THE VAMPIRE DOLL (Michio Yamamoto)

Horreur
Long métrage japonais
Réalisé par Michio Yamamoto
Scénarisé par Hiroshi Nagano et Ei Ogawa
Avec Kayo Matsuo, Akira Nakao, Yukiko Kobayashi…
Titre original : Yûrei yashiki no kyôfu: Chi wo sû ningyô
Année de production : 1970

De retour à Tokyo après un long voyage d’affaires, Kazuhiko s’empresse de prendre un taxi pour se rendre en pleine campagne et retrouver sa petite amie Yuko. Sur place, la mère de la jeune femme lui apprend que Yuko a perdu la vie dans un accident de voiture. Désespéré, Kazuhiko erre comme une âme en peine dans sa chambre lorsqu’il entend des pleurs et aperçoit une silhouette féminine par la fenêtre. Une semaine plus tard, Keiko, la soeur de Kazuhiko, s’inquiète de ne plus avoir de nouvelles de son frère. Elle décide de mener l’enquête avec l’aide de son fiancé Hiroshi…

Au début des années 70, le studio Toho, la maison de Godzilla, cherchait à se renouveler et le producteur Fumio Tanaka a alors eu l’idée de produire un film d’horreur histoire de proposer autre chose que les spectacles plus grand public qu’étaient devenus les exploits des kaijus. Par opposition aux grands monstres, la créature de The Vampire Doll peut être appelée un kaijin, terme qui veut littéralement dire « mystérieuse personne » et qui désigne un être d’apparence humanoïde doté d’étranges pouvoirs. Le projet était envisagé comme un « Dracula pour le Japon », principalement influencé par les longs métrages de la Hammer.

Michio Yamamoto, le réalisateur choisi, voulait privilégier le suspense aux démonstrations horrifiques. Il n’a d’ailleurs accepté de tourner The Vampire Doll que parce que la Toho avait financé le thriller Akuma ga Yondeiru, un projet qui l’intéressait plus et qu’il a mis en scène parallèlement. The Vampire Doll était donc pour lui un film de commande auquel il a tout de même apporté une certaine sensibilité (dans la description du destin tragique de la famille de Yuko) et un soin apporté à l’atmosphère (avant un final un peu plus saignant) car le long métrage est visuellement très beau et les apparitions surréelles de la « poupée vampire » saisissantes…

Comme le démontrent les révélations du dernier acte, Yuko n’est pas vraiment une « vampire » au sens traditionnel du terme et c’est ce qui donne à cette intrigue son identité particulière au-delà des références bien digérées (la demeure familiale a un style plus occidental qu’oriental sans être trop gothique, l’un des points de l’intrigue rappelle une nouvelle d’Edgar Allan Poe…). L’interprétation est globalement convaincante et Yukiko Kobayashi (Les Envahisseurs attaquent) affiche une belle présence alors que son personnage est le plus souvent muet.

Si Michio Yamamato n’était au départ pas tenté par un film d’horreur, le succès de The Vampire Doll l’a amené à réaliser deux autres histoires de vampires, connues aux U.S.A. sous les titres Lake of Dracula (1971) et Evil of Dracula (1974). Les trois titres, indépendants les uns des autres, ont été ensuite regroupés sous la bannière Bloodthirsty Trilogy.

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Illustration pour une sortie en DVD par Masano Koga :

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Masano Koga :