UN VILLAGE FRANÇAIS (Saisons 1-6)

En juin 40, Villeneuve, petite ville du centre de la France, est bouleversée par l’arrivée de l’armée allemande. L’Occupation vient de commencer et va durer cinq ans. Hortense, Jean, Raymond, Marie étaient des Françaises et des Français ordinaires, maris, femmes, notables ou paysans… ils deviendront patriotes, traîtres, collaborateurs ou résistants. Après s’être effondrée, la France se reconstruit jour après jour, mais à l’heure allemande. Avec cette période incertaine et dangereuse de notre histoire s’ouvre une ère nouvelle : aux règles imposées par l’occupant répondent celles de la désobéissance civile ou de la clandestinité. On y a peur, on y a faim, on s’y déchire au nom des valeurs et d’une certaine idée de la France… ou parfois simplement par amour.

Tu peux développer ?

Jim

Il doit bien y avoir un développement en hs quelque part sur ce forum.

Il y a une affinité entre les histoires feuilletonnantes et les histoires de résistance. On se souvient de des téléfilms V et le village français ne déroge pas à ce constat.

Lente réalisation des enjeux, parcours multiples persos. La dynamique même de la série semble faite pour épouser idéalement le récit d une occupation et des destins qu elle suscitera pour offrir une histoire extrêmement efficace.

Tres bons perso et acteurs, tres beaux portraits de femmes, le village français est quasi en tout point une très belle réussite.

Là où le bat blesse à mon sens, c est que le village français traitant d une situation historique, on peut également la juger à l aune de la représentation qui est donnée de la periode. Et à ce niveau, j y vois plusieurs soucis qui vont du tolérable au, pour moi et vu le sujet, rédhibitoire,

  • A contrario de l affinité de structure entre serie et histoires de résistances que je soulignais, certains effets de structure vont être, dans la série, mal maîtrisés. La construction de la serie propose une longue montée durant laquelle les persos sont amenés à se positionner face à l occupation et au régime de vichy. Vient un apax situé de mémoire dans l année 42/43, culminant dans la mort de certains résistants, puis une longue décente tragique (plusieurs persos vont à la rencontre de leur destin écrits et fixes lors d actes passés. ) Ca va poser quelques soucis puisque cela fait coïncider les effets tragiques et les émotions qui vont avec avec la libération. C est ballot tout de même.

  • Mais la construction en montée apax descente amène fatalement à devoir présenter la vérité du régime de Vichy lors d un dévoilement progressif coïncidant avec la prise de conscience des persos. Et cela pousse à minimiser gravement deux éléments : la révolution nationale de Vichy et l antisémitisme feroce du régime comme de celui existant dans la population française.

Vichy n a pas avancé masqué, le programme de la révolution nationale etait un programme connu, antisémite, antirepublicain, assumé qui ne souffrait aucun doute. L antisémitisme etait au coeur de son action, et rencontrait aussi une adhésion ou un soutient de la population. Or cela la serie ne le montre pas. En prenant pretexte de l éloignement géographique du centres du pouvoir, la série dresse la représentation d une population qui recevrait de loin des ordres iniques. Ce faisant, c est toute l idéologie férocement réactionnaire et violente portée par des discours, des raisonnements qui etaient tenus au quotidien et faisaient les discussions des gens, qui sont effacés de la serie.

  • Cela va poser quelque soucis lors de l année 45, puisque les milices surgissent dans la série de nulle part. Les scénaristes n ont pas traite tout un ensemble de perso qui auraient adhere pleinement à l idéologie vichyste, et qui apparaissent ainsi d un coup dans la série. Sans representer l idéologie comme l antisémitisme qui etaient aussi un quotidien et non un dévoilement, comment rendre compte en effet du développement des milices ?

Avec l escamotage de la révolution nationale la serie pour moi s approche d un révisionnisme larvée, certes le mot est fort mais je n en trouve pas d autre.

Je pourrais citer tout un tas d éléments qui pourraient sembler au départ anodins mais qui au final donnent une représentation absolument fallacieuse, à mon sens de cette periode, comme par exemple le maquis qui est ici une comédie , ce qui minimise ainsi le rôle de la résistance, maquis dont le coup d éclat sera ici un défilé militaire purement symbolique.

