Scénariste et dessinateur Jonathan Case
Collection : Hors Collection
Format : 185 x 283 mm
128 pages
Façonnage : Cartonné
EAN/ISBN : 9782344016220
Prix : 14.95 €
A paraître le 07.09.2016
The Grand Manhattan Hotel
Dans les années 1930 à New York, le Waldorf Astoria est l’hôtel le plus prestigieux de tout Manhattan. Quand Nina, une charmante femme et son cortège de la haute-société font irruption dans ce temple du luxe, l’établissement est frappé par une série de vols mystérieux à laquelle se retrouvent mêlés Frank, un jeune groom, et Theresa, une femme de ménage de couleur. L’affaire devient très problématique, et le duo doit rapidement se faire confiance pour découvrir la vérité tout en naviguant constamment entre ces deux classes que tout oppose.
Lauréat d’un Eisner Award, Jonathan Case (Dear Creature, Green River Killer) signe un roman graphique tout en subtilité à la dimension politique et sociale. À travers son intrigue faussement légère et ses personnages criants de vérité, The New Deal explore les relations humaines, les disparités de classes et les tensions raciales, et capte avec une grande justesse l’esprit de l’époque qu’il décrit : la Grande Dépression des années 1930.
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…. **[size=150]E[/size]**laboré, aux dires de l’auteur lui-même, sous la forme d’un « *graphic novel *» - terme que Will Eisner sera le premier à revendiquer pour son ouvrage Un Pacte avec Dieu (1978) – autrement dit aujourd’hui, ce qu’on appelle dans l’Hexagone un album. C’est-à-dire une histoire pensée pour être publiée d’un bloc si je puis dire, en dehors de la traditionnelle mensualisation étasunienne, très souvent reprise ensuite en recueil (ou trade paperback) mais pas - et pour cause - en graphic novel.
Cela dit, l’expression « graphic novel » souvent utilisée telle quelle ou traduite par « roman graphique », sous-entend de nos jours, pour ceux qui finalement ne connaissent la bande dessinée qu’au travers des illustrés qu’ils ont lus enfant, une charge intellectuelle, un gage de sérieux que n’aurait pas la BD que l’on désigne comme telle.
Est-ce le cas ici ?
Eh bien, nonobstant l’excellent et bienvenu paratexte dû à William Blanc qui contextualise la bande dessinée de Jonathan Case d’une façon à la fois claire et concise dans l’époque où elle se déroule, The New Deal – sans lui ôter non plus son sérieux documentaire – est avant tout un formidable récit d’évasion avec moult péripéties et retournements de situation plein d’humour et d’émotion.
Si le scénario de Jonathan Case est une franche réussite, son dessin et les choix artistiques de la colorisation sont des atouts supplémentaires qu’il serait vain de passer sous silence.
S’il y a de fortes chances que l’intelligence du récit, et la finesse de son traitement psychologique des personnages restent longtemps dans la mémoire des lecteurs, son trait et la puissance d’évocation des visages, ainsi que le langage corporel des protagonistes (même les seconds rôles) apportent ce supplément d’âme qui manque parfois aux productions industrielles du mainstream. Bien que The New Deal ait été publié par un éditeur tout aussi grand public outre-Atlantique : Dark Horse.
Les éditions Glénat ont en outre soigné la forme de cet album (24,5X17,5 cm), traduit par Sébastien Guillot et lettré par Fred Urek & Justine, sous la direction artistique de Jean-David Morvan, en y ajoutant comme je l’ai déjà dit donc un « cahier historique », et un court entretien avec l’auteur.
128 pages pour presque 15 € ce n’est pas donné, mais pour le coup et rétrospectivement je ne regrette pas mon achat.
Bah, ce n’est pas la première fois que ça arrive !
Il y a plusieurs années, je pestais déjà pour ce genre de segmentation dans les librairies BD (type Album).
Mon prochain combat va se trouver chez ma médiathèque locale …