REALISATEURS
Edward Nassour et Ismael Rodriguez
SCENARISTES
Robert Hill et Jack DeWitt, d’après une idée de Willis O’Brien
DISTRIBUTION
Guy Madison, Patricia Medina, Carlos Rivas, Mario Navarro…
INFOS
Long métrage américain/mexicain
Genre : western/fantastique
Année de production : 1956
Pionnier de l’animation image par image, créateur des effets spéciaux des mythiques Le Monde Perdu et King Kong et mentor du grand Ray Harryhausen, Willis O’Brien eut après ces éblouissants débuts de grandes difficultés à retrouver des projets d’envergure…et beaucoup de ses idées restèrent d’ailleurs sans suite, ou à l’état de film inachevé.
Dans les années 50, il est contacté par le producteur Edward Nassour, venu lui aussi de l’animation (il a notamment travaillé sur celles de Lost Continent), qui venait de boucler une courte série télévisée sur Sheena la reine de la Jungle, la création de Will Eisner et Jerry Eiger. Grand fan du travail de Willis O’Brien, Nassour souhaitait développer à l’écran l’une des idées du papa de King Kong : mêler western et film de dinosaures…du Weird West, donc.
Edward Nassour réunit des fonds en signant une co-production avec le Mexique. Il partagea ensuite son fauteuil de metteur en scène avec un réalisateur du cru, Ismael Rodriguez, qui s’est occupé de toute la partie western, tandis que Nassour s’est réservé toutes les séquences où apparaît la créature.
La vedette du film est Guy Madison, grand habitué des rôles de cow-boys, aux U.S.A. tout comme en Italie (La Charge des Tuniques Bleues, 7 Winchesters pour un massacre…), entouré d’une grande majorité d’acteurs locaux. The Beast of Hollow Mountain a également été tourné simultanément dans les deux langues, anglais et espagnol.
Aux origines du projet, il était question que Willis O’Brien s’occupe lui-même de l’animation du dinosaure…ce qui hélas ne s’est pas fait, sans qu’on en sache vraiment les raisons. Différences créatives, désaccords sur le budget…? La deuxième solution semble évidente, tant le rendu des mouvements de la grosse bébête est loin du niveau d’un King Kong pourtant tourné 20 ans auparavant…
Avant de pouvoir enfin voir ce dinosaure, il faut patienter pas mal de temps, puisqu’il n’apparaît qu’au bout d’une heure (et le film dure 1h20). Les trois premiers tiers de la pelloche déroulent un western extrêmement classique, bourré à craquer de tous les stéréotypes du genre : rivalités entre cow-boys bien burnés, bétail disparu, amourette entre le beau héros et la jolie fille promise comme il se doit au caricatural méchant moustachu, cavalcades, faire-valoir comique toujours pinté, petit garçon têtu et courageux…tout y passe sans que le scénario n’arrive à tirer le meilleur de ces éléments vus et archi-vus. Bref, j’ai baillé à quelques reprises…
L’arrivée sans crier gare du dinosaure (qui est bien entendu le responsable de toutes ces disparitions de bétail) pour les 20 dernières minutes dynamise un peu plus un ensemble qui finissait par devenir un chouïa soporifique. Scènes d’action, de destructions et de panique abondent dans une ambiance de joyeux n’importe quoi qui tranche avec l’heure qui a précédé (en gros, cela donne l’impression de voir deux films différents).
Ce qui aurait pu être tout de même un peu plus enthousiasmant n’a hélas pas l’effet voulu, la faute à des trucages atrocement datés, un grand lézard aux finitions très peu soignées et une animation laborieuse qui manque de fluidité. Cette « bête de la montagne creuse » ne convainc à aucun moment, ce qui déçoit par rapport aux ambitions de départ.
En 1969, ce concept sera réutilisé avec nettement plus de réussite pour l’excellent La Vallée de Gwangi, de Jim O’Connolly avec James Franciscus…et un certain Ray Harryhausen en maître d’oeuvre de ces grands monstres que le temps a oublié !