TOM STRONG t.1-2 (Alan Moore / Chris Sprouse)

Sur Providence, j’ai payé mon ignorance. Et en parallèle, impossible de me plonger dans l’histoire, impossible de trouver un intérêt.
Ce qui est beaucoup moins prégnant sur Tom Strong, qui s’apprécie même sans tout (re)connaître car l’ambiance du titre est hyper décontract’.

Mais ce qui me bluffe le plus sur le titre, c’est la leçon technique de Moore. On prend une claque sur le catalogue d’histoires mais surtout sur la technique narrative où les planches de Chris Sprouse sont à croquer d’élégance et où chaque case correspond avec la prochaine voir la dernière de la planche.

Grosse grosse grosse claque… J’attaque le numéro avec Art Adams. :wink:

Sacrée écriture, hein !!!

Jim

Mi critica et je vais donc pouvoir lire enfin ce thread :

C’est marrant, parce que je trouve le début super rapide. Le premier épisode est un modèle d’ellipse, il raconte plusieurs décennies en si peu de pages, balance du concept incroyable, présente à la fois le personnage et sa ville.
Qui plus est, je n’ai jamais trouvé Moore bavard, en règle générale. L’une de ses séries les plus denses d’un point de vue textuel me semble être Swamp Thing (l’épisode « Rite of Spring » est colossalement bavard), mais tout y est tellement pertinent, tombe juste. Chez Moore, tout est pesé, ciselé, tout a de l’importance (c’est en cela qu’il n’est pas simple à traduire, d’ailleurs).

Jim

Oh seigneur et Miracle man ? et Watchmen ? Même Suprême j’ai eu des soucis par moment (mais nettement moins) en fait mon souci c’est surtout qu’il a tendance à faire pas mal parler ses persos dans les moments de purs actions, c’est le genre de chose dont je ne suis pas fan. MAsi j’arrive à faire outre

Voilà la BD idéale pour Blackie :

Promethea ?

Ahah tellement xD

Ah marrant, parce que déjà je trouve que l’action, chez Moore, enfin l’action physique, tout ça, c’est rare. Et qu’ensuite, ses personnages sont moins bavards dans ces séquences-là. Ensuite, ça fait partie du genre. Il faut attendre des gens comme Warren Ellis pour que les personnages ne parlent pas quand ça bastonne, mais en même temps, chez Ellis, c’est toujours très elliptique.
Moore fait selon moi partie des scénaristes qui n’écrivent pas pour remplir, mais chez qui toutes les bulles sont utiles. Qu’on en enlève une et l’équilibre se perd. Roger Stern est de ceux-là. Peut-être Dan Slott aussi. Mais au final, c’est rare.
L’une des choses qui me semblent le plus intéressantes chez lui, c’est sa capacité à gérer la taille des bulles. Il sait scinder les longs monologues en blocs plus petits, il sait insérer les hésitations, les remords, les silences, il sait répartir les dialogues dans les échanges. Chez lui, pas d’enfilades de bulles pour d’indigestes monologues comme chez Kirkman. Pas de grosses bulles qui bouffent la moitié de la case parce que les personnages aiment s’écouter parler, comme chez Snyder. C’est vraiment très bien pensé en amont, et peu sont capables d’être aussi efficaces.

Promethea, c’est encore autre chose. Il y parle de magie, mais aussi de rapport à la fiction. Cela nécessite de recourir à des symboles, visuels ou textuels, afin d’expliquer. Mais ouais, c’est très bavard. Et c’est nécessaire. J’ai trouvé Top Ten aussi très bavard, et là encore c’est en lien avec le récit, les textes restituant par écrit le côté dense et foisonnant de la ville.

Après, le fait qu’une BD puisse avoir un effet répulsif parce qu’elle est bavarde, ça m’étonne toujours. J’ai grandi avec Charlier et Greg, et ce ne sont pas des auteurs économes de leurs mots. Et pourtant, ils ont laissé de sacrés morceaux de bravoure. Et remarquons aussi que les auteurs à succès dans le mainstream contemporain sont des gens relativement bavards aussi : Van Hamme, Arleston ou encore Brunschwig ou Chauvel sont des gens qui écrivent beaucoup de mots. Et ils ont du succès. J’en conclus que les gens aiment LIRE.

Jim

C’est marrant de lire ça, tu dois pas aimé Spidey alors.

Oui, c’est nécessaire. Mais comme tu parlais de série bavarde, je pensais à elle, sans arrière pensée négative. Il y avait une connotation particulière, quand tu disais que la série Swamp Thing était bavarde ?

Ah tiens, j’ai pas le souvenir d’une série bavarde. Peut être parce qu’elle n’est pas inutilement bavarde !

Tu parles à un homme qui a appris à lire avec le language sms et twitter.

Et qui a un dictionnaire à son nom !

Et qui écrit pourtant mieux que d’autres en plus :wink:

Plus sérieusement, j’ai surtout grandi avec les shonen et ça explique quand même beaucoup de chose pour le coup

Pas particulièrement, mais j’ai le souvenir de gros récitatifs, tous splendidement écrits, mais très présents.
C’est aussi parce que la série est encore dans les « débuts » de carrière de Moore. Je relis en ce moment ses Captain Britain, et c’est également rempli de récitatifs magnifiques mais dont, peut-être, il aurait pu se passer.
Une sorte de « première manière », disons.

Jim

La preuve :

les moments de purs actions, […] MAsi j’arrive à faire outre

Déjà, « purs actions » au lieu de « pure action », c’est pas mal… Mais il faudra que tu m’explique comment tu fais outre… Tu bois beaucoup, c’est ça ? ~___^

Tori.

Suprême que tu as découvert grâce à un homme totalement génial, ne l’oublions jamais.

Une icone même !

tom-strong-tome-2

Tom strong tome 2

Bien loin de son île natale, où ses parents s’adonnaient à toute sorte d’expérience scientifique, Tom Strong est maintenant devenu un homme.

ou plutôt un surhomme ! Bravant tous les dangers au service de la justice, il défend le peuple au péril de sa vie, nous assurant rebondissements et aventures en tout genre !

INFOS

SCÉNARISTES : MOORE ALAN, COLLECTIF - DESSINATEURS : SPROUSE CHRIS, COLLECTIF
  • Public : 12+
  • Collection : DC Essentiels
  • Date de sortie : 07 juin 2019
  • Pagination : 488 pages
  • EAN : 9791026823339
  • Contenu vo : Tom Strong #20-36
    Prix : 35 EUR

Bon, là, ça commence à être moins drôle : va falloir sortir des sous !