Tout cela participe finalement d une thèse : la France, le régime vichyste, la population française n ont pas été pleinement des acteurs historiques de cette période, dans l horreur comme dans l héroïsme. A l image du village français éloigné de Paris, la France etait éloignée de l histoire et a assisté passive aux événements qui se deroulaient ailleurs sans y prendre vraiment part. Zappé la réalité vichyste, zappé la réalité de la résistance, zappé l extraordinaire violence de cette période, zappé l antisémitisme. Circulez, il n y avait rien à voir finalement.

Et je passe dans ce contexte a l intérieur de la série de minimisation de l antisémitisme sur le parallèle clairement formulé au detour d une scène de la dernière saison entre les nazis et ce que les juifs viennent de subir et la création d Israël et ce que les juifs auraient fait subir alors aux palestiniens.

Bien dégueulasse.

Je ne crois pas avoir vu la dernière saison (c’est une série que j’ai regardée de manière décousue et pour laquelle j’ai profité des rediffusions pour combler les trous), mais ce que j’ai vu de la série m’a rappelé ce que les anciens de mon village m’ont raconté de l’occupation. En Normandie, on était souvent loin du pouvoir, et loin aussi des lignes de front, jusqu’en juin 1944. Ça implique plein de choses : les Normands ont vu arriver la guerre tardivement, ce qui explique un ressentiment évident envers les forces alliées (associées à la destruction et au deuil), qui s’explique également par le fait que l’occupation n’a pas été aussi douloureuse qu’à d’autres endroits. J’ai même écouté des témoignages où les forces allemandes se sont montrées exemplaires dans leur rapport à la population locale. Cette cohabitation pacifique s’explique en partie par le fait que les troupes affectées dans la région étaient bien contentes de profiter du calme relatif, ayant à l’esprit l’enfer du front de l’est (sorte de menace tacite planant sur toute forme possible d’insubordination : ça aussi, c’est pas une légende).
Donc, les épisodes du Village français que j’ai vus me paraissaient faire écho à ce que l’on m’a raconté. Ces témoignages, je suis bien conscient qu’il faut les relativiser : d’une part une partie des témoins était déjà partie quand on m’a raconté tout ça, d’autre part on parle toujours plus facilement des bons souvenirs que des mauvais (mes grands-oncles qui ont été soit prisonniers de guerre soit STO ne parlaient pas beaucoup de ces moments douloureux, forcément, ou des souvenirs les plus anodins…). Mais même si ce n’est pas la réalité, c’est une réalité : les choses n’étaient pas perçues entièrement, parfois, en fonction de la manière dont chacun vivait le truc, et qu’une fiction se fasse l’écho de ça, ça ne me frappe pas.

Sur les milices, je ne sais pas. Je sais en revanche que beaucoup des gens de ma famille qui ont vécu la période ont entretenu un évident ressentiment envers ceux qu’ils appelaient « les Résistants de la dernière heure » (mes grands-oncles m’ont souvent parlé de ces gens qui ont profité de la création des Forces Françaises de l’Intérieur pour se découvrir une vocation tardive). En me faisant un peu l’avocat du diable, j’imagine que l’inverse peut également être vrai, des Miliciens qui s’improvisent un rôle et une importance, dans une version perverse du « choisis ton camp, camarade ». Je n’en sais rien, ce n’est qu’une supputation de ma part, mais ça ne me semble pas tout à fait impossible.
En matière de narration, la série propose comme postulat de suivre la vie de villageois « normaux », comprendre de gens qui n’ont pas pris position. C’est un choix narratif comme un autre, mais ça revient tout de même à choisir des personnages pour qui la prise de position ne dépend pas d’eux car elle est extérieure, elle vient d’au-delà du village. Les villageois sont rattrapés par l’Histoire, en quelque sorte, ils sont progressivement forcés de prendre part, et donc de prendre position. Je gage que dans la France de l’époque, de tels villages étaient fréquents. Et dans cette perspective narrative, il ne me semble pas incongru que les Miliciens n’apparaissent pas d’emblée.

