THE THING (John Carpenter)

TheThing1982-Still1

Revu une énième fois le chef-d’œuvre de Big John, Kurt Russell dans son meilleur rôle, une ambiance oppressante ponctuée par la musique de Morricone, la mise en scène, le sens du cadre et de l’espace, les scènes inoubliables, et les effets spéciaux géniaux de Rob Bottin donnant naissance à une des créatures les plus mémorables du cinéma…

1 « J'aime »

Marrant, revu aussi récemment.
Un truc qui m’avait frappé il y a quelques années, quand je l’ai re-revu également, c’est que l’équipe ne s’entend pas. Il règne une ambiance assez délétère dès les premières images, ces types s’emmerdent, ils sont forcés de cohabiter et ils ne sont pas débordés par le boulot. L’irruption du chien est le signe qu’ils vont devoir agir, mais ce qui est intéressant dans le film, c’est qu’ils ne sont pas unis pour autant. C’est ce que j’aime dans le cinéma de Carpenter : le surgissement de l’horrifique et de l’étrange n’est pas l’occasion d’une consolidation de la société, encore moins d’une amélioration.

Jim

oui, c’est un gros doigt levé dans la face de ce mythe américain de l’équipe de foot comme modèle absolu de comportement, avec le leader naturel complètement winner et toutes ces conneries. (mythe que j’ai encore croisé récemment avec un DRH qui ne prenait que des gens pratiquant des sports collectifs) (moi, il y a deux concepts qui m’ont toujours gêné dans la notion de sports collectifs, et c’est « sport », et « collectif », mais passons)

Oui c’est vrai c’est un de ces thèmes récurrents, que l’on retrouve surtout dans les deux autres films de sa trilogie de l’Apocalypse (Prince des Ténèbres et L’Antre de la folie).
Même dans Assaut, l’alliance des héros est temporaire, et une fois leurs assaillants tués, ils retrouveront la même place qu’ils avaient auparavant dans la société, notamment le prisonnier Napoléon Wilson qui est de toute manière destiné à mourir…

Tu parles à des DRH ?
Depuis quand ?

Jim

D’autant que chez lui, l’ordre établi est néfaste et inquiétant, oppressif et manipulateur.

Jim

Carpenter n’est de toute façon pas un grand optimiste, vu la fin de ses films.
Il y a une certaine forme de fatalité dans son cinéma, les personnages ont beau essayer de changer les choses, l’issue semble souvent courue d’avance.

Pas pour moi, je te rassure. Mais j’ai eu à ramasser à la petite cuiller quelqu’un qui avait présenté son CV à ce genre de salopard. (« hein, ceinture noire de judo ? mais le judo, c’est un sport pour les gens qui ne savent pas jouer collectif. », et hop, le CV au panier, et la personne qui a eu le poste était capitaine d’équipe au foot. c’était y a dix jours)

Y a que Plissken qui s’en sorte. Et encore, de façon nihiliste en faisant tout pêter, et en disant ensuite « et maintenant, démerdez-vous. »

Oui et non. Ses films sont bien souvent non résolutifs, laissant les personnages dans une situation pas définitive, une sorte d’entre-deux où l’on voit bien qu’ils sont dans le caca, mais où tout n’est pas réellement perdu. La fin de The Thing ou d’Invasion Los Angeles, c’est un peu ça. Du coup, le destin reste un peu en suspens, rien n’est définitivement joué, le sort du personnage est laissé au personnage, ou au spectateur.

Jim

Finalement il n’y a guère que Starman qui ai une fin plutôt positive…

Et si John Carpenter avait réalisé La Reine des Neiges ?
Voici la nouvelle vidéo très gore de Lee Hardcastle :

Pas mal du tout (je préfère tout de même la version Claycat faite avec Pingu au départ).

J’aime bien ses autres hommages/remakes parfois plus gores que l’original.

La ressortie est prévue pour le 27 janvier ! :smiley:

Cool !! J’en avais pas entendu parler…

Un « semi-remake » en préparation ?
(En gros, les producteurs repartiraient de Frozen Hell, la version longue de la nouvelle de John W. Campbell Jr).

