THE BAY (Barry Levinson)

[quote]DATE DE SORTIE PREVUE

2 novembre 2012 (USA)
19 juin 2013 (France)

REALISATEUR

Barry Levinson (Good Morning Vietnam, Rain Man)

SCENARISTE

Michael Wallach

DISTRIBUTION

Kristen Connolly, Jane McNeill, Anthony Reynolds…

INFOS

Long métrage américain
Genre : Horreur
Année de production : 2012

SYNOPSIS

La petite ville côtière de Chesapeake Bay doit sa prospérité à l’élément aquatique. Lorsque deux biologistes français relèvent un affolant niveau de toxicité de l’eau et tentent d’alerter le maire, ce dernier refuse de semer la panique dans sa paisible cité. Inaction fatale, puisqu’une épidémie mortelle ne tarde pas à se répandre, qui voit les habitants se transformer en hôtes de parasites mutants qui prennent le contrôle de leurs esprits, tandis que Cheaspeake Bay sombre dans l’horreur…[/quote]

La bande-annonce :

Vu en avp à Gerardmer. Pas mal du tout. Par contre, c’est encore un footage. Au festival, on a du s’en taper 3 de suite, c’est un peu gonflant à la fin (Conspiracy, The Bay et VHS). Mais sinon, c’est pas mal et le pire, c’est que c’est crédible, puisque ce genre d’incident a déjà eu lieu. À voir.

Je suis en train de le regarder, et ce que j’ai envie de souligner, au bout d’un quart d’heure, c’est que Levinson, en plus de faire un film discrètement politique (y a un côté film de dénonciation des années 1970, j’ai en tête Le Syndrome Chinois, par exemple*…), s’amuse sur la forme, sur l’image.
C’est-à-dire qu’en prenant le parti d’avoir un témoignage central a posteriori, quand les événements sont passés, il « justifie » un véritable montage, une écriture (c’est très écrit, dans le sens très complexe et très dialogué) et une narration pas linéaire (on voit plusieurs trucs venant de lieux et de moments différents, qui recomposent une histoire et renforcent le côté précipitation et panique, voire incompréhension du public).
Pour l’heure, je trouve ça plutôt bien joué, y a un véritable regard à la fois sur la société américaine (tout le discours sur le libéralisme et l’american way of life) et sur la forme cinématographique.
Très intéressant, pour l’instant…

Jim

  • Et question romans, je pense surtout à La Fin du rêve, de Philip Wylie, qui demeure l’une des éco-fictions les plus spectaculaires et annonciatrices que j’aie lues…

Le found-footage, ce n’est pas vraiment mon truc et cela depuis le début de cette mode lancée par cette grosse arnaque de Projet Blair Witch. Le cinéma horrifique use et abuse de ce procédé de réalisation que je trouve régulièrement plus frustrant que véritablement efficace. Mais bien sûr, il y a toujours des exceptions. Dans le genre qui nous intéresse ici, les espagnols de [REC] ont su exploiter à fond toutes les possibilités qu’offre cette façon de filmer. Dans d’autres genres (le film de monstres et le film de super-héros), Cloverfield et Chronicle ont su se montrer plutôt ingénieux.

J’ai été attiré par The Bay par le nom de son réalisateur, Barry Levinson, à qui l’on doit, entre autres, Le Secret de la Pyramide, Good Morning Vietnam, Rain Man ou encore Toys. Après plusieurs films passés inaperçus dans les années 2000 (mais le bonhomme travaille aussi pour la TV), le voilà qui réalise son premier film d’horreur à 70 balais. Et dans cet exercice, il s’en tire vraiment bien.

The Bay est un film intelligent, bien écrit, avec un propos fort; un drame écologique qui se mue progressivement en suspense horrifique aux visuels diablement efficaces (le film ne lésine pas sur les pustules, les bébêtes et le gore repoussant). Le son est un élément également très important et parvient sans peine à instaurer une atmosphère immersive (la scène où les flics entrent dans la maison en est un bon exemple…on ne voit pas ce qui s’y passe mais les bruits donnent une bonne idée de l’horreur de la situation). La narration, avec ce témoignage à-posteriori dont parle Jim plus haut, donne aux événements un caractère inexorable, ce qui est vraiment bien pensé.

Pour un found-footage, c’est vraiment pas mal du tout car Levinson arrive à dépasser les limites du genre pour construire une bonne histoire, avec différents points de vue, dont certains vraiment poignants, qui enrichissent l’ensemble. Bref, un bon film d’horreur, avec d’intéressants niveaux de lecture (Levinson et son scénariste mettent souvent le doigt là où ça fait mal)…