C’est tout à fait ça en effet, « Apocalypse Now » faisant partie des nombreuses références surprenantes qui émaillent ce 4ème « Universal Soldier » (y’a Van Damme en Kurtz, donc, et aussi une descente de rivière qui rafraîchira la mémoire des amateurs de l’odyssée du Capitaine Willard), que j’ai vu ce week-end et à ma grande surprise, beaucoup aimé…
Déjà, je précise que j’en ai rien à foutre de la franchise et que mon seul contact avec elle demeure la vision du premier opus signé Emmerich en salles, à l’époque.
Mais alléché par un article fort élogieux dans le dernier Mad Movies en date, et cherchant un bon actioner pour soirée pizza / bières et le reste entre copains, je me suis laissé tenté.
Ben il est pas mauvais du tout, le John Hyams.
Les producteurs se sont dit que foutu pour foutu, autant laisser un réal (très motivé en l’occurrence et déjà auteur du volet précédent) faire ce qui lui semblait le mieux.
Celui-ci gère intelligemment la relative absence à l’écran de ses deux têtes d’affiche (Van Damme et Lundgren, 15 mn de temps de présence à l’écran à eux deux) en introduisant un nouveau perso, joué par Scott Adkins (qui est très convaincant dans les scènes d’action, mais pour le reste, euh, c’est pas vraiment De Niro quoi).
Et Hyams de pousser intelligemment l’aspect SF du script, extrêmment sommaire jusque-là dans la franchise. Rien qui ne révolutionne le genre, mais de quoi rendre le script plus consistant, voire très intéressant sur certaines scènes (quand Adkins rencontre son double, la scène fait son petit effet). Une petite touche Dickienne de bon aloi, exploitant les thèmes chers à l’auteur américain (les doubles, les faux-semblants d’une réalité qui se dérobe, etc…).
Plus surprenant encore est l’emploi de trucs de mise en scène qui renvoient direct à Gaspard Noé (!), dont Hyams avoue être un inconditionnel. D’où l’étonnante scène en caméra subjective (pas toujours très bien gérée, mais cette histoire de subjectivité devient intéressante vu les développements du scénar’) qui ouvre le film, l’emploi agressif du stroboscope (peu de réals le font et c’est pourtant un effet intéressant) et les éclairages mauves / violets qui rappelleront des choses à ceux qui ont vu « Enter The Voïd »…
Des défauts ? Ouais, quand même, notamment des latences certainement volontaires, mais le film aurait gagné à être resserré (ça dure 1 h 55 quand même), et un abus de certains effets clippesques de très mauvais goût. La mise en scène de Hyams me semble pourtant assez solide pour se passer de ces caches-misère…
Sans être géniale, une série B qui se hisse au-dessus du lot grâce à l’ambition de son auteur, et à son savoir-faire (si vous êtes venu chercher de la baston, sachez que les scènes d’action sont très bien branlées en termes de découpage et donc de lisibilité, et en plus elles font très mal, l’influence des pelloches à la « Ong Bak » et compagnie, on présume…).
Je conseille ce film chaudement, donc.