Concernant le dernier point que tu soulèves, effectivement, ça semble tendancieux. L’action de la série se déroule jusqu’en 1948 ?
Cela amène en moi une réflexion (sans doute à côté de la plaque du fait que cette dernière saison, je ne suis pas sûr de l’avoir vue, en tout cas pas en entier), qui est la suivante : parler des Juifs dans une fiction est toujours problématique, car si on les présente comme des victimes, on s’attire une suspicion d’angélisme qui va nourrir une critique antisémite (même si elle ne dit pas son nom), mais si en revanche on émet une opinion négative sur Israël, on est taxé d’antisémitisme. Ce qui est compliqué. Munich, de Spielberg, parvient à naviguer entre les deux, le scénario livrant une intrigue pro-juive mais anti-israélienne : c’est un beau contre-exemple. Le fait que Spielberg soit juif a peut-être désamorcé certaines critiques (qui jugent davantage le discours que la manière). Mais le film propose aussi des personnages épais et complexes, tiraillés entre leur identité culturelle et la raison d’État de leur nation.
Et de là, je rebondis sur la notion de personnage : ce que tu pointes du doigt, le parallèle fâcheux que tu évoques, c’est dans un dialogue ? Donc dans la bouche d’un personnage ? Si oui, lequel ? Est-ce que c’est en écho à ce que l’on sait du personnage (mettons : il est antisémite, ou vichyste…), ou bien est-ce que ça tombe comme un cheveu sur la soupe et c’est « hors caractère », pour ainsi dire ?
On en revient, de loin, à la notion de censure. La censure est liée à une perception, une vision des choses. Et donc, bien souvent, à l’idée que la fiction est le reflet de la pensée de l’auteur (fût-il collectif comme dans le cas d’une série). Or, ce n’est pas aussi simple. Car une bonne fiction est souvent polyphonique (plus que chorale), elle donne à entendre plusieurs voix, et donc faire parler un personnage antisémite, et lui accorder de la place voire du charisme, ce n’est pas être antisémite. Pas obligatoirement.
Là encore, je me fais l’avocat du diable, mais en tant que scénariste, il se trouve que je parle d’expérience, car mon histoire courte, « La Capitale des ruines », dans le premier Pif de 2004, a écopé de quelques critiques bâties sur ce modèle : on fait dire au scénariste des choses que ses personnages ont dites. Or, les personnages ne sont pas d’accord, chacun a sa vision. La voix de l’auteur est quelque part dans l’entre-deux.

Et puis, si ça se trouve, dans la série, c’était un teaser pour annoncer la suite : « Un kibboutz français » ?
:wink:

Jim

Alors faudrait que je replonge dans la presse de l’époque mais de mémoire tonton Steven s’est mangé un lot de critique pas piqué des hannetons (du style « film antisémite »)

On en revient, de loin, à la notion de censure. La censure est liée à une perception, une vision des choses. Et donc, bien souvent, à l’idée que la fiction est le reflet de la pensée de l’auteur (fût-il collectif comme dans le cas d’une série). Or, ce n’est pas aussi simple. Car une bonne fiction est souvent polyphonique (plus que chorale), elle donne à entendre plusieurs voix, et donc faire parler un personnage antisémite, et lui accorder de la place voire du charisme, ce n’est pas être antisémite. Pas obligatoirement.

Clap, clap, clap

(un point à souligner concernant Un Village Français c’est qu’elle a beaucoup évoluée en terme de production. Je ne sais pas si le site est encore actif mais Le Village -site consacré à la fiction française crée par Sullivan Le Postec et avec quelques articles de bibi dedans- revenait beaucoup et régulièrement sur la manière dont la série a modifiée sa manière de raconter son récit et ses personnages. Tu le perçois notamment dans la façon dont on passe à des saisons dont les épisodes sont répartis tout du long de l’année évoquée à des saisons où les épisodes sont concentrés sur une période courte et un événement particulier. Ce qui est gagné en effet dramatique est probablement alors perdue en véracité historique)

Souvenir du plan de fin, très fort, de Black Book

Ah tiens.
Bon, pas étonnant.
J’avais gardé le souvenir qu’il était passé entre les gouttes.
J’aime beaucoup ce film. Déjà, la description du métier d’espion, un truc chiant où l’attente et la patience sont les deux ingrédients principaux, c’est formidable. Et surtout, la fin, avec ces deux personnages qui comprennent qu’ils ne sont plus du tout sur la même longueur d’ondes, cette invitation qui est refusée, c’est assez énorme.

