TRAVIS t.1-17 (Fred Duval / Christophe Quet)

Je connais la série Travis pour avoir lu les premiers tomes en bibliothèque à la fin des années 1990. Je crois qu’à l’époque, j’avais une petite préférence par rapport à Carmen McCallum, sans doute à cause du caractère « prolo de l’espace » porté par le personnage central. J’ai relu le premier tome à l’occasion du lancement de l’éphémère revue Smart Guns, dont les deux premiers numéros reprenaient le contenu du premier tome. Mais ceci remonte à début 2001, autant dire que les souvenirs sont diffus.

J’ai récemment trouvé les trois premiers tomes dans un vide-grenier permanent, à une somme tout à fait modique (avec un exemplaire du premier Omnopolis, ce qui me permet de refaire un peu de stock…). J’ai donc repris ma lecture, afin de me remettre tout cela en tête. En ce qui concerne ce premier tome, j’ai en fait trouvé l’édition de 2005, avec une nouvelle illustration et un vernis sélectif. D’une certaine manière, cette deuxième couverture est moins mensongère (car le héros agit assez longtemps seul) mais moins « iconique » (le tandem dans un décor de passerelles futuristes est tout de même très évocateur).

Le principe est simple : notre héros est un routier de l’espace qui vient déposer une cargaison sur une satellite météorologique. À son insu, un groupe organisé grimpe en clandestin sur sa navette et prend d’assaut la station, dans une relecture en orbite de Piège de cristal. Travis doit donc contrer le plan des terroristes, en recourant notamment à l’aide de Peggy, l’intelligence artificielle qui l’assiste dans ses missions.

On est dans une science-fiction fortement marquée par le cyberpunk (ça se sent encore plus dans les séries de Pécau, je trouve, Nash et Zentak), très dans l’air du temps, avec des téléchargements en pagaille et une jolie IA sexy à fort caractère (qui a dit « Spider-Man 2099 » ?). Du classique, un peu déjà vu (peut-être même à l’époque de la sortie), mais fluide. La série appartient au label Série B, dont Fred Blanchard et Olivier Vatine assurent alors la direction artistique, et on sent bien chez Christophe Quet l’influence du maître, tant dans les décors que dans les personnages.

Le récit recourt à beaucoup de flash-back, puisque certains protagonistes ont un passé commun (auquel n’appartient pas le héros, ce qui est toujours intéressant : on suit donc un grain de sable, un « emmerdeur » qui vient jouer les chiens dans un jeu de quille). Ces séquences sont parfois assez bavardes, comme le sont des scènes de réunion ici et là. Duval réussit néanmoins un très chouette méchant, appelé à revenir, qui tire son épingle du jeu. Le scénariste n’est pas encore le professionnel accompli que l’on connaît, certains passages sont alourdis soit par des explications trop longues soit par des dialogues qu’on sent guidés par le goût de la bonne réplique, mais ça se lit tout de même très bien, vingt-sept après la publication.

Jim

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