THE WAVE (Roar Uthaug)

Après le film d’horreur Cold Prey et Dagmar : L’âme des vikings, Roar Uthaug réalise le premier film catastrophe norvégien avec Bolgen / The Wave, inspiré d’un fait divers réel (en 1934, un pan de montagne s’était effondré dans un fjord, provoquant une gigantesque vague qui a englouti tout un village).

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Le teaser :

La bande-annonce :

youtube.com/watch?v=fug9SxafVXM

Ah tiens, j’ai vu la semaine The Quake (réalisé par John Andreas Andersen et sorti en 2018), qui est, en quelque sorte, la suite de The Wave, dans le sens où la famille au centre du premier film (que je n’ai pas encore vu) est à nouveau emportée dans les catastrophes naturelles à l’occasion d’un séisme, qui cette fois-ci frappe Oslo.

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Et franchement, c’est pas mal du tout.
Le film prend son temps pour poser une ambiance et des personnages. Donc il y a quelques lenteurs, un peu de parlotte (c’est à la mode, visiblement), et une construction classique avec d’un côté les lanceurs d’alerte et de l’autre les autorités qui doutent (pour mille raisons, pas toujours foireuses). Les membres de la famille sont usés par le traumatisme de l’expérience précédente. Bref, c’est classique. Sauf que l’écriture va pervertir un schéma que les Américains nous ont rendu prévisible.
Déjà, la catastrophe arrive sur le tard (ce qui réduit les possibilités de multiplier les scènes spectaculaires gratuitement). Ensuite, on se concentre sur un lieu : les personnages sont séparés, mais ne sont pas loin (mais un immeuble à moitié détruit et des ascenseurs impraticables, ça rend les distances soudainement plus grandes), et on ne multiplie pas les théâtres de l’action. Un seul immeuble, un seul danger. Les plans sur l’ensemble de la ville suffisent à dire que la ville est touchée, mais le propos du film consiste à suivre les différents personnages, et seulement eux. Exit la dimension polyphonique du genre, et c’est plutôt pas mal.
On sent bien que les scénaristes sont conscients des poncifs propres à ce type de film (la famille reconstituée, en vertu d’une certaine morale conservatrice…), et visiblement ils décident de dynamiter un peu tout ça. Car oui, ce qu’ils nous disent, c’est qu’un tremblement de terre, ça tue, ça brise des gens, ça sépare des familles, ça détruit des existences. Et à ce titre, même si les derniers plans sont teintés de résilience, on n’est clairement pas dans un schéma à l’américaine.
Et visuellement ? Purée, ça tabasse. Mon journal télé présente The Quake comme un téléfilm (alors qu’il me semble avoir profité d’une sortie en salles norvégiennes), mais sérieux, les effets spéciaux sont quand même d’excellente qualité. Ils sont bien réalisés et surtout, là encore, ils ne jouent pas la carte de la surenchère graphique.
Vraiment, la petite surprise sympathique de la semaine.

Je vois qu’une chaîne de la TNT va diffuser les deux films, la semaine prochaine, dans l’ordre. Je me dis que puisque le boulot baisse un peu en cette période estivale, je vais peut-être me faire une soirée films catastrophe la semaine prochaine.

Jim