Intéressant.
Merci.
Après, là encore en tant que scénariste, je dirais que la vérité historique, c’est un peu comme la continuité chez DC et Marvel, ça peut rapidement soit un handicap soit une raison de fuir (alors que c’est aussi, bien souvent, une béquille bien utile et une raison de s’intéresser). Il faut savoir s’en dégager.
Et le regard extérieur doit tenter de démêler si l’éloignement de la vérité historique est un arrangement narratif, une « licence poétique », ou bien si c’est plus profond, plus idéologique. Par exemple, si un film américain montre une équipe de soldats américains prendre d’assaut un sous-marin allemand pour récupérer une machine Enigma, alors que dans la réalité c’était une équipe anglaise, ça me semble plus problématique. De même, qu’une série américaine affirme que c’est la Easy Company qui est arrivée en premier au Nid d’Aigle alors que des membres de la 2e DB y étaient passés avant, ça me gêne davantage. Parce que l’altération se fait à la base du récit, pas pour fluidifier une étape de l’intrigue, et donc ça revêt une dimension idéologique.

Quel film, ça aussi.

Jim

Je sais bien que c est une objection possible qui peut être fait à ma lecture de la serie.

Cela fait partie des écarts qui vont du tolérables au rédhibitoires.

Le titre est bien «un» village français et non la France. Mais précisément ce «un» comme determinant indéfini peut exprimer le particulier comme le générale. Un, celui là ou un, comme les autres.

Il sera toujours possible donc de dire que cela correspond aussi à une réalité à chaque fois que la représentation de la réalité sera plus ou moins prise en défaut.

La milice, c est laval, ce n est pas trois pequins de la derniere heure. Et je ne parle même pas des milices bretonnes qui étaient d authentiques nazis et pas seulement des petainistes, à base de supériorité de la race bretonne sur les autres races.

Alors en effet, ça ne se passe pas en Bretagne, mais pour une série se passant sous l occupation, les actions de Vichy, des milices sont singulièrement absentes du paysage.

On ne suit aucun personnage principal devenant milicien.

Je comprends bien et c est là où je concentre ma critique : où aperçoit on dans la série l antisémitisme normal, la rhétorique anti républicaine normale qui font que pendant un temps le régime vichyste a pu etre jugé normale.

C est bien la description qui est donné et que je critique. Aujourd’hui, on parle aussi de zemmour dans les villages de France. La rhétorique politique d une époque, elle existe parce qu elle est d une époque et pas qu à Paris.

C est dit par une femme juive, celle qui a eu une aventure avec le flic.

Si même une juive le dit, alors…

Bien sur. Le chef nazi est incroyable, le jeune flic orphelin appliquant avec ambition la politique antisémitite mais amoureux d une femme juive, pour cliché que cela soit, est un personnage tragique très très réussie etc.

Point par point, on peut toujours dire que c est tolérable, un choix d auteur, une réalité aussi mais au final ça forme un tableau qui dresse un portrait pour moi faux de la réalité de l époque tant du point de vue de la collaboration et des idees tout a fait commune qui l ont porté que de la résistance qui ne compta pas pour rien et qui est ici ramené à une position quasi symbolique.

Sourire

C’est le vieux traumatisme français, ça (enfin : un vieux traumatisme français). On a encore du mal à gérer les « erreurs » du passé dans la fiction. C’est aussi l’effet du roman national : dès l’immédiat après-guerre, la France entière était résistante, dans l’esprit.

Oui, je comprends mieux ta critique. Faudrait que je revoie la série dans l’ordre et en entier. Cela dit, malgré ma connaissance parcellaire de la série, j’ai eu l’impression qu’entre l’entrepreneur, la maîtresse d’école, le maire, le médecin, on a pas mal de personnages qui voient de près les effets de la politique officielle.

N’est-ce pas une réflexion d’aujourd’hui, avec son poids d’anachronisme ? Il n’y avait pas de réseaux sociaux ni même de TGV, à l’époque. Traverser la France prenait au moins la journée, à l’époque. Ce qui influe aussi sur les mentalités et les réflexes : quand on est loin géographiquement, on est loin dans les esprits aussi.

N’est-ce pas, dans la construction du personnage, l’indice de sa frayeur face au cycle sans fin des violences et des oppressions ?
La scène ne me dit rien, ça fait sans doute partie des épisodes que je n’ai pas vus (ou alors je n’ai pas retenu), mais j’imagine que ça peut sans doute faire écho à des choses passées dans le personnage. Ou bien c’est mal à propos, c’est possible aussi, je ne sais pas.

