M’ouaif… Lu pendant les vacances.
Millar recycle ses idées. C’est grosso modo du Jupiter’s Legacy, en moins bien.
On change la communauté de super-héros par celle de l’Ordre des Mages. On part d’un conflit générationnel, avec un ennemi « intérieur », le meurtre bien sadique de la figure paternelle, etc.
Le scénar ne fait qu’effleurer son sujet.
Déjà, la définition de l’Ordre est plutôt succincte. Oh, on apprend le nécessaire. Ce qui sert à la construction du récit. Mais ça enlève toute dimension mythologique à l’Ordre.
Ensuite, les personnages ne sont qu’esquissés. Je n’ai pas lu les dernières productions de Millar, mais par le passé, il a fait mille fois mieux. Là, son approche est hyper archétypale. Résultat ? On se branle de ce qui leur arrive. Zéro dimension dramatique. Vu le potentiel du titre, sa violence et son caractère horrifique, il y avait matière à faire mieux.
Je passe sur les motivations de Madame Albany, incohérente dans sa construction. Hyper sadique, mais « qui veut juste voir réparer une injustice ». Son extrémisme sert davantage le scénariste (c’est le côté so convenient de Millar) que le personnage.
Quant à l’assassin secret, on devine assez facilement de qui il s’agit. Son identité étant dissimulée, c’est un personnage que le lecteur connaît. Et qui semble disposer du potentiel pour causer les… dégâts occasionnés à l’Ordre. Vraiment trop facile. Même ses motivations sont en carton (il suppose que son père ne l’aurait pas aidé à ramener sa fille. Mais lui a-t-il seulement demandé ? Et plutôt qu’aller voir Madame Albany en lui proposant de zigouiller sa propre famille pour qu’elle ramène sa fille, pourquoi ne s’est-il pas contenté de voler l’Orichalcum s’il est si puissant ? Sa sœur a bien réussi à appréhender l’ouvrage. En quoi une alliance lui est utile ? Même… au-delà de ces considérations, le stratagème pour piéger Cordelia et Regan est grotesque. Pourquoi se faire chier ainsi alors qu’il les surclasse en théorie ? L’approche sert trop la dimension explicative du final).
Enfin, c’est quoi cet Ordre mou du genou, qui identifie la menace, mais laisse gentiment l’ennemi développer son plan ?
Quand au vrai héros de ce récit, bof. Là encore, pourquoi détenir tout ce savoir/ce pouvoir, et ne s’en servir qu’in extremis ?
Bref, c’est un univers à gros potentiel, mais avec un Millar au minimum syndical.
Bien sûr, le monsieur a du talent. The Magic Order est blindé de bonnes idées. Mais aussi de facilités.
Sinon, oui, Coipel est très doué. Il est aussi très joliment servi par Dave Stewart comme il a pu l’être par Laura Martin. Vu le côté relativement light/sommaire des décors, ça compte.