TUMATXA : L'ÉMISSION !

Ah c’est marrant, je viens de prendre connaissance de l’existence du livre pas plus tard que cet après-midi, justement : je suis la page Facebook de l’excellent Stéphane Du Mesnildot (collaborateur des Cahiers du Cinéma, et auteur de livres sur Jess Franco ou les Vampires au cinéma ; c’est un grand amateur de culture japonaise, également, je crois qu’il collabore aussi à la revue Atom), et il en cause, puisqu’il semble connaître l’auteur du livre, le très jeune Constant Voisin (23 ans, je crois ??).
Donc, ouais, ça m’intéresse et pas qu’un peu : vu le relatif anonymat de Sono Sion en France (relatif mais incompréhensible, compte-tenu de l’importance de l’oeuvre du bonhomme dans le paysage cinématographique contemporain), je suis même étonné qu’un tel livre existe, mais je n’en attendais pas moins des excellentes éditions Rouge Profond…

Je l’ai vu hier après-midi aussi.
Je pense que l’info s’est répandue sur les réseaux comme une traînée de poudre auprès des afficionados. :grin:
C’est en suivant le Facebook de Nico (ex-Festin Nu), qui est très client de Sono Sion, que je l’ai su.

Attention, le Léviathan arrive!
3h30 d’émission… Pacôme est il là? :grin:

EPISODE 1 : La Sentinelle Zéro au beau milieu d’un été hanté

This is it !!! Retour de l’émission pour un « season premiere » très, très généreux, pour compenser le petit retard à l’allumage…

Le programme cette semaine :

  • Pour le cinéma, on se penche sur le film qui constitue la claque de l’été (voire de l’année…?) avec l’impeccable « Midsommar » du décidément très doué Ari Aster ; le film est tellement riche qu’il vaut bien une chronique longue comme un jour sans pain…

  • Pour la littérature, retour sur un chef-d’oeuvre absolu de la science-fiction, versant « hard science » comme on dit, avec le « Tau Zéro » de Poul Anderson, dont le travail est ici abordé pour la première fois.

  • Pour les séries télé, on aborde le cas d’une des sensations de la saison dernière, signée par l’excellent Mike Flanagan, avec « The Haunting Of Hill House », une histoire de fantômes à la fois estomaquante et déchirante.

  • Pour la BD, on évoque une des dernières sorties en date du stakhanoviste Jeff Lemire, avec sa reprise de « Sentry », personnage emblématique des années 2000 ; le scénariste canadien est épaulé par Kim Jacinto et Joshua Cassara aux dessins.

Et pour la musique, ce sera :
« Pneuma », extrait de « Fear Inoculum », le tant attendu dernier album en date de Tool, « Taken By Storm » des néerlandais de Gold (à ne pas confondre avec…), « Mariners Apartment Complex », issu du dernier album de Lana Del Rey, « War », morceau surpuissant signé par les belges de Brutus pour leur excellent « Nest », et on termine en beauté avec le « Next Solution » des texans de Pinkish Black…!!!

« We are will and wonder
Bound to recall, remember
We are born of one breath, one word
We are all one spark, sun becoming… »

EPISODE 1 !

Ha ha ha !! Non il est pas là, c’est moi tout seul comme un grand…
Par contre, Pacôme ayant une actualité littéraire cet automne (avec son livre sur « The Leftovers » co-écrit avec Sarah Hatchuel), et même si rien n’est ficelé à ce stade, il y a de fortes chances qu’on le retrouve dans des délais assez brefs, comme tous les ans depuis quatre saisons maintenant…
Si tout va bien (mais là encore ça reste à confirmer), il y aura sûrement d’autres surprises au niveau des invités cette saison !!! :wink:

Ah ben ça commence bien cette saison !
En quelques minutes, tu me traites de « snobinard » et surtout SACRILÈGE, tu démontes « Undertow », pour lequel j’ai le même affect que toi avec « Troublegum ». J’étais bien énervé après ça ! :grin:
Après démonstration, j’ai bien compris que je n’étais pas complétement concerné par le premier point. Au final, je trouve que c’est un bon album bien que je sois déçu car j’en attendais plus (souvent le problème sur des délais de sortie aussi long).
Sinon comme toi, mes deux petits chouchous sont « Pneuma » et « 7empest ».

Pas du tout, même.
Je pensais à un paquet de connaissances (parfois de très bons potes) avec qui j’ai parlé de l’album, et qui l’ont voué aux gémonies parfois… avant même de l’avoir entendu !!! Apparemment, c’était cool au moment de la sortie de l’album de se la jouer « blasés de Tool » ; j’ai trouvé ça un peu ridicule…
Rien à voir avec ceux, comme toi, qui se sont simplement montrés déçus par l’album… après l’avoir écouté, qui plus est.

