THOR : LA MACHINE (Warren Ellis / Mike Deodato Jr)

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*couverture à venir

THOR : WORLD ENGINE
Auteurs : Ellis, Deodato Jr
Best Of Marvel, 120 pages, 17,00 €
Thor est atteint d’un mal inconnu et il y a un lien avec les expérimentations des humains sur Yggdrasil. Pour empêcher Ragnarok, les héros vont devoir faire alliance avec l’Enchanteresse…
(Contient les épisodes US Thor 491-494 et Journey Into Mystery 103 publiés précédemment dans les revues AVENGERS (V1) 1-4 et l’album THOR L’INTEGRALE 1964)
SORTIE LE 8 AVRIL

Celui de Kirby, avec la première apparition de l’Enchanteresse, non ?

Jim

Yep, donc l’équivalent de ce recueil.

https://www.mycomicshop.com/search?TID=21652095

Donc ça donne :

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  • un tpb pour l’arc d’Ellis (1996)

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  • un tpb avec les épisodes de Deodato (2004)

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  • un hc avec l’arc d’Ellis et les débuts conjoints d’Amora & Skurge (2011)

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  • un tpb pour la période Messner-Loebs (2013)

6467859-01 (18)

  • un epic collection allant de l’arc d’Ellis jusqu’à la fin du volume 1 (2018)

Et c’est bien? C’est auto contenu ?

Oui vachement bien.

Non carrément pas. L’histoire se finit, mais ouvre sur quelque chose qui appelle une suite qui sera géré par William Messmer Loeb qui retrouvera Deodato Jr (ils ont fait un run ensemble sur WW) et ses ghost artiste (ce qui lui vaudra de plus bosser chez Marvel pendant un temps) pour un arc sur les Niebelungen et les conséquences de World Engine. Puis viendra Onslaught.

Quelle bérézina…

In 1995, Deodato was persuaded to lend his name to a virtual studio of artists that would draw books in his popular style. Officially, the publishers were required to include the actual artists’ names alongside the “Deodato Studios” credit.

But some publishers, which will go unnamed, were less scrupulous than others.

Deodato was horrified to discover that his name was sometimes being slapped on books he had never even seen before, while the names of the artists who should be getting credit were nowhere to be found. The whole enterprise became a bad experience for everyone involved and Deodato shut it down after only 18 months.

Some may form an uncharitable picture of a “superstar artist kicking back, making his underlings do all the work for him,” (it’s happened before in the art world). But in Deodato’s case, he was working harder than ever — so much so that he was sacrificing both his health and personal life for the assignments.

The Marvel Art of Mike Deodato has the most thorough interview with Deodato that I’ve ever read on the subject. If you want to get the story straight from the horse’s mouth, definitely keep reading after the jump.

https://comicartistevolution.tumblr.com/tagged/mike_deodato_jr./chrono

Ce qui est con, c’est que les épisodes de Messner-Loeb sont plutôt pas mal, mais qu’ils ont pâti de l’incurie expliquée ci-dessus.
Cela dit, de toute façon, chez Marvel, le bordel ambiant était considérable, et la plupart des séries, qui connaissaient une forme de renouveau (je pense aussi à Captain America, bien sûr) ont été sacrifiées sur l’autel des décisions éditoriales à la con.

Jim

Mark Waid a pu revenir pour Heroes Return.

Ah ouais, bien sûr, et Avengers et Iron Man étaient plutôt sympas aussi, et tout et tout, mais l’élan que connaissait le catalogue a été brisé, et surtout l’exemple (visiblement profitable d’un point de vue commercial) de Heroes Reborn a donné de mauvaises habitudes à l’industrie entière : confier les personnages à des vedettes en dépit de toute cohérence et continuité, redémarrer la numérotation, rebooter les univers…
Ils avaient vu que Age of Apocalypse avait fonctionné, donc ils ont fait plus gros. Ce qui, des années plus tard, a ouvert la voie, chez DC, au Nioufiftitou. Des coups éditoriaux qui se font au détriment des personnages, des auteurs et au final des lecteurs, selon moi.

Jim

Je n’ai pas suivi ça en direct à l’époque, mais cet élan était-il bon, en fait ?
De loin, Mark Waid commençait sur Captain America après une longue période de Mark Gruenwald, Messner-Loebs reprenait Thor, mais Iron Man était avec le Teen Tony et les Avengers sortaient de The Crossing.
De loin, ça ne semble pas brillant, en fait. Mais je peux me tromper.

A noter que Jim Lee a participé à Heroes Reborn et a été partie prenant du New 52 (même sans annonce officielle, les débuts du New 52 paraissent inspirés de l’ambiance conspirationniste de WildStorm, sans même parler des titres StormWatch, Voodoo et Grifter).

