En fait, pour David Lindsay, si je me souviens bien, j’avais juste parcouru les synopsis des « SF Masterworks » et « Fantasy Masterworks » de l’éditeur britannique Victor Gollancz, parce qu’il me semblait que leur sélection était assez solide, et traqué ceux qui accrochait mon regard. J’imagine que le terme gnosticisme avait du apparaître dans la description du "Voyage en Arcturus”, ce qui est suffisant pour attirer mon attention. Mais bon, le livre était posé dans un recoin poussiéreux de mon disque dur. Je ne pourrais pas dire qu’il était sur mon radar. Ça, c’est grâce à toi.
Concernant « Jubilee », oui, tu as raison: ce zeitgeist est le principal et, je ne suis pas loin de penser, seul intérêt du film. Mais, comme je disais, ça reste une œuvre très attachante.
Je dois bien avouer que, de ses longs, je n’ai vu que « Jubilee », « Sebastiane », « Blue » et « The Last of England », que j’apprécie tous pour des raisons diverses mais qui, pour moi, ne se hissent pas au niveau de « A Journey to Avebury » (deux versions: une silencieuse, une avec la bande-son par Coil… un film au ton un peu similaire à « Penda’s Fen », d’ailleurs), « In the shadow of the sun » (avec sa BO remarquablement peu agressive par Throbbing Gristle) et Glitterbug (remontage posthume de certains courts et d’images d’archives sur une BO de Brian Eno, fait selon les instructions de Jarman). Pour moi, c’est là que se situent ses chefs d’œuvres. Bon, pour être honnête, les deux derniers sont des moyen-métrages. Mais, en passant sur Youtube et Dailymotion, je viens de voir que beaucoup de ses films, longs comme courts, s’y trouvent. À explorer.
Ah, et sinon, j’ai commencé hier soir « Rick et Morty » sur tes recommandations. C’est très addictif: je me suis envoyé la première saison en un seul coup et je suis impatient de reprendre. Pour l’instant, ça me fait penser à une version un peu plus crue de « Futurama » (en dehors de la référence évidente à « Retour vers le futur », bien sûr). Très sympathique, décidément.
Concernant le « trickster » et la « wild card » (dans le sens moorcockien du terme), c’est plus ou moins ce que je voulais dire. Disons que je vois une parenté entre les deux. Pour utiliser un gros mot, des persos comme Jerry Cornelius, Gideon Stargrave ou Luther Arkwright me semblent être des tricksters passés à la moulinette post-moderne (via le prisme de David Bowie, peut-être), là où le Loki de Vertigo ou de Marvel seraient plus proches de l’archétype originel (ce qui ne les empêche pas d’aller vers des choses un peu meta quand le cœur leur en dit, hein). Je pense à haute voix, là, mais il me semble qu’il y a quand même une parenté entre ces deux figures.