Non
(désolé mais le déni me semble l’attitude la plus saine)
Je le crois aussi.
Je l’ai revu avec ma fille hier et c’est toujours aussi bon.
J’ai trouvé que le film avait bien vieilli (elle n’a d’ailleurs pas fait de remarque à ce niveau, ce qui tient de l’exploit ).
Ça a été l’occasion également de discuter du final. Au début, elle a trouvé que c’était « nul » que ça s’arrête comme ça mais en en parlant, elle a compris pourquoi Carpenter a fait ça et il s’avère qu’on est plutôt ok sur le fait qu’il reste une chose et quelle est son identité.
Il me faudrait le revoir parce que je ne m’en rappelle pas…
Comment ?
Est ?
Ce ?
Possible ?
Jim
Cherchons da ma mémoire :
à la fin,
Il reste deux personnages qui pensent qu’ils vont mourir avant l’arrivée des secours.
Lequel est un chose?
La théorie la plus courante est lié à la différence concernant l’impact du froid sur leurs corps (la buée sortant de la bouche du véritable humain comme possible preuve).
Ok thanks
Ma fille et moi, on tique sur le petit rire de McReady au moment où le second boit le whisky.
Des hypothèses pensent que ce n’est pas du whisky mais de l’essence (cocktail Molotov).
Thoret à propos de ce final :
Oui, on sent qu’il joue avec le regard du spectateur. En revisionnant PRINCE DES TÉNÈBRES (1987), j’ai revu cette scène où Susan Blanchard prend un coup, très en périphérie du plan, et où on le remarque à peine, pris dans le flux des éclats de voix et de la confusion ambiante… Couper le son ferait ressortir ce moment critique de contamination du Mal.
Bien sûr, et vous avez HALLOWEEN (1978), qui s’avère exemplaire de ce point de vue. Vous mettez de côté la musique – même si comme à l’époque du muet, on peut imaginer quelqu’un qui pianoterait le thème en dessous de l’écran –, le film fonctionne parfaitement. C’est un art qui s’est en grande partie perdu. Le cinéma de Carpenter n’en paraît que plus précieux en comparaison, fort de sa précision absolue dans les cadrages, les mouvements de caméra et le montage. Il n’y a pas beaucoup de plans chez Carpenter : pas d’images superflues… de flux. Ce réalisateur s’inscrit dans une certaine tradition classique du cinéma américain, une sorte de recherche de l’économie, voire de l’épure. Regardez LES ENFANTS DE LA CRISE (1933) de Wellman ou SCARFACE (1932) de Hawks, deux films du début des années 1930, ce sont des films qui durent moins de 90 minutes. Des films secs, précis et pourtant très amples mais qui vont droit au but. On a toujours l’impression que Carpenter compose ses plans par soustraction. C’est un cinéaste qui retranche jusqu’à arriver à l’os exact du plan, là où d’autres – et c’est une tradition différente – commencent par remplir. Il n’a pas besoin de 4 ou 5 plans pour tenter de cerner ce qu’il veut dire et montrer, il cherche toujours le plan juste. Carpenter ne se demande jamais « Qu’est-ce qu’il faut mettre dans un plan ? » mais plutôt « Qu’est-ce qu’il faut enlever ? », et c’est sans doute la marque d’un grand. D’où le sentiment d’une œuvre qui flirte parfois avec l’abstraction. D’où son goût aussi pour des motifs abstrait : le masque blanc de Michael Myers, le brouillard de THE FOG (1980), le cylindre vert de PRINCE DES TÉNÈBRES (1987)… Et son rapport à la musique, très artisanal et intuitif, s’avère similaire. Comme il l’a souvent expliqué, il compose sans aucune formation de musicien et ses BO ont été réalisées avec les moyens du bord, soit les synthés de l’époque. Lorsqu’Universal lui impose un grand compositeur pour THE THING (1982), à savoir Ennio Morricone, Carpenter va l’inciter à retirer des éléments de sa partition originale jusqu’à aboutir à cette BO parmi les plus belles de l’Italien, mais qui ressemble en définitive à une BO de Carpenter : une nappe et deux notes. Et cette approche va se révéler payante : le spectateur sent, puis comprend progressivement que ces deux notes qu’on entend au départ, à l’apparition du chien, signalent la présence de la Chose, qu’elles constituent son cœur battant. Ce même petit battement qui reviendra à la toute fin, lorsque seuls MacReady et Childs, seuls dans un corridor glacé, ont survécu. Depuis 1982, les geeks débattent sans fin pour savoir qui de MacReady ou Childs est la « Chose » en commentant la condensation des respirations, qui est le premier à boire à la bouteille de whisky, etc…. Mais au fond, et Carpenter me l’accorderait, peu importe. L’œuvre de Carpenter, à l’exception peut-être de L’ANTRE DE LA FOLIE (1994), n’encourage en rien ce genre d’exégèse, au contraire de certains films de Lynch ou de Kubrick, qui jouent parfois l’hermétisme. Par une espèce de courtoisie pour son spectateur, Carpenter fait le choix de la limpidité et de ne pas réduire le sens de cette séquence à du décryptage. C’est l’anti-toupie d’INCEPTION (2010) de Christopher Nolan en somme : Carpenter ne fait pas tenir le sens du film sur un micro-détail à décoder. Au contraire, la clef de cette scène, tous les spectateurs l’ont en main et elle tient à ces deux notes musicales qui nous indiquent qu’on ne s’est pas débarrassé du mal. Et peu importe que celui-ci siège dans le corps de MacReady ou de Childs. Comme à la fin d’HALLOWEEN (1978) et la disparition quasi-magique du corps de Michael Myers.
C’est ce que j’expliquais à ma fille et c’est comme ça que j’interprète le petit rire de McReady.
Ouais ok maintenant je suis sûr que tu es la chose et alors?
Ah tiens il me semble avoir lu que Carpenter avait voulu suggérer que Kurt Russell était la chose au final de cette histoire avec notamment sa blancheur exagérée sur les derniers plans mais qu’après coup ça lui allait bien de laisser le doute au spectateur.
Je me demande si je n’avais pas lu ça dans le bouquin de Jean-Baptiste Thoret justement : Mythes et masque, les fantômes de John Carpenter.
Mike Ploog (le lien entre Man-Thing & The Thing) :
« THE THING - Concept Art
I did about 50 large drawings like this. I was the first to arrive on location by a few weeks so I just let my imagination gooooooooooooo… »
J’ai cru que c’était Scramble!
Paul Mann :
Dès qu il n y a pas phenix…
Dan Hipp :