Tu n’as pas tort (je pestais beaucoup, à l’époque, sur la manière dont Avengers, qui venait de connaître un pic avec la « Dark Sersi Saga », sombrait dans des abîmes de médiocrité). Disons qu’au moins, il se passait des choses. On ne pouvait pas reprocher à Marvel de vouloir secouer les vieilles habitudes tendance « back to basis » de De Falco. Mais de là à déraciner l’arbre…

Jim

Certes.
Mais, a posteriori, j’ai quand même le sentiment que l’arbre faisait bien la gueule, en fait. Avec une grosse impression de fin de cycle pour la gamme Heroes (Avengers & Co., Fantastic Four).
J’aime beaucoup Bob Harras sur Avengers, mais la dernière partie de sa prestation s’est perdue dans une intrigue inutilement confuse, avec en parallèle des personnages « poussés à bout », on peut dire. Tony Stark était devenu tellement insupportable qu’il a fallu le tuer (après The Crossing, qui venait achever une décennie de trahisons et de coups bas), les Avengers n’avaient plus de liens entre eux, Captain America bénéficiait de Mark Waid après une longue agonie via Mark Grunenwald (l’armure, pff). Thor par Messner-Loebs est intéressant, mais c’est aussi une approche « extrême ».

Oui, Marvel a entièrement déraciné l’arbre, pour remettre un équivalent plus petit, avec quelques années de moins. Mais je ne sais pas si l’arbre initial avait encore beaucoup d’années devant lui, en fait.

En soi, tu n’as pas tort, mais ce qui s’est produit sur Captain America (à savoir faire venir un scénariste venu d’en face pour donner un coup de fouet à une série moribonde, aidé par un dessinateur nerveux) aurait pu être reproduit sur les autres séries sans pour autant passer par l’étape Heroes Reborn. Le traitement infligé, ça ressemble beaucoup à une cure d’électrochoc pour soigner une déprime. Violent, mais à long terme assez peu efficace.

Jim

C’est vrai.
D’autant que Heroes Return n’était pas prévu, car Marvel avait envisagé une deuxième année de Heroes Reborn. Mais ce fut un heureux hasard, pour une relance posée et plus sereine.

Il est en tout cas clair que par exemple ff ne s est jamais remis de Reborn…il y a quand même une réelle cassure avec Reborn pour les titres Heroes… C est pas forcément qualitatif mais il y a une cassure

Et quand même, on avait Pacheco qui arrivait sur ff… Thor et cap allaient mieux (Thor avant Ellis j’ ai pas lu mais c était moche)
Avengers partait dans une extrême mais comme la saga du clone, je trouve que c etait pas si noir… (Et crossing c est une idée de Kavanagh… harras est juste toujours un mauvais editor)
Iron Man oui la…c etaiétait naze

Ho Wieringo et Waid ont bien déroulé sur les Fantastiques.

C’est largement après.

Jim

Je dis bien « pas forcément qualitatif »
Cécité dit y a deux bons arcs avec waid : doom et la mort de Ben… Le reste assez a ce jeux la il y a plus de bons arcs avec Claremont, je trouve mais la cassure est là comme dit Jim, on a un élan brisé

Le côté « back to basis » initié par De Falco, et sans présumer de l’aspect commercial de la chose, a permis de redonner une identité aux séries, notamment en associant des équipes à peu près stables aux personnages. Stables, mais pas nécessairement des vedettes (certes, le succès d’Image n’était pas encore passé par là).
Je crois aussi que la spéculation sur les comics, installée au milieu des années 1990, a créé une situation instable. De sorte que les décideurs (et les actionnaires : les deux gros éditeurs étaient alors entrés en bourse) ont cherché des solutions à court terme quand la bulle spéculative a explosé.
Avant cette période, quand une série n’allait pas, soit on arrêtait, soit on passait en bimestriel, soit on confiait les clés à un auteur ou une équipe avec une évidente liberté de manœuvre. Mais au début des années 1990, le rôle des editors s’est renforcé, de sorte que des décisions brutales ont été prises et que c’est devenu plus ou moins la norme. Le succès d’Image a créé un nouveau statut de vedette pour les dessinateurs, qui sont devenus une donnée importante dans l’équation, de sorte que l’arrivée d’un illustrateur célébré s’est imposée comme une « solution » envisageable.
L’existence d’événements éditoriaux, à l’image d’Age of Apocalypse ou de Scarlet Spider, a démontré également que la création artificielle de numéros 1 attire les foules (de spéculateurs). Tout ceci cumulé, Heroes Reborn apparaît comme un tournant, avec un avant et un après. J’irai jusqu’à dire que la situation actuelle, avec les multiples renumérotations, l’association d’une équipe créatrice à un run, un personnage et une série, tout ce genre de manœuvres éditoriales, ça vient de Heroes Reborn.
Jusque-là, les séries étaient gérées de manière traditionnelle, dans la foulée de la vision de De Falco expliquée plus haut, avec l’idée de garder des équipes stables, et de les remplacer par d’autres équipes stables. Heroes Reborn est une vision à court terme mais également cynique, reconnaissant ouvertement que les personnages sont avant tout des licences déclinables destinées à vendre du papier.

Jim

Après la defalco et son back to basics est une première entaille. On a un arrêt de l évolution des personnages qui pointe.