Donc, Voraces s’inscrit dans la tradition « série B » du label « Flash & Bones », et propose une énième histoire de zombie avec, en guise de personnages principaux, les membres d’une équipe de militaires chargés d’effectuer le convoyage d’une cargaison dont le contenu est encore imprécis, à travers un désert en Inde infesté de « voraces », ces infectés amateurs de chair fraîche.

Donc c’est pas trop mal, on a la situation classique du commando qui rencontre des problèmes inattendus et qui est, lentement mais sûrement, décimé par l’assaillant. L’action se passe dans le futur (le récit est sorti en 2020, nous sommes en 2023 et l’intrigue est située en 2025 : c’est pour bientôt, les mecs !), et l’ensemble est pas trop mal amené. Rien de bien original dans ce récit d’infectés anthropophages, mais la petite nouveauté c’est que même si le cerveau est atteint, les assaillants développent des ruses auxquelles les soldats ne sont pas préparées : bah ouais, faut bien que la situation empire.

La narration est claire, le dessin de Landini, qui est déjà par la case comics, est également assez limpide, même si ses personnages sont parfois un peu raides. Les niveaux de gris sont bien appliqués. Quelques scènes d’action sont un peu brouillonnes et la volonté de mettre les récitatifs de temps et de lieu non pas en haut à gauche sur la première case de la séquence, mais un peu plus tard, au milieu des dialogues, rend les transitions parfois difficiles.

Le scénario de Bec présente quelques soucis, qui tiennent davantage dans les choix que dans la réalisation. Par exemple, dans le commando décrit, il n’y a qu’une femme. Si l’on est un peu habitué à ce genre de récit, on se doute bien qu’elle survivra à pas mal de péripéties, d’autant plus qu’elle est la narratrice. Il aurait donc pu créer d’autres soldates afin de brouiller des pistes extrêmement balisées dès le départ, sans doute trop. De même, la mission du groupe n’est pas celle qui est officiellement présentée (acheminement de denrées alimentaires dans une perspective humanitaire). Les voix off reviennent régulièrement sur la question, afin d’expliquer progressivement, mais justement il aurait peut-être été plus intéressant de dévoiler le pot-aux-roses plus tôt, afin de nourrir les différentes réactions des protagonistes. Si bien que l’ensemble du récit donne l’impression de trop appuyer sur les mécanismes, de trop montrer les ficelles, de trop insister. Les récitatifs et dialogues sont parfois trop longs, trop envahissants. L’ensemble donne l’impression d’une mécanique trop bien huilée qui ne parvient pas à surprendre et qui désamorce un peu la dernière séquence, qui se veut un retournement de la situation.
Jim