Science-fiction
Long métrage américain
Réalisé par William Marshall
Scénarisé par William Telaak, Fred De Gorter et Fred Gebhardt
Avec Dean Fredericks, Coleen Gray, Tony Dexter, Francis X. Bushman, Dolores Faith, Richard Kiel…
Année de production : 1961
Si The Phantom Planet est sorti en 1961, ses péripéties et son minuscule budget le font ressembler à un serial des années 30, avec les qualités et les défauts de ce genre d’aventures d’une charmante naïveté. Il s’agit du troisième et dernier long métrage réalisé par l’acteur et chanteur William Marshall (au rayon people, Marshall fut dans les années 40/50 le mari des françaises Michèle Morgan et Micheline Presle et le père de l’actrice et réalisatrice Tonie Marshall)…et si certains le rangent volontiers dans la catégorie nanar, notamment à cause de sa créature extraterrestre joliment ridicule, The Phantom Planet est en fait une petite bisserie pas si catastrophique que cela…
Dans le futur proche de l’année 1980 (!), la U.S. Air Force a des bases sur la Lune et s’apprête à lancer une expédition vers Mars. Une fusée et son équipage disparaissent après s’être approchés d’une étrange structure, ce qui donne lieu à des rumeurs sur de possibles monstres de l’espace et une planète fantôme. Une nouvelle équipe composée du capitaine Frank Chapman (joué par Dean Fredericks, qui fut le Steve Canyon de Milton Caniff dans une série TV des années 50) et du lieutenant Makonnen est envoyée en reconnaissance. Alors qu’ils étaient en train d’effectuer des réparations (dans l’espace avec un tournevis et une clé à molette), les deux hommes sont pris dans une pluie de météorites…
Makonnen est tué et part à la dérive (une scène réussie grâce à son ton grave et à la dernière réplique de l’astronaute). Avant de mourir, Makonnen a pu sauver son coéquipier. Chapman est inconscient et son vaisseau est attiré comme par un aimant laser vers un énorme astéroïde tout proche qui se révèle être Rheton, une planète errante peuplée de lilliputiens. Soumis à l’atmosphère particulière de Rheton, Chapman rapetisse et fait la connaissance des habitants, de leur leader Sessom (la star du muet Francis X. Bushman), de son bras droit Herron (qui va vite être jaloux de l’américain) et des belles Liara et Zetha…
The Phantom Planet ne manque pas de rebondissements dans son premier acte avant de traîner un peu la patte lors du procès de Chapman. Malgré ces chutes de rythme, les péripéties semblant sortir tout droit d’un épisode de Flash Gordon mènent à une dernière partie plus tendue lorsque les Rethoniens sont attaqués par leurs ennemis séculaires, les Solarites. On ne voit à chaque fois qu’un seul de ces « guerriers de feu » à l’écran, unique croustillant costume de craignos monster porté par le gigantesque Richard « Requin » Kiel, dans un de ses premiers rôles (et le premier crédité).
La plupart des maquettes et des costumes sont recyclées d’une série de 1959, les décors sont du Star Trek avant l’heure et les effets de la mouvementée bataille finale sont rudimentaires. De la S.F. cheap et divertissante, se terminant sur une fin ouverte et mélancolique, très différente de celle de l’adaptation en bande dessinée publiée par Dell Comics.