Concernant « Undertow », je l’ai ressorti cet été et un peu écouté dans ma caisse, et j’ai franchement trouvé l’album bien moins bon que dans mon souvenir. Le son notamment m’a semblé prendre un bon coup de vieux, certaines compos aussi… Après, je dois reconnaître que je n’ai pas le rapport « fusionnel » que tu dois entretenir avec ce disque, de très loin le Tool que j’ai le moins écouté. Comme je le précise durant la chronique je crois, je préfère de loin « Opiate », qui comprend quelques morceaux que je trouve encore très solides (notamment « Sweat », un morceau vraiment terrible).

J’ai rattrapé mon retard hier soir, avec la dernière émission de la saison précédente, que je n’avais pas encore eu le temps d’écouter… Il était temps, à ce que je vois !
Ça m’a fait drôle de savoir que j’étais (indirectement) à l’origine d’une des parties de l’émission (même si je pense que tu aurais fini par tomber sur le bouquin).
Pour revenir au titre japonais du roman (Perfect Blue - Kanzen hentai), « kanzen hentai » signifie à la fois « métamorphose totale » et « parfait pervers »… ~___^
En effet, le terme hentai désigne à l’origine la transformation, la métamorphose… puis, il a dévié vers le sens de différent, hors norme, marginal pour ensuite signifier également « tordu », « pervers », (les sens précédents sont toujours valables), sans que ce soit forcément sexuel, d’ailleurs. Je l’ai déjà vu utilisé dans certains cas comme l’était geek autrefois.
Donc, « hentai » signifie tout à la fois « transformation », « anormal » et « pervers ».
Je pense que la polysémie du titre est voulue : on parle de la métamorphose complète de Mima, mais aussi du parfait pervers qu’est l’homme au couteau…

Tori.

Etonnant !!! Je ne savais pas ça du tout ; en effet la polysémie est parfaite pour décrire la teneur du roman…

J’essaie de rendre à César ce qui est à César !! :wink:

Et je sens que quelque chose se cache aussi derrière les mots « Perfect Blue », mais je ne trouve pas.

Tori.

Dans ta chronique de « Midsommar », tu parles de ton intérêt pour la thématique des drogues. C’est un sujet qui m’intéresse aussi beaucoup et je ne sais pas si tu as vu mais il y a une anthologie qui vient de sortir et qui a de très bon retour.
Ça s’appelle : « Ecrits stupéfiants: Drogues & littérature d’Homère à Will Self » écrit et orchestré par Cécile Guilbert.

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Ce livre offre un formidable voyage dans le temps et l’espace à travers toutes les substances psychotropes et leur imaginaire : de l’Inde védique à l’époque contemporaine des drogues de synthèse, des pharmacopées antiques et moyenâgeuses à la vogue moderne des psychostimulants en passant par l’opiophagie britannique, le cannabis romantique, l’opiomanie coloniale, la morphine et l’éther fin-de-siècle, l’invention du " junkie " au XXe siècle et la révolution psychédélique des années 60. S’il révèle une pratique universelle, il peut aussi se lire comme une histoire parallèle de la littérature mondiale tous genres confondus puisqu’on y trouve des poèmes, des récits, des romans, des nouvelles, du théâtre, des lettres, des journaux intimes, des essais, des comptes rendus d’expériences, des textes médicaux et anthropologiques…
Précédée d’un prologue autobiographique de l’auteur, cette somme se divise en quatre grandes parties : Euphorica (opium, morphine, héroïne), Phantastica (cannabis, plantes divinatoires, peyotl et mescaline, champignons hallucinogènes, LSD), Inebriantia (éther, solvants), Excitantia (cocaïne et crack, amphétamines, ecstasy, GHB). Pour chaque drogue, à la suite d’un développement sur son histoire sacrée, médicale et culturelle, est proposée une anthologie chronologique de textes précédés d’introductions détaillées. Avec plus de 300 textes signés par 220 auteurs où les grands classiques obligés et les expérimentateurs célèbres côtoient des signatures moins connues tout aussi fascinantes et d’autres désormais oubliées, cette entreprise jusque-là inédite en français et sans équivalent dans une autre langue propose autant de récits d’expériences qui, comme l’écrit Cécile Guilbert, sont " à l’image de la vie même, tout à la fois joueuse et risquée, traversée d’effrois et d’extases, illuminée par la connaissance par-delà le bien et le mal, la culpabilité et l’innocence ".

