LES CINQ CONTEURS DE BAGDAD (Fabien Vehlmann / Frantz Duchazeau)

Discutez de Les cinq conteurs de Bagdad

Un concours est organisé afin de désigner le meilleur conteur du royaume. Cinq d’entre eux se distinguent du lot, et décident de partir faire un voyage, d’écouter tous les conteurs qu’ils croiseront en chemin, et de consacrer les trois ans qui les séparent du concours à l’invention du meilleur conte possible. Au préalable, ils décident d’aller consulter une voyante afin de s’assurer que c’est une bonne idée. Mais celle-ci leur raconte leur futur voyage, ponctué de mauvaises surprises en tout genre, et ils partent sans savoir s’ils ont eu raison de se lancer dans cette aventure.

CinqConteursDeBagdad-cover

Sur ce fil rouge, Vehlmann parvient à glisser de nombreuses histoires courtes et donc à se livrer à son exercice favori dans lequel il a déjà brillé à l’occasion de Wondertown ou de Green Manor. La pagination lui permet de plus de creuser ses personnages, unis pour un seul album, et de donner du sel à leur périple.

CinqConteursDeBagdad-planche2

Mais l’album est surtout le prétexte d’une réflexion sur la fiction : sur sa forme, sur ses exigences, sur son impact, sur ses variations. Les conteurs rencontrent par exemple un peu (de cannibales) dont la structure d’imaginaire est cyclique, en forme de serpent qui se mange la queue. Ou encore, ils croisent le chemin d’un alchimiste qui altère leur histoire, ce qui donne l’occasion à Duchazeau de dessiner deux fois la même séquence, de deux manières différentes, afin de matérialiser de quelle manière une même histoire peut se raconter, et se lire, de plusieurs manières.

CinqConteursDeBagdad-planche1

Et bien entendu, la fin ménage une petite adresse au lecteur, qui ne fait que renforcer les interrogations perpétuelles que le récit a amenées quant à la nature et à la fonction du fait de raconter.

Jim