Horreur
Court-métrage américain
Ecrit et réalisé par Martin Scorsese
Avec Peter Bernuth.
Année de production : 1967
Une salle de bains d’un blanc immaculé. Sur fond d’une chanson jazzy, un homme entre et se rase comme il le fait régulièrement même s’il n’a pas l’air d’en avoir besoin…sa routine du matin. Puis quelque chose d’étrange arrive…il se remet de la mousse à raser sur le visage mais de façon moins appliquée que précédemment. Il recommence à se raser et se coupe…une fois, plusieurs fois…le sang coule, beaucoup de sang, sans que l’homme exprime de la douleur jusqu’à son dernier geste…
Pour son troisième court-métrage (tourné la même année que son premier long Who’s that Knocking at my door), Martin Scorsese signait cinq minutes très inconfortables, aussi bien par l’atmosphère de ce petit film que par l’aspect très graphique de ce qui se déroule à l’écran. Le générique se termine par la mention Viet’67, traçant un parallèle entre l’automutilation de cet homme et celle d’un pays embourbé dans un conflit qui détruisait sa jeunesse.
Âgé de 25 ans, Scorsese était en colère…une colère qui n’était pas dirigée que contre la Guerre du Vietnam comme le montre cet extrait d’un livre qui lui est consacré : « Consciemment, ce film était un cri de colère contre la guerre. Mais je pense qu’en vérité quelque chose d’autre se passait en moi qui n’avait rien à voir avec la guerre. C’était une très mauvaise période de ma vie, une très mauvaise période. »