Je ne réfute rien de tout cela.
Mon postulat de départ est que la pratique décrite engendrerait un bénéfice pour cet art et son économie supérieur à la perte.
A savoir que les futurs achats engendrés par cette lecture gratuite (par ces lecteurs, une fois plus âgés avec moins de temps et plus d’argent, par les personnes à qui ils parleraient des BD lues gratuitement…bref par la diffusion culturelle due à cette pratique) produiraient un bénéfice supérieur à la perte engendrée (non achat car lecture gratuite, détérioration des produits).
Une totale vue de l’esprit, qui ne résiste peut-être pas à la réalité de l’exercice comptable d’une librairie.
J’ai découvert des classiques du franco-belge, mais aussi Alan Moore, Franck Miller, Bilal,Tardi,Trondheim, Sfar, Otomo…en lecture gratuite, chez des marchands ou ailleurs. Aujourd’hui, mes bibliothèques sont pleines.
C’est à dire qu’une fois que j’en ai eu les moyens, j’ai pris plaisir à posséder pour relire à volonté et diffuser la bonne parole (et par gout de la propriété, ne nions pas notre nature).Suis-je un exemple? Un bon exemple? je n’en sais rien.
Ce qui n’est pas le cas.
Un bon exemple d’une réalité différente. Car oui plein peuvent s’ouvrir, mais au final ceux qui font la bascule surtout de nos jours ou les sources de distractions sont nombreuses (hors covid) sont peu nombreux.
Et comme dit ça ne remplit pas le ventre des auteurs.
Je suis d’accord que lire toute une BD dans une librairie n’est pas une bonne chose mais il faut savoir que tous les gens qui usent de cette pratique n’abîment pas les livres. Après, c’est vrai que moi je ne fais que feuilleter le livre (en un temps record) et certains libraires n’ont déjà pas l’air d’apprécier. Je ne sais pas pourquoi vous allez en librairie, mais moi c’est d’abord pour voir ce qui peut m’intéresser et pas forcément pour acheter tout de suite. Malgré tout, c’est vrai qu’il ne faut pas tout lire avant de l’acheter.
Tu les connais tous ?
Pour me promener et distribuer mes miasmes.
Il se connait lui ce qui permet d infirmer le « tous ».
Non ?
Je ne parlais que de certaines personnes, je me suis mal exprimé.
Ah, ok.
Et le client qui a dépensé minimum 50 euros par semaine pendant dix ans dans la librairie, il n a pas le droit à une lecture à l œil de temps en temps ?
Pour moi dans une librairie, on a droit de feuilleter (et pas tout lire) et décider d’acheter l’œuvre ou de ne pas l’acheter. Ce que je n’aime pas vraiment, ce sont les personnes qui lisent tout le livre et certains libraires qui t’engueules parce que tu le feuillète et/ou que tu ne l’achètes pas (ça m’est arrivé). Malgré tout, cela a des conséquences sur les prochains potentiels acheteurs car ils n’achèteront pas forcément le livre abîmé ( bien que cela ne me dérange pas toujours, et ça ne regarde que moi).
Pareil…
Non, tu t’es exprimé correctement : « tous […] n’abîment pas » : « tous » + négation, ça veut bien dire que certains ne sont pas dans ce cas.
Voilà : tu peux feuilleter (ne serait-ce que pour avoir une idée du graphisme, du découpage et de la narration), mais ce n’est pas la même chose que de lire en entier (pire : passer plusieurs heures à ne faire que ça, avant de partir sans rien acheter, et répéter la manœuvre tous les jours…).
Tori.
Plusieurs heures au sens littéral ou pour exprimer une certaine durée ? Parce qu’il peut m’arriver de ne rien acheter dans une librairie. Est-ce mal vu par le libraire du coup?
Sinon pour le reste, tu as exactement exprimé ce que je pensais. Merci.
Au sens littéral : le gars qui vient, prend une BD, se pose pour la lire, et ne se lève que pour prendre la suivante, etc.
Ne rien acheter n’est pas gênant : tu peux ne rien trouver qui t’intéresse, passer en repérage, venir poser des questions pour prévoir tes prochains achats, regarder ce qui peut t’intéresser pour indiquer aux gens quoi t’offrir… Il y a plein de motifs légitimes de ne pas acheter (Encore heureux, qu’on puisse entrer dans un commerce sans obligation d’achat !).
Mais il y a certaines personnes qui se comportent en parasites : ce n’est pas qu’ils n’achètent pas, le problème, mais bien qu’en plus de ne pas acheter, ils gênent (que ce soit en faisant obstacle à la circulation, ou en abîmant les livres (parce que certains ne font vraiment pas attention au bouquin qu’ils lisent), sans parler du cas où tu voudrais vendre le volume qu’ils ont dans les mains…
Ah, et il y en a aussi qui ne se gênent pas pour défaire le plastique des livres qui sont sous blister !
Tori.
Purée…
C est qu est ce que j ai dit !
Ça, ce doit être horrible à voir.
Pour vivre.
Pour lire en cachette.
Et pendant vingt ans?
Pas un petit cadeau.
Quand j’y pense, c’est ouf.
Mais tu le mets dans le chiotte.
Ca ne vaut pas plus.