Ah bah j’aurai mis du temps à les retrouver, ces deux tomes. Je pensais les avoir rangés à « C » comme « Corteggiani ». J’ai aussi regardé à « M » comme « Mitton », et rien. Et puis j’ai songé que, peut-être, ils étaient placés dans le rayon des super-héros français, et effectivement, dans un coin, au-dessus des Fantax de Chott, ils étaient là. Les deux tomes de l’édition Soleil.
C’est quand même bien sympa. Rien de révolutionnaire, si j’ose dire, c’est même plein de clichés, mais ça fonctionne à plein, avec son lot d’aventures et de méchants caricaturaux qui sont davantage effrayants que cruels (on y reviendra). Les albums contiennent quatre aventures de dix pages chacune, assez denses puisqu’elles parviennent bien souvent à résumer l’action (le lieu, les origines du personnage déjà racontées dans le premier chapitre…) tout en résolvant l’intrigue du moment. Le héros, Scott Saba, est l’assistant d’un savant. Lors d’une expérience qui tourne mal, il est dématérialisé puis rematérialisé et se rend compte qu’il peut, sous certaines conditions, se rendre immatériel, ce qui lui permet de s’emparer de l’arc magique dont la légende affirme que quiconque le détiendra pourra renverser la tyrannie.
Chaque chapitre commence sur l’évocation de l’ombre que la tour du régime fait peser sur la ville de Sherwood. Ensuite, l’Archer Blanc (alias Scott Saba, donc) vient frapper l’injustice et la brutalité étatique. Le premier épisode raconte les origines, le suivant présente le chef des renseignements au service de Klovos le tyran, le troisième renoue avec le thème du cirque et le quatrième raconte comment le régime cherche à faire voler à nouveau des « planants » qui pourrait lui assurer la maîtrise des airs et donc de la sédition. C’est souvent vite emballé, et les textes de Corteggiani ont ici une tonalité un peu grandiloquente et lyrique qui confère à l’ensemble un ton presque parodique. Remarquons que si le méchant arrose ses opposants de rayons variés, les effets explicitent lorgnent vers l’étourdissement ou la nausée : on ne tue pas. Du moins pas ostensiblement. Et finalement, l’Archer Blanc décoche beaucoup de flèches que Mitton représente fichées dans le corps des séides du pouvoir, mais en ombres chinoises. Si l’on devine que Klovos tue, on ne voit pas les conséquences de ses rayons néfastes, alors que l’on peut discerner les flèches du héros, ce dernier s’avérant, au final, plus meurtriers que le tyran.
Référence claire à Robin des Bois, L’Archer Blanc lorgne tout autant vers le Roi Arthur, son « arc magique » l’affiliant à toute une tradition de héros prophétisés et surnaturels. Vaste fourre-tout, la série ne se prend pas au sérieux et offre des tranches de dix pages d’aventure qui rassasient bien.
Jim