Oui, c’est terminé.
Oui, c’est un bon final. Oui, c’est aussi un beau final.
Oui, la conclusion fait sens. Oui, il y a plein de moments formidables ; et oui, quelques moments un peu moins réussis.
Il y a des réponses. Il y a des chocs. Il y a une révélation pour fans, à savoir que, il y a des décennies, deux frères Sterns, un scientifique abandonné par sa femme mais animé par la flamme de la découverte scientifique sur la future énergie Gamma, un pasteur strict et froid, se déchirent car le premier a couché avec la femme du second. Le pasteur tue le scientifique, puis rejette sa femme enceinte ; et la force à donner son nom de jeune fille au bébé… le nom Banner.
Il y a une « explication » à l’existence de Hulk, car le Hulk enfantin exige un moment de savoir « pourquoi » il vit, pourquoi il subit tout ça ; et celui qui semble être Dieu lui dit que Hulk, les Hulks, sont son châtiment, sa force, sa brutalité. Il y a aussi une avancée car, après tout ce qu’il s’est passé, ce qu’ils se sont faits, le Hulk enfantin pardonne au Leader, que lui et Joe Fixit battent assez facilement, je dois l’admettre.
Et, à la fin, Bruce Banner s’en va du Baxter Building, seul et plus équilibré, après avoir été ramené par Joe Fixit, Hulk enfantin et McGee.
C’est bien, oui.
Mais…
Mais, évidemment, un tel run a créé une attente difficilement atteignable. Mais, surtout, je trouve que ce #50 révèle surtout ce qui est pour moi une évidence.
En fait, Al Ewing n’a jamais réellement écrit Bruce Banner.
Il s’est concentré sur Hulk, sur les Hulks - et c’est très bien, hein. Ca a créé un run passionnant, qu’il faudra relire encore. Mais ce #50 le confirme définitivement, car Bruce est ramené et remis en contrôle en hors-champ, ce qui prouve le peu d’intérêt pour lui par l’auteur.
J’adore le traitement des Hulks par Ewing, j’aime bien le « nouveau Leader ». Le travail sur Joe Fixit est formidable, le perso’ ressort grandi et puissant et touchant, mais…
Mais, là aussi, je regrette le traitement, plutôt le destin du Devil Hulk, l’Immortal Hulk. Je trouve que sa disparition il y a plusieurs épisodes est finalement une déception. Je pensais, j’espérais ici son retour, pour boucler l’ensemble et redonner de l’élan, un contrôle, une puissance. Son absence rend l’ensemble non pas tiède mais moins prenant, car Joe Fixit est sympa’ mais reste un type « limité », comme le Hulk enfantin. C’est beau et bien que deux types paumés soient finalement les survivants, les vainqueurs, mais au fond ça ne m’a pas embarqué.
Bon, cela reste des défauts, mais subjectifs, et au fond mineurs, pour un run épatant, éminemment mystique, psychologique et mystique oui, avec une approche intense, ambitieuse, assumée jusqu’au bout, et forte.
Un mot, aussi, pour dire que Joe Bennett, un homme a priori embarqué dans une sale affaire médiatique du fait de postures publiques et politiques que je ne peux valider, demeure un dessinateur terrible et puissant, qui a su créer une ambiance, une patte Immortal Hulk. Il est encore formidable ici, dans l’horreur et l’atmosphère bluffantes.
Quel run. Quel final, aussi, un rien moins formidable que je ne l’espérais et, je dois bien le dire, des dernières pages quand même un peu tièdes, elles, après tant de puissance.
C’était super. C’était génial.
Vivement la relecture. Et merci pour tout.