We stand on guard
Dans un futur proche, les États-Unis envahissent le Canada, dernière grande réserve d’eau naturelle.
Face à l’adversaire, la résistance canadienne s’organise. Mais que faire lorsque votre agresseur possède une avance technologique qui renvoie vos lignes de défense à l’âge de pierre ? Engager une lutte sans pitié pour la liberté et être prêt à tous les sacrifices, même les plus abjectes, pour voir votre cause triompher.Public : 12+
Collection : Urban Indies
Date de sortie : 15 juin 2018
Pagination : 176 pages
EAN : 9791026811879
Contenu vo : We Stand on Guard #1-6
Prix : 17.5 EUR
Super pitch ; je suis plus qu’emballé, surtout après ma lecture toute récente de l’extraordinaire « The Private Eye », du même Brian Vaughan (qui proposait déjà une sorte de récit d’anticipation « crédible » et au sous-texte passionnant).
Cool, du Skroce en plus !
je vais retenter du Vaughan, mais que pour Skroce.
J’avais lu le #1 : bien, bien fait, mais pas « fou-fou ». Ca ne m’avait pas accroché.
Oh la déception. Le pitch était super alléchant, Steve Skroce était de la partie. Ben au final je suis plus que déçu.
en gros Vaughan s’interesse à un personnage qui est le fil rouge de son histoire, la guerre n’est qu’une trame de fond qui aurait bien pu être totalement autre chose. L’univers est peu développé, on est d’ailleurs plus sur un survival au départ puis un récit de vengeance, sans trop comprendre le basculement entre les deux du personnage principal.
C’est mou, Vaughan ne gère que les 2 derniers jours de la guerre, Skroce est des plus statique et son trait ne possède plus la nervosité d’antan, sans compter des couleurs pas très jolies et du gore un peu forcé.
Bref je suis déçu déçu.
Ca rejoint l’impression que j’ai eue au #1 ; j’ai bien fait de ne pas continuer.
La critique par Blackiruah :
Marrant Blackie on a le même avis, mais pas pour les mêmes raisons. Pour ma part je trouve que tout manque de développement et que le thème laissait énormément de possibilité et là juste une histoire de vengeance dans un conflit. De la grosse merdasse.
Tu causes comme ça aux clients de ta librairie ?
Non, je demande, parce que si c’est le cas, faut absolument que je vienne voir ça. J’adore.
Jim
Décidément, Kab, nos avis divergent et pas qu’un peu…
J’ai parlé de « We Stand On Guard » dans mon émission radio pas plus tard que la semaine dernière donc c’est assez frais dans ma tête. Je récapitule :
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perso, j’ai aimé le fait que Vaughan rende hommage, même si ce n’est pas l’essence du titre, au genre « mécha » à la japonaise, et notamment à une veine particulière du titre (genre « Patlabor » ou « Neon Genesis Evangelion ») qui n’hésite pas à proposer des récits de politique fiction complexes et riches en sous-textes (pas la veine Go Nagai du genre, quoi). C’est d’autant plus astucieux que les robots géants en question constituent une belle allégorie de la surpuissance militaire de l’envahisseur américain face au modeste voisin canadien.
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vous ne dites pas un mot non plus des habituelles qualités d’écriture de Vaughan, incroyablement doué quand il s’agit de ciseler des dialogues concis et percutants, et aussi pour caractériser ses persos (notamment féminins) de façon très riche et là aussi concise. De ce point de vue-là, « We Stand On Guard » ne démérite pas au sein de sa biblio…
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je ne vois aucun argument pour prétendre que dans l’absolu, un récit de guerre devrait forcément se pencher sur les deux camps : « Apocalypse Now » et « Voyage au bout de l’enfer », pas spécialement des récits ratés dans leur genre, ne le font absolument pas, par exemple (quand à l’inverse, un Jason Aaron le fait très bien dans « De l’autre côté », une réussite éclatante). On peut choisir de coller à la subjectivité de son perso, dont le point de vue de l’adversaire est forcément pas pris en compte, voire nié. De plus, ce n’est pas tout à vrai à la réflexion : le perso de la chef militaire américaine, s’il prend peu de place dans le récit (encore la concision de Vaughan à l’œuvre) est bien plus subtil qu’il n’y paraît.
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le fait de se pencher (presque) uniquement sur le camp canadien permet à Vaughan de produire un discours très nuancé, entre juste appel à la vengeance et à la résistance (la limite entre ces deux notions, à plus forte raison à l’échelle d’un individu, est bien floue) et critique discrète mais certaine des dérives du patriotisme. Vaughan semble dire que les soldats en première ligne sont toujours les premières victimes de la propagande de leur propre camp. Cf. à ce titre la guéguerre un peu dérisoire menée par les résistants pour savoir si le créateur de Superman était canadien ou pas, et les choix désespérés de l’héroïne en bout de course, qui en rappellent d’autres sur des théâtres d’opération bien réels (notamment au Moyen-Orient).
Non franchement, je vous trouve bien injustes avec ce récit, peut-être un peu mineur dans la bibliographie par ailleurs bien dotée de Vaughan, mais très bien usiné et pas con.
Et j’aime beaucoup le travail de Skroce là-dessus pour ma part, notamment en matière de designs.
PS : et y’a de bonnes idées de pure SF ; je ne sais pas si c’est inédit (et j’imagine bien que non) mais la séance de torture en réalité virtuelle, c’est très fort.
Oui je partage ton avis [Pour en savoir +].
Pour du Vaughan, j’ai trouvé ça pas mal du tout ; un récit qui s’il ne parvient pas à obtenir la mention « arme de distraction massive », s’en tire cependant avec les honneurs.
Ca dépend des clients, mais en général non.
Ca apporte du piment au forum
Mouais, j’ai pas trop vu l’hommage, je trouves ça trop fugace. On en voit un ou deux et puis c’est finis.
Ben justement d’habitude même si je n’aime pas les récits de Vaughan je ne tarit pas d’éloge sur son travail, je conviens souvent que ce n’est ps juste pour moi, car je n’y vois pas de défaut. Là j’ai trouvé qu’il envoyait le tout par dessus la jambe avec des dialogues proche d’un blockbuster sans chercher à faire mieux.
Qu’on y voit qu’un camp en soit ne me gène pas, mais si on parle de récit de guerre, celui-ci n’en est pas, c’est un survival vengeance, pas un récit de guerre. Rien de tout le récit ne transpire la guerre.
En fait je ne suis pas non plus d’accord. L’appel à la résistance n’existe pas, l’aspect guerre n’est qu’en fait un décor pour un récit de vengeance. Les choix désespéré sont ceux d’une femme qui ne veut pas voir sa vengeance, son but ultime lui échappé. On est très loin d’un choix désespéré pour survivre.
J’en attendais beaucoup trop surement, ce fut une terrible déception, j’attendais un récit de guerre, j’ai eu l’impression de lire une mauvaise version de l’excellent Winterland.
Oh.
Déception, je suis.
Jim
C’est vrai que je n’ai pas encore eu l’occasion de l’entendre dire ça … Bon, la première fois qu’on est venu le voir, limite, on s’est fait engueuler parce qu’il avait faim, mais on a considéré que c’était le pot d’accueil !