Il apparaît dans quelle saison, lui ?
Parce qu’il est l’incarnation de la politique officielle, et donc incarne un contre-argument à ta critique.

Jim

On pourrait croire mais ce n etait pas les mêmes voix. La france catholique, les prêtres, c etait une droite de province qui etait encore violemment travaillee par le rejet de la république et l antisémitisme. Eux, on ne les voit pas. Les cocos , que l on voit, été bien implanté eux aussi avec une rhétorique anti républicaine et eux aussi etaient travaillés par l antisémitisme.

Coco, eglise, c etait en province.

Cela va tout à fait avec le traitement du perso. On ne peut qu y croire.

Et le parallèle est ainsi établi. La violence faites alors aux juifs fut la même qu ils infligerent aux palestiniens. Cycle de la violence tout ça. Même chose.

Pas d autres son de cloche. Une scène. Celle là.

Il apparaît des le debut et monte en grade avec le recensement des juifs.

Il est apolitique, il voit une voie d ascension sociale dans la guerre, il n adhère pas à la collaboration sur un plan idéologique ni n est antisémitite… Il applique les consignes surtout contre les resistants, Il est amoureux d une juive, et la sauve.

Bon, alors je dis pourquoi pas.

Tu aurais voulu une confrontation avec un autre personnage ?

Jim

Si je voulais faire du mauvais esprit, je dirais qu on aurait pu la faire partir dans un pays arabe et lors de l expulsion des juifs par les pays arabe au moment de la création d Israël lui faire faire le parallèle entre ces pays et les nazis.

Cela aurait été tout aussi raccord avec le perso.

Une équivalence acceptable ?

Quand même le trope Israël egale nazisme egale apartheid, c est un trope connu de l antisémitisme moderne.

Sinon pour élargir aux comics bien des éléments de notre discussion se retrouvent aussi dans dmz de wood sans bien sur le lien à une période historique.

C est une très bonne lecture et l on retrouve cet élément des gens normaux pris entre deux feux.

Dans dmz bien sur le curseur éthique peut rester plus flou puisqu aucun camps ne renvoie à des éléments historiques sur lesquelles le jugement de l histoire serait tombé.

Par contre, on peut noter que dmz connait une même desideologisation. L auteur prend bien garde de ne donner aucune indications sur le fond idéologique des sécessionnistes.

Là aussi pour faire exister le normal, il se sera agit de ne rien savoir des passions politiques des gens.

Si ça ne pose pas de problème dans dmz, peut on dire la même chose d un village français ?

Tiens, c’est rigolo que tu parles de DMZ, je prévois de relire pour voir si, maintenant, je passe outre ma déception.
Déception née du fait que je m’étais imaginé, notamment après les premiers numéros, une autre série que celle que les auteurs voulaient et ont finalement raconté.

Tu imaginais cela moins action, pus à l.image des singles

Peut-être.
Disons que je m’étais imaginé une série sur cette autre New York, la DMZ, sur la vie dedans. J’ai adoré les épisodes « one-shots », centrés sur tel quartier, telle communauté, tel nouveau mode de vie.
J’imaginais Mattie comme « les yeux du lecteur », personnage qui s’effacerait pour laisser vivre devant lui son sujet, la DMZ.

Au fond, j’imaginais la série comme un « reportage » via un journaliste « transparent ». Je ne voulais pas, en fait, que Mattie soit vraiment le personnage principal.
Pour être honnête, je m’en fous complètement que Mattie s’implique dans telle campagne électorale, et se trompe, ou ait des doutes.
En fait, je m’en fous de Mattie. La DMZ et la ville, surtout, m’intéressaient ; pas lui.

C est déjà loin dans la serie ça.

Je vois ce que tu veux dire.

Lorsque mattie s engage, il le paiera cher. La serie est une mise en garde contre le fait de croire avoir raison politiquement.

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Oui.
Mais même si c’est loin dans la série, Mattie devient de plus en plus, et même rapidement (tome 3 voire 2) le personnage principal du titre.
Il continue d’errer, mais le focus se déplace lentement mais sûrement sur lui dans la DMZ, et non plus la DMZ montrée par lui.