Je pense que je ne vais pas tarder à craquer… :grin:

Je ne connaissais pas mais c’est susceptible de m’intéresser, en effet…
L’autre jour, en voiture, je suis tombé sur une chronique ou émission sur France Culture où un (une ? je ne sais plus) intervenant(e) abordait la thématique, via une référence aux écrit d’Henri Michaux, un des auteurs les plus passionnants sur le sujet. Du coup, je me demandais si ce n’était pas elle.
Et du coup, je suis tombé sur un épisode de « Mauvais Genres » où elle était l’invitée principale. M’en vais m’écouter ça…

On n’y parle pas des drogues plus légales (et encore, ça dépend des régions du monde) : le tabac, l’alcool et la caféïne ?

Tori.

Et le cacao ?

Et les réseaux sociaux et forums (ou fora si on pinaille)?

Tiens, je reviens un peu en arrière… ça me trottait dans la tête car j’étais persuadé d’avoir lu une interprétation possible pour ce titre, mais impossible de m’en rappeler.

Je n’ai pas trouvé ma source de l’époque, mais il semble que l’hypothèse la plus courante soit que le bleu symbolisant le bonheur et/ou l’innocence au Japon (ce que j’ignorais totalement, peut-être en sais-tu plus), le titre renvoie à « l’état » de Mima quand elle était une idole à l’image pure et inaltérée…
Plus marginal comme avis, mais plus convaincant selon moi, « blue » peut aussi faire allusion aux « blue movies », autrement dit de manière détournée aux films un peu coquins. Et donc au nouvel axe de la carrière de Mima dans le récit (roman ou film). Il y aurait donc une tension interne au titre, opposant le « perfect » de l’idole Mima au « blue » qui caractérise le tournant de sa carrière. J’aime bien cette interprétation.

Un autre élément d’analyse intéressant relatif à ce titre, c’est que c’est le rouge en fait qui joue un rôle crucial dans la symbolique du film et dans la mise en scène de Satoshi Kon. Joli contre-pied…

Là, c’est compliqué : la symbolique des couleurs change selon les époques et les lieux (et l’arrivée des occidentaux n’a pas aidé à simplifier ça)… mais aussi le contexte.
Par exemple, dans le kabuki (je cite Dominique Buisson) :

Dans le maquillage du kabuki, le bleu est la couleur des esprits surnaturels et des fantômes. Il est négatif et exprime, la méchanceté, la jalousie et la peur. Au niveau des costumes de kabuki, le bleu sombre est adapté aux caractères forts, héros comme brigands. Par contre, le bleu clair désigne un personnage élégant et cultivé.

Déjà qu’en japonais le même mot désigne, à l’origine, le bleu et le vert… Mais le fait que le titre soit Perfect blue, en anglais et non en japonais, est à mon avis important… Ton hypothèse faisant référence aux blue movies me semble plus pertinente.

Tori.

Bon, je suis reparti de chez ma libraire avec « Eurêka » de Edgar Allan Poe (curieusement, je n’en avais jamais entendu parler… :thinking:) et j’ai passé commande pour « Tau zero ».
J’ai beaucoup aimé aussi le morceau final de Pinkish Black. Il faut que je me penche vraiment sur ce groupe.

Encore une fois, merci pour les conseils ! :wink:

Excellent choix !!!
Ce texte, c’est un vrai mystère : Poe considérait très sérieusement que c’était son texte le plus important, alors qu’on le considère généralement comme une simple curiosité désuète, rendue obsolète par les avancées scientifiques. Moi il me fascine : je trouve le texte magnifique, et que ce soit dans le cadre d’un texte scientifique ou pseudo-scientifique ne cesse de m’étonner. C’est un texte très peu cité.
Tu dois avoir l’édition Tristram (la seule disponible, je pense) : elle inclut une préface de William T. Vollmann, admirateur du texte, qui le recontextualise bien pour le coup…

Pinkish Black et leur dernier album « Concept Unification », c’est vraiment bien. Notamment au niveau du travail sur les sons de synthé, complètement énormes. Mais même le chant m’intéresse sur ce disque. Une découvertes très intéressante de mon point de vue.

Ah mince, elle avait l’air chouette cette version Tristram. Je ne m’étais pas renseigné avant et j’ai pris ce qui était en stock à la librairie.
« Eurêka » a été réédité en « Folio classique » cette année, ce qui est bien pour sa « réhabilitation » à mon avis.

Eureka