Comédie/horreur
Long métrage américain
Réalisé par Lloyd Kaufman et Michael Herz
Scénarisé par Lloyd Kaufman et Gay Partington Terry
Avec Ron Fazio, Phoebe Legere, Rick Collins…
Titre original : The Toxic Avenger Part II
Année de production : 1989
Lloyd Kaufman et son compère Michael Herz ont fondé leur société de production Troma Entertainment en 1974, en se spécialisant principalement dans les comédies sexy (certaines ont vu les débuts à l’écran de Vincent D’Onofrio et de Kevin Costner…et ce dernier aurait d’ailleurs bien voulu rayer définitivement Sizzle Beach, U.S.A. de sa filmographie). Parce que l’argent a du mal à rentrer, LLoyd Kaufman décide de corser ses productions et se tourne vers le mélange de genres qui sera dès lors la marque de fabrique des séries Z de la Troma : le splastick gore, la comédie horrifique satirique et grotesque où tous les fluides possibles coulent à gros bouillon…
En 1983, Kaufman et Herz tournent The Toxic Avenger pour à peine 500.000 dollars, l’histoire du « premier super-héros du New Jersey », un homme à tout faire malingre transformé en colosse hideux et surpuissant après être tombé dans une cuve de produits toxiques alors qu’il était harcelé par le psychopathe local. Melvin décide de devenir justicier et prend l’identité du Toxic Avenger. Le duo peine à distribuer leur film, qui ne sortira qu’en 1985 et obtiendra un petit statut culte au fil des ans grâce aux séances de minuit et aux ventes en VHS, en Amérique et à l’international.
C’est parce que les japonais étaient fans du long métrage que Kaufman et Herz ont pu lancer une suite en 1989, une co-production qui a monté le budget de Toxic Avenger II à un peu plus de deux millions de dollars (une fortune pour la Troma) avec quelques obligations à la clé, comme le fait de délocaliser une partie du tournage au Japon. Mon seul visionnage de Toxic Avenger remonte à mes années de vidéo-club mais dès les premières scènes, il est évident que les auteurs ont atténué le côté trash (et dégueulasse) des exploits de Toxic pour une tonalité qui lorgne plus vers le cartoon live.
Le combat contre les sbires des méchants de la société de pollueurs Apocalypse Inc. le montre bien : les corps sont déformés à l’extrême sur fond de bruitage de dessin animé mais même s’il y a quelques effets gores, ceux-ci sont presque sages pour du Troma (il faut dire aussi que les ciseaux de la censure sont passés par là). Pour se débarrasser de Toxic et pouvoir contrôler la cité fictive de Tromaville (mouahahaha) puis New York (mouahahahahahahahah) et enfin le monde (mouahahahahhahahahahahahahaha), le leader de Apocalypse Inc. manipule le super-zéro de l’ère nucléaire et l’envoie sur les traces de son père disparu au Japon.
Arrivé au pays du Soleil Levant, le métrage se traîne et se perd dans une suite de sketchs plus ou moins débiles, souvent affligeants tout en faisant parfois sourire devant tant d’hénaurmité. Toxic Avenger II donne l’impression que Lloyd Kaufman et Michael Herz ont voulu plaire à un plus grand nombre (ce qu’ils ont regretté par la suite), livrant un produit hybride, mal branlé et joué avec les pieds (comme souvent chez Troma), dont le délire ne fonctionne que par intermittences jusqu’à la poursuite finale. Kaufman avait tellement tourné de scènes que son premier montage durait quatre heures…il a alors décidé de couper son film en deux parties et de sortir Toxic Avenger 3 : The Last Temptation of Toxie fin 1989.
Troma a continué d’entretenir la (petite) popularité du Toxic Avenger début 1990 avec un jeu vidéo, une série animée (!) et même un éphémère comic-book Marvel scénarisé par Doug Moench. Et à propos de bande dessinée, un auteur célèbre fait une apparition dans Toxic Avenger II pendant la virée japonaise du héros…un certain Go Nagai (vidéo ci-dessous) !
