Discutez de Waterloo 1911
Beaucoup aimé le premier tome. Faudrait que je lise les autres !
(mais je crois qu’elle n’est plus en cours : elle est malheureusement arrêtée)
Bon, je n’avais plus de souvenirs de ma première lecture. En tout cas, ça démarre pas trop mal du tout. L’empire français a gagné la bataille de Waterloo, et évidemment, les cartes du monde sont totalement rebattues. Dans ce contexte de What if historique, les deux perso principaux sont clairement (et sans ambiguïté de la part de l’auteur, Thierry Gloris), les Holmes et Watson français, mais sans que ce soit un copier-coller total. Au contraire, ce sont les évènements qui vont les réunir (« Watson » l’engage pour enquêter sur un vol qui a lieu dans un musée) et d’autres évènements qui vont les réunir. L’enquête, sans faire étalage, permet de naviguer dans quelques lieux de ce Paris et ne se préoccupe pour le moment que de la manière dont a été réalisé le vol, mais on sent bien que des mystères entourent tout cela. Et la terrible fin de premier opus donne forcément envie d’aller voir ce qui va se passer dans le tome 2, surtout que pour le moment, le côté uchronie n’est pas du tout exploité.
Je ne connais pas vraiment le travail de l’Italien Emiliano Zarcone. J’ai du mal à définir son style de coup de crayon. J’appellerai ça « éthéré », mais tout en étant assez précis quand même, car il y a pas mal de détails. C’est plutôt agréable à regarder, même si je préfère le style des ex-Yougoslave de la collection 1800 (si je dois donner une préférence). Mais y a une belle ambiance. Reste peut être une scène de baston dans la neige que je n’ai pas trouvé très clair de prime abord, mais c’est pour chipoter.
J’ai l’impression justement que c’est du crayonné poussé mis en couleur sans encrage. Mais je me trompe peut-être.
Jim
Oui, voilà, c’est l’absence d’encrage. Tu mets le doigt dessus.
J’ai eu l’album, j’aimais bien l’univers mais ça ne m’emballais pas. Revoir les planches m’a permis d’identifier à nouveau les choses qui ne m’y plaisaient pas.
Jim
Qui étaient ?
Euh… Beaucoup de choses, notamment les cadrages, les dessins, la caractérisation…
Jim
Des perso ?
Oui.
Jim
Ah tiens. ça ne m’a pas choqué plus que ça.
Par exemple, j’ai trouvé que le clin d’œil à Holmes et Watson manquait de pertinence. Soit pas assez copier-coller, comme tu dis, soit pas assez distant. Quelque chose de tiède entre les deux, ce qui manquait un peu d’un choix définitif.
Jim
Ah tiens, ça ne m’a pas gêné.
J’ai trouvé que c’était une absence de choix clair.
Après, cette série, ainsi que Saint-Germain et Le Codex Angélique m’ont vacciné contre les séries de Thierry Gloris. Aucune ne m’a alpagué, en grande partie à cause du dessin, mais aussi à cause de sa volonté de s’inscrire dans une sorte de tradition littéraire, ce qui le conduit à cumuler des références, des ambiances et des dialogues que je ne trouve pas naturels. C’est foisonnant mais ça me paraît creux. Je finis un album en me demandant ce que j’ai lu, ce qui n’est jamais bon signe. Du coup, je n’ai même pas tenté Malgré Nous, alors que le sujet m’intéresse beaucoup. Je retenterai à l’occasion, mais pour l’heure, ça ne marche pas du tout sur moi.
Jim
Le second tome de St Germain ne m’a pas plu … ou du moins, m’a beaucoup déçu.
Le Codex Angélique, je ne m’en souviens plus. Faudrait que je vois avec mes yeux d’aujourd’hui.
la série prend un tour assez inattendue à la fin de cet album, et une autre ambiance dès le début, mais qui sera mise de côté (espérons que le 3ème album nous parle de tout ça). Tout du long, j’ai l’impression que Gloris a voulu mélangé tout un tas de références (Lovecraft, Hugo, Verne, Wells, Dickens…) et je trouve que c’est plutôt bien dosé. Ce n’est pas fait pour le clin d’oeil au lecteur, c’est au service de cette uchronie, et au service de l’enquête des deux compères (qui sont officiellement réunis), et d’ailleurs, le « Sherlock » perd quand même un peu son côté Sherlock assez rapidement dans ce tome 2.
Pour la forme, il y a des transitions un peu bizarres par moments, avec des scènes qui débutent au milieu d’une page où à la toute fin du autre. Étrange.
J’ai beaucoup aimé les pages du passé, qui m’ont fait penser à des tableaux. Pour le reste, cette absence d’encrage me manque toujours un peu et les arrières-plans semblent floutés, comme tu peux le faire en visio. Cela dit, il y a des portraits sympa. Mais je n’arrive pas à savoir si j’aime ou pas le style de Zarcone (ou la couleur de Blancher, j’en sais rien).
J’avoue avoir été très surpris par le contenu de cet album. J’ai l’impression qu’il est construit comme le dernier opus de Souvenirs d’un elficologue, comme si Thierry Gloris avait condensé le dernier parce qu’il allait finir en 3 tomes (mais je me trompe peut être, c’est juste une impression). En tout cas, on ne s’ennuie pas. Tout d’abord, on est dans la fresque historique avec une révision de la bataille de Waterloo (avec des scènes de Napoléon, notamment en sphère privée, et je ne l’aurais pas vraiment vu comme ça. mais je n’ai pas lu de biographie le concernant), évènement qui gère la grande histoire … et ensuite, sur les 20 dernières pages, on s’intéresse à la petite histoire, celle de Duroc (le « Holmes » de l’histoire). Et là, changement d’ambiance, on se tourne clairement vers du Lovecraft, avec une veine métaphysique en toute fin pour la conclusion … que je ne suis pas sûr d’avoir comprise (j’ai un doute. Y a sûrement des références que je n’ai pas identifiées). Cela dit, il n’y a pas de temps morts, les évènements et les pages défiles. C’est plutôt pas mal fait, malgré la densité, parce que ça reste clair.
Je me demande si Zarcone n’a pas utilisé de l’encrage, cette fois. Je trouve ça plus clair au niiveau du dessin. En tout cas, j’ai bien aimé la colo sur les pages napoléoniennes, un peu plus clair, très lisibles. La transition avec la deuxième partie, notamment au moment du voyage dans l’Inde avec un vert que j’ai trouvé pétant (mais ne connaissant pas les forêts des Indes, cela était sûrement à propos) a été plus difficile, mais globalement, l’ambiance était bien, surtout que là aussi, ça a voyagé.
Par contre, j’avais souvenir d’une bataille de Waterloo sous la pluie. Que je ne retrouve pas du tout ici, sauf le temps d’un bref instant (nécessaire pour l’histoire de Gloris)
Globalement, je trouve que ce grand mélange est plutôt pas mal. Mais c’est vrai que cela peut être déroutant, parce que finalement, l’uchronie passe en second plan. Et puis pourquoi Duroc a-t-il été élu ? Peut être que l’espace a manqué …