Ca commence à perdre de son mojo, quand même. J’ai beaucoup, beaucoup aimé la première mini-série The Wrong Earth, où Tom Peyer & Jamal Igle confrontent Dragonflyman de Terre-Alpha (pastiche du Batman d’Adam West, délirant et « pur », même si son monde se révélait troublant sur des éléments moraux) et Dragonfly de Terre-Omega (pastiche du Batman de DKR, violent et cynique). J’ai apprécié que les auteurs interrogent au-delà des postures, montrent un Dragonflyman « inquiétant » dans sa certitude morale personnelle, quitte à agir sur autrui sans accord ; et un Dragonfly « touchant » dans sa volonté de recommencer à zéro, avec un jeune assistant vivant ici. Ca a été un succès, il y a eu plusieurs suites, des avancées, comme le personnage de Deuce qui, d’assistante du pseudo Joker chez Dragonflyman, se développe en Lady Dragonfly et intérêt amoureux de Dragonfly quand ce dernier est installé contre son regret sur la Terre-Alpha.
En soi, c’est cool, c’est bien, mais… les nouvelles aventures traînent un peu, quand même. Oh, Tom Peyer reste fun, avec des premières pages sur une entité cosmique, The Reader, qui résume les mini-séries antérieures, et dit même que l’éditeur, Ahoy, devrait rebooter tout ça ; ça fait sourire. Mais la suite… la suite embraye sans emballer, en fait.
Désormais, Dragonfly ET Dragonflyman sont sur Terre-Alpha, permettant au premier d’agir en civil avec le second, et ainsi évacuer les faibles rumeurs sur leur lien. Mais Dragonfly reste cynique et dur, surtout en l’absence de Deuce. Celle-ci erre dans le Megaverse avec un autre Stinger, le pastiche de Robin, mais un Stinger maltraité émotionnellement par un double des Dragonfly particulièrement oppressant et mauvais. Et il les retrouve, et ça va mal se passer… alors que, sur Terre-Alpha, Dragonflyman confie ce qui reste du miroir (permettant le transfert entre les Terres, hélas brisé) à un professeur, remplacé par un super-vilain, appelé Copycat.
En soi, c’est sympathique, et Jamal Igle continue à livrer de belles planches. Mais… bon, ça avance peu. La mini-série initiale, et même sa suite, était fun et prenante car Tom Peyer allait au-delà des pastiches, confrontait intelligemment, avec humour et des twists bienvenus. Là… c’est calme, tranquille ; trop gentil, au fond, comme numéro.
Dommage, car l’ensemble est fun, mais ça patine, et c’est dommage.