C’est pas mal du tout ça, assez surprenant, dans le sens où je pensais juste commencer hier soir en me couchant … et j’ai en fait tout lu (sans me rendre compte qu’il était 2h).
ça démarre très vite, presque in media res et c’est très dynamique sur la première partie de l’album. Donc, ça se lit comme si on se promenait sans arrêt en fait, il y a vraiment très peu de moments de pause, sans que ce soit épileptique ou hyperactif pour autant. On est dans un chemin, comme pour Les 5 conteurs de Bagdad, sauf que le rythme n’est réellement pas le même.
J’ai l’impression qu’à travers cette tranche de vie souterraine assez fantastique dans le littéraire du terme, douce amère comme à son habitude mais avec une fin sympathique malgré tout, je trouve, Fabien Vehlmann parle de beaucoup de choses, explore pas mal de thèmes, et je pense que je n’ai pas tout deviné. A la fois à travers l’héroïne (très intéressante, je trouve), mais aussi via les personnages secondaires, même ceux qui ne restent pas longtemps. Je me suis demandé aussi s’il ne lançait pas une pique aux éditeurs. Le personnage du curé est aussi assez sympa (ouais, c’est moi qui dit ça) et son évolution est intéressante.
Le dessin de Kerascoët est vachement bien et très adapté au récit, je trouve. Assez fantasmagorique, il est capable de jouer avec une variation de style qui se justifie totalement dans l’histoire (ça m’a fait penser aux histoires de Josselin Billard, dans une moindre mesure pour ce qui est de la variation). Le trait est finalement assez doux via ses courbes, et très organique. Ce qui fait que le lettrage m’a presque heurté au démarrage, parce que je l’ai trouvé très mécanique, assez raide (je me suis habitué au fur et à mesure).
Un chouette album, une bonne surprise.