Jim

Grand fan du genre, Francesco Francavilla choisit chaque année un thème horrifique pour son Inktober . Le sujet du mois : les films d’horreur des années 80.

THE THING

Ej74wOlWkAgub59

Et un petit dessin de Berni Wrightson :

0-1

Jim

ça n’a pas de prix.

REALISATEUR

John Carpenter

SCENARISTE

Bill Lancaster, d’après la nouvelle de John W. Campbell Jr

DISTRIBUTION

Kurt Russell, Wilford Brimley, Keith David, Richard Dysart…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction/horreur
Année de production : 1982

Au sein de la filmographie de John Carpenter, il y a une sorte de trilogie non-officielle qui a été appelée la « Trilogie de l’Apocalypse » compte-tenu des thématiques que les films partagent. Des histoires qui tournent autour de l’apparition d’une horreur cosmique, d’entités inconnues de l’homme qui menacent autant de prendre sa vie que le profond sens de son identité. Comme disait Big John dans une interview, The Thing, Prince des Ténèbres et L’Antre de la Folie parlent de la fin du monde tel que nous le connaissons, chacun à sa manière bien particulière.

The Thing traite de paranoïa, de la lente érosion de la confiance dans une petite communauté qui n’était d’ailleurs pas si soudée que cela. L’apocalypse peut commencer dans un endroit reculé, loin de toute civilisation. La vie en société n’est plus la même quand on ne sait plus si les personnes que l’on côtoient depuis de nombreuses années sont toujours les mêmes…ou si elles ont été remplacées par quelque chose de plus sinistre. Carpenter examine un microcosme qui se délite lentement mais sûrement…

La nouvelle Who goes there ? de John W. Campbell Jr avait déjà été adapté en 1951 par Howard Hawks et Christian Niby sous le titre La Chose d’un Autre Monde. Un projet de nouvelle adaptation/remake circulait depuis le milieu des années 70 et John Carpenter avait même été approché mais il n’était alors pas connu. La Universal a donc choisi Tobe Hooper mais comme le studio ne partageait pas la vision du réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse, la collaboration s’est arrêtée. C’est le succès du Alien de Ridley Scott qui a relancé le projet et John Carpenter a finalement été engagé suite au carton d’Halloween.

Carpenter était d’abord un peu réticent, en tant que grand fan de Hawks et du film original (mais pas vraiment de son monstre). C’est en revenant à la nouvelle de Campbell (que je n’ai pas lue, je le précise) qu’il a décidé de se lancer dans son premier film de studio, en travaillant sur le scénario avec l’acteur/scénariste Bill Lancaster (La Chouette Equipe).

The Thing, c’est le genre de film qui supporte aisément de nombreux visionnages (je le revois d’ailleurs assez régulièrement, genre une fois tous les deux ans) : le suspense est palpable, l’ambiance est anxiogène, l’interprétation est solide (que de très bons acteurs, de vraies « tronches ») et dès que l’horreur survient, Carpenter et ses équipes nous clouent à notre fauteuil (tout a été dit sur les démentiels effets spéciaux de ce dingue de Rob Bottin dans la redoutable efficacité de la représentation d’une créature innommable et sans véritable forme) jusqu’à une mémorable fin ambiguë.

The Thing est un classique de la science-fiction horrifique, la définition même d’un film-culte. Car à sa sortie dans un été 1982 surchargé (Conan le Barbare, Poltergeist, Mad Max 2, Star Trek 2, Blade Runner, Tron, E.T., Megaforce…quelle année !), le long métrage de John Carpenter a été massacré par la critique (quand on relit certains avis de l’époque, c’est hallucinant de voir à quel point même les "spécialistes du genre " sont passés à côté) et boudé par le public. Ce sont les sorties en VHS puis les diffusions TV qui ont permis à The Thing d’être redécouvert (même s’il y a eu un remontage du studio désavoué par Big John pour la première diffusion télé aux Etats-Unis).

Quant à Carpenter, cet échec a mis un sérieux frein à plusieurs de ses projets (la Universal a cassé son contrat avec lui suite à ce flop) et pour se relancer, il a ensuite accepté deux commandes, Christine (d’apès Stephen King) et Starman.

3 « J'aime »