choix éditorial consistant à retranscrire un entretien en mode « parler boutique » entre Howard Chaykin et Ramona Fradon est assez étonnant aussi. En soi, c’est plutôt intéressant de voir deux auteurs, issus de générations différentes, échanger sur le milieu professionnel, sur les techniques, sur la politique. Mais dans le cas de Ramona Fradon, on a l’occasion de découvrir les coulisses d’un parcours que l’on imaginait, de loin, plus heureux. Même son expérience dans les strips, à l’occasion de Brenda Starr, n’a pas été aussi satisfaisante qu’elle aurait dû l’être.
Le bouquin laisse donc un arrière-goût amer, en dépit du déploiement d’images (couvertures, planches, originaux, croquis, dédicaces), qui restituent bien le talent de cette dessinatrice.
Le sommaire, donc, est composé d’un long entretien entre les deux auteurs, ponctué de portraits de responsables éditoriaux ou de personnages (Brenda Starr, bien évidemment). Un peu plus d’encadrement éditorial aurait sans doute été bienvenu. Le bouquin se lit vite. Mais il se regarde longuement : un vrai plaisir pour les yeux. On passe en revue les grandes séries animées par Fradon (Aquaman et Metamorpho, bien sûr, mais aussi Super-Friends, dans une veine plus « kids »). Et il y a même de nombreux extraits du Fantastic Four #133, que j’avais découvert assez tôt (et notamment des planches de l’édition italienne, allez comprendre).

Jim