TWO LOST WORLDS (Norman Dawn)

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REALISATEUR

Norman Dawn

SCENARISTES

Tom Hubbard et Phyllis Parker

DISTRIBUTION

James Arness, Kasey Rogers, Bill Kennedy…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures/fantastique
Année de production : 1951

  1. Le capitaine Kirk (ça ne s’invente pas) Hamilton est un vrai loup de mer, qui au mépris du danger avance vers l’inconnu (désolé, j’ai pas pu résister). Mais après une échauffourée contre des pirates, il se retrouve blessé et se voit contraint de débarquer en Australie. Pendant sa convalescence, il tombe amoureux de la fille d’un magistrat, elle-même promise à un riche propriétaire terrien. C’est alors que les pirates réapparaissent et attaquent la petite colonie avant de repartir avec le butin et la belle en prime. Après une bataille en pleine mer, la poignée de survivants atteint une île mystérieuse, véritable monde perdu (parce que malgré ce que prétend le titre, il n’y a qu’un seul « monde perdu »…ou alors c’est qu’il compte l’Australie) où règnent des dinosaures…enfin, des « dragons-lézards », d’après la bande-annonce…

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Très modeste production du début des années 50, Two Lost Worlds est née de l’ambition du producteur Boris Petroff de mélanger aventures maritimes et film de monstres. Hélas, il était loin d’avoir les moyens de ses ambitions. En effet, le métrage, dont la durée ne dépasse pas une heure, se déroule les trois-quarts du temps sur la terre ferme, où l’on assiste péniblement aux amourettes contrariées des trois personnages principaux. Pour l’aventure et l’exotisme, il faut prendre son mal en patience, puisqu’après l’abordage mou du slip du début du film, l’action ne reprend que dans le dernier quart d’heure quand les pirates ont fini de cuver leur rhum. Annoncés à grand renfort de publicité (la bande-annonce n’est d’ailleurs qu’un condensé des dernières scènes) , les fameux « dinosaures » ne seront visibles à l’écran que deux ou trois minutes…monstres qui auront d’ailleurs un sérieux air de déjà-vu pour les amateurs du genre.

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En effet, pour pallier au budget anémique, la production utilise à plein rendement des stock-shots provenant d’autres films. Technique très répandue dans le cinoche de série B et Z, elle permet (en théorie) de donner à l’oeuvre un air un peu moins fauché, souvent au mépris de la continuité (quand c’est mal fait, les faux raccords…et donc le comique involontaire…abondent). Là, ce sont les trois scènes d’action qui sont concernées. Les batailles navales et la cavalcade proviennent de plusieurs films d’aventures, dont Capitaine Furie de Hal Roach (1939), et les soi-disants dinosaures (en fait, des lézards maquillés à la va-vite) sont une nouvelle fois tirés de Tumak, fils de la Jungle (1940), long métrage qui aura été cannibalisé à de nombreuses reprises (j’en avais déjà parlé à l’occasion de King Dinosaur). Et vu la façon dont elles s’empoignent, j’ai l’impression que le bien-être de ces petites bébêtes n’étaient pas la principale préoccupation des cinéastes de l’époque.

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Mais l’emploi de stock-shots n’est pas si gênant tant que le spectacle est efficace…ce qui est loin d’être le cas ici. Les différents éléments de l’histoire (action, romance, pirates, monstres) ont bien du mal à co-exister de manière crédible et bien que la durée soit courte, l’ennui est constant. Le recours à une voix-off omniprésente, qui nous déroule le récit comme s’il provenait d’un livre, plombe encore plus la narration. Celle-ci souligne de plus toutes les actions se déroulant à l’écran d’un ton affreusement pompeux, procédé passablement énervant.

Platement réalisé par un metteur en scène qui n’a pas laissé de traces dans l’histoire du cinéma, Two Lost Worlds a comme tête d’affiche le solide James Arness, le frangin de Peter Mission Impossible Graves, surtout connu pour avoir interprété le marshall Matt Dillon dans Gunsmoke, la série TV western à l’impressionnante longévité (20 saisons et 635 épisodes !). La même année que Two Lost Worlds, il tournera une série B de S.F. autrement plus mémorable, La Chose d’un autre monde de Christian Niby et Howard Hawks (c’était lui, la chose), qui inspirera à John Carpenter l’un des ses chefs d’oeuvre